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Le Pays N° 5429 du 28/8/2013

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Situation nationale
Publié le jeudi 29 aout 2013   |  Le Pays


Marche-meeting
© Autre presse par Bénéwindé Bidima
Marche-meeting de l`opposition contre le Sénat
Dimanche 28 juillet 2013. Ouagadougou. L`opposition a organisé une marche suivie de meeting pour dire "Non" au Sénat


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Ceci est une déclaration de la ligue des panafricanistes. Elle se dit opposée à la mise en place d’un Sénat au Burkina parce qu’elle estime que cette institution ne résoudra pas les problèmes des Burkinabè.

Contre cris de détresse et cris du cœur, contre vents et marées, les chantres de la "démocratie consensuelle", "les pasteurs de la paix" pour un Burkina Faso soi-disant émergent sont dans la phase finale de la mise en place de leur Sénat. Blaise Compaoré et sa clique viennent, une fois de plus, de démontrer qu’ils n’ont rien à cirer du peuple burkinabè misérable et pitoyable devant l’Eternel.

Pour ceux qui avaient encore des doutes, les choses sont dorénavant très claires : le Burkina Faso est divisé en deux camps : d’un côté le pouvoir de la IVe République et ses acolytes, et de l’autre le peuple burkinabè opprimé et pris en otage.
Le constat est triste, voire honteux mais réel. Pendant que le pays croule sous le poids d’une dette extérieure que des générations entières n’arriveront pas à éponger, nos dirigeants, qui sont censés être les plus éclairés de ce pays, ont décidé de l’assommer davantage.

La ligue des panafricanistes n’a rien contre la création d’un Sénat, mais le bon sens veut que l’on jette un regard non complaisant sur la situation socio-économique de notre pays classé par le PNUD, selon les mêmes critères d’évaluation que les autres, 183e sur 187 pays pour l’année 2012. Où est donc l’émergence tant prônée pendant 26 ans ? Au lieu de cela, Blaise Compaoré et sa clique, insatiables du pouvoir et incapables de relever les défis du développement, s’engouffrent dans une voie dont la seule issue certaine est la mise à feu et à sang du pays.
Le Sénat viendra-t-il résoudre les problèmes des étudiants dont les plate-formes revendicatives restent intactes depuis plus de 30 ans ? Non ! Pire, on leur inflige des coups encore plus durs. Y a-t-il meilleurs moyens de piétiner l’avenir du pays ?

Le Sénat viendra-t-il baisser le prix de l’huile, du sac de maïs, du sac de riz, de l’essence ou autre ? Non !
Le Sénat viendra-t-il créer des hôpitaux, des CSPS, des antennes chirurgicales dans nos villes et villages ? Non !
Le Sénat permettra-t-il aux populations de disposer d’eau potable et d’électricité où qu’elles soient ? Non !
Le Sénat viendra-t-il "créer des médecins " comme le président l’avait promis lors de sa campagne passée ? Non !
Le Sénat viendra-t-il créer des écoles, des universités et former des enseignants qualifiés et en nombre suffisant pour rehausser le niveau de notre enseignement ? Non !
Le Sénat viendra-t-il construire des routes pour désenclaver nos centres de production agricole et permettre à nos braves paysans de vivre dignement de leur culture ? Non !
Le Sénat viendra-t-il empêcher les dignitaires du pouvoir de spolier le peuple ? Non !
Le Sénat viendra-t-il équilibrer les chances dans les marchés publics ? Non !
Le Sénat viendra-t-il créer de l’emploi pour les millions de jeunes chômeurs, mendiants de luxe devant l’Eternel ? Non !
Le Sénat viendra-t-il rendre la Justice enfin équitable afin que des affaires telles que celles de Thomas Sankara, Norbert Zongo et autres connaissent un dénouement ? Non !
A quoi sert donc un Sénat à un moment aussi crucial et décisif de l’histoire de notre pays ?
La ligue des panafricanistes constate, avec regret, la cruauté et la voracité dont fait montre le pouvoir de la IVe République, vu les sommes qui seront injectées pour le fonctionnement d’une telle institution en occultant les besoins réels du peuple burkinabè.

En tout état de cause, les citoyens que nous sommes, avons le droit de savoir d’où viendra tout cet argent. S’il est possible d’entretenir "des mange-mil" à coup de milliards chaque année, il devrait également être possible de résoudre les problèmes des syndicats. Du reste, pourquoi la fonction de sénateur ne serait-elle pas bénévole et les six milliards de F CFA annuel réorientés vers la résolution d’au moins 25% de la plate-forme des syndicats d’étudiants ? C’est sûr que personne ne s’en plaindrait et les sénateurs ainsi que ceux qui les chapeautent feraient ainsi preuve de patriotisme.
De plus, si le Sénat est réellement mis en place pour approfondir la démocratie dans notre pays, il serait judicieux de commencer par accepter les candidatures indépendantes aux municipales et aux législatives comme cela se fait pour la présidentielle. En effet, si un individu est en mesure de porter les problèmes de 16 millions d’habitants, il n’y a pas de raisons que d’autres ne puissent pas le faire juste pour 20 mille ou 100 mille habitants. Accepter les candidatures indépendantes serait donc un gage de bonne volonté et d’avancée démocratique notable. La Côte d’Ivoire l’a fait malgré ses 12 années de crise.
Camarades jeunes, il est de notre responsabilité historique de nous ériger définitivement et de manière très éclairée contre les individus et puissances qui oppriment nos populations.

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