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ZAWARA : Un nomansland burkinabè
Publié le samedi 6 octobre 2012   |  Autre presse


Beyon
© Autre presse par DR
Beyon Luc Adolphe TIAO, Premier ministre Burkinabé


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Le dimanche 16 septembre, Le Premier ministre, Beyon Luc Adolphe TIAO, a effectué un séjour officiel dans la commune de ZAWARA dans le Sanguié. Situé à environ cent quatre vingt kilomètres de la capitale, cette commune rurale accueille ce jour, pour la deuxième fois, le Premier ministre.

Beyon Luc Adolphe TIAO est allé à ZAWARA pour deux raisons essentielles : il a décidé de visiter toutes les communes de sa province d’origine durant son mandat de Premier ministre et aussi, pour le fait que cette commune est enclavée de tout le reste du pays durant la saison des pluies, faute d’un ouvrage de franchissement du cours d’eau qui le sépare de la commune de LABA qui borde la RN1 à, à peine dix bornes du bitume. Parti de la capitale à sept heures et demie, la délégation était à neuf heures sur la rive nord du fleuve. Un mini parking d’automobiles assisté d’une équipe de sapeurs pompiers, engins lourd à l’appui. Parfait contexte et ambiance de scène de sauvetage ; surtout avec les soldats du feu parés de leurs gilets de sauvetage et, le zodiac en place en attente de ses passagers de luxes. Et la sécurité ? Même légère, elle est présente et elle rassure.

Le premier ministre traverse le fleuve de ZAWARA par une barque

Au sein de la délégation il y a une présence singulière : celle du ministre en charge des infrastructures et du désenclavement. Lui aussi, s’est constitué sa petite équipe de mission. Sitôt qu’il foule le sol, passé la minute d’émotion, il interpelle ses compagnons. « Vous voyez ; regardez bien et prenez toutes les informations. Sondez bien le terrain. Evaluez tout ce qu’il faut faire et faites-moi des propositions le plus rapidement ». Instructions bien reçues. Sur les bords de la rive sud, se trouve déjà l’équipe de la presse. Caméra et objectif captent les précieuses images. Le Premier ministre, avant de s’installer à bord du zodiac, paré du gilet de circonstance décide, d’un ton ferme : « Pas de risque. Tous les petits véhicules restent ici. Les tout terrains peuvent essayer ». Un deuxième tour du zodiac, pour affranchir l’équipe du cabinet ; puis les pousseurs, exténués, libèrent ceux des chauffeurs qui ont l’audace d’affronter l’eau. Tous n’en sortiront pas ; alors, toute l’assistance au secours. C’est la force humaine qui fera le reste du trajet pour pousser la voiture des conseillers hors de l’eau. Scène identique au retour.

La peur n’a pas le temps de s’installer au sein de l’équipe. La forte présence des riverains, des pompiers, des agents de sécurité dissipe notre hantise et libère les comédiens du jour. Quelle ambiance enjouée avec la dizaine de petits garçonnets qui surgissent des hautes herbes tout curieux et amusés ! Ce cap franchi, Luc Adolphe TIAO se dirige chez le chef de ZAWARA. Presque que toutes âmes qui y vivent sont mobilisées. Dans une animation de la troupe « Dâalô » du village, enfants et femmes crient leur joie, les masques se surchauffent. Les échanges sont brefs, pour la plupart en langue du village, cadencés par des applaudissements nourris.

Des brèves traductions, nous retenons que le Chef et tout le village sont très heureux d’accueillir leur fils, Premier ministre. Ils en sont honorés, fiers. Ils lui gratifient de leurs bénédictions. Quand le Chef de gouvernement prend la parole, à peine cinq minutes, tout le monde semble comblé. Il est venu effacer une dette de visite qu’il s’était lui-même contracté avec cette commune qui est aussi le sien car, natif de la région. Il est venu vivre les réalités de ZAWARA qu’il connait ; mais aujourd’hui, en saison de pluie, il est venu, accompagné du ministre du s’occupe des infrastructures routières. Il a traversé par barque le fleuve de ZAWARA et il annonce que le ministre pourra les aider à réaliser le pont que le village attend depuis, pour se désenclaver. Acclamations, you you, tam tam et applaudissement accueillent cette information ; sans doute inespérée ; tellement le mal a assez vacciné le malade.

Des échanges avec les populations de ZAWARA

Place aux visites des services administratifs : la préfecture, l’école primaire, l’inspection, le CSPS, la maternité ont été les étapes de ce volet du séjour du Premier ministre TIAO.

Ensuite, un échange direct avec les populations dans la salle des fêtes de la mairie de ZAWARA. Tous les porte-paroles (jeunes, femmes, fonctionnaires, autorités coutumières et religieuses…) ont exposé brièvement à l’attention de l’illustre hôte du jour, leurs préoccupations et lui ont renouvelé leur soutien, leurs prières et leurs bénédictions à lui et à toutes les hautes autorités nationales.

Dans sa réaction, le Premier ministre TIAO dira en substance à la population fortement mobilisée qu’il n’a pas l’habitude de faire des promesses démagogiques, ni de prendre des engagements qu’il ne peut honorer. Il a vu le piteux état dans lequel se trouvent les services administratifs. Une préfecture vétuste avec un seul agent en la personne du préfet, Monsieur TIALLA Abdoulaye, une école dont la moitié des effectifs prend les cours à même le sol faute de tables bancs, une infirmerie et une maternité en état de délabrement avancé animées par trois agents en tout et pour tout. Seuls les locaux de l’inspection, fraichement refaits présentent bien.

« Je suis triste, je suis déçu en voyant une commune aussi démunie. J’ai l’impression de me retrouver dans une commune abandonnée » se désole Luc Adolphe TIAO. Le chef de l’Etat, le Président Blaise COMPAORE veut d’un développement harmonieux du Burkina Faso ; et non d’un développement qui fait que certains sont dans de petits paradis alors que d’autres sont dans des enfers. Il a donné les instructions au Gouvernement et nous allons prendre nos responsabilités. Les enfants de la commune, les fonctionnaires de la commune doivent aussi prendre leur responsabilité. Vous ne devez pas tout attendre de l’Etat. Si, pour refaire une ouverture, une fenêtre, un toi, une clôture, vous acquérir une ambulance vous attendez l’Etat, vous pourrez attendre longtemps. Prenez des initiatives, cotisez pour faire face aux petits besoins. La mairie doit y veiller, coordonner les efforts locaux, mobiliser les ressortissants de ZAWARA et apporter sa contribution. « Levez-vous, fils et filles de ZAWARA, travaillez pour que votre commune décolle » lance-t-il à la salle comble qui applaudit.

Des engagements pour le développement de la localité

Au titre des engagements, le Premier ministre invitera le préfet à lui transmettre une synthèse des préoccupations de l’administration. Il soumettra à l’examen de chaque membre du gouvernement les problèmes de son ressort. Le souci majeur du tout ZAWARA se nomme « enclavement », surtout, suite à une grosse pluie, faute d’un pont de franchissement du fleuve. N’est-ce pas l’une des raisons qui motive le déplacement de Luc TIAO ? La solution est à portée de mains : « le ministre des infrastructures et du désenclavement est de la délégation. Il est venu avec une équipe de son département. Il promet de vous doter d’un pont à moyen terme ».

Personnellement, je verrai, si je peux vous trouver des tables bancs pour les écoles ; mais pour l’immédiat vous n’aurez pas les cinq cents. Je poserai le problème au ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation afin que le besoin complémentaire en tables bancs soit pris en charge par le budget national en 2013.

Le sol de ZAWARA est très riche, à vue d’œil. J’invite les jeunes à s’organiser, à élaborer des projets, à postuler aux offres du programme spécial de création d’emplois pour les jeunes et les femmes auprès du ministère en charge de ce programme. En attendant, le maire veillera à constituer une bonne équipe de football pour prendre part au « Tournoi régional de l’Unité » qui se déroule du 06 octobre au 08 décembre. Et Luc TIAO de remettre séance tenante, deux jeux de maillots et deux ballons au maire, pour l’équipe de ZAWARA. Les poteaux et les filets sont promis.

Des forages, et des plateformes multifonctionnelles sont demandés par les femmes. Ces attentes seront soumises aux ministères de la promotion de la femme et au ministère en charge de l’hydraulique pour étude et suite à donner en 2013. La construction du CEG, qui ne finit pas de finir…Interpelé, l’entrepreneur déplore un retard de décompte qui bloque ses travaux. « Si vous obtenez le décompte, le CEG sera-t-il prêt pour cette rentrée ?, s’enquiert le Premier ministre. Oui, répond-t-il. « On garde le contact. Dans la semaine, faites-moi le point et nous ferons de notre mieux pour vous satisfaire » ; rassure Luc Adolphe TIAO.

Avant de laisser la parole au ministre des infrastructures pour d’utiles précisions en langue mooré, le Premier ministre remet au préfet, à l’attention du représentant de la communauté musulmane, un billet pour la Mecque. Le bénéficiaire sera désigné de façon consensuelle par les fidèles de ZAWARA.

Dans son adresse de fin d’entretien aux populations, le Ministre OUEDRAOGO Jean-Bertin, dans un mooré stylé, sollicite d’abord, patience et compréhension car, le pont promis demande des études et les travaux ne peuvent se faire en période pluvieuse. Dans l’immédiat, il examinera la possibilité de poser un pont métallique. L’ouvrage définitif sera budgétisé et réalisé en 2013. Le tronçon LABA-ZAWARA, à la faveur des travaux de réhabilitation de la RN1 et de la construction de ce pont, sera aussi, refait pour désenclaver les villages du département et fluidifier les échanges ; promesse de Jean-Bertin OUEDRAOGO, accueillies avec joie par l’assistance.

Dans sa conclusion aux échanges, Le Premier ministre a remercié tous les acteurs du retour à la paix sociale suite aux événements de 2011, tous ceux qui ont contribué au succès de l’enrôlement biométrique dans la région en juin 2012 et, souhaité que les autorités coutumières et religieuses persévèrent dans les prières, les bénédictions pour la paix au Burkina et pour le bon déroulement des scrutins du 02 décembre 2012.

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