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Pour que la laïcité ne se fâche pas...
Publié le samedi 6 octobre 2012   |  Journal du Jeudi


Religion
© Autre presse par DR
Religion : Forum national sur la laïcité


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Chose annoncée et promise en juin dernier, chose due et... accomplie en cette fin de septembre 2012! En tenant le Forum national sur la laïcité du 27 au 29 septembre dernier à Simonville, l’Etat burkinabè a voulu «mettre tous les citoyens sur la même longueur d’onde» par rapport à cette notion. Une initiative qui tombe pile poil avec les soubresauts islamiques qui mettent à mal la coexistence pacifique interreligieuse au Mali voisin.

Dans le Nord du Mali, ça ne va même pas! Plusieurs groupes islamistes armés prennent les populations en otage depuis des mois et sèment panique et désolation: mains coupées, lieux saints détruits, charia décrétée, terreur installée... Au-delà du Mali, c’est toute la zone sahélienne qui est menacée par une insécurité grandissante. Pendant que là-bas, au Nigeria, Boko Haram inquiète également par son intolérance religieuse.
C’est justement pour trouver des ressorts à cette montée irrésistible des intolérances et des extrémismes que l’Etat burkinabè a convié communautés religieuses, autorités coutumières et traditionnelles, organisations de la société civile ainsi que partis et formations politiques à une prise de langue sur la laïcité, fondement inviolable de la République. Chacun, en ce qui le concerne et avec les moyens dont il dispose, doit aller résolument et inlassablement au tableau noir - ça tombe bien, c’est la rentrée des classes pour tout le monde! - pour enseigner à tous les citoyens la tolérance et la fraternité.
Le Forum national sur la laïcité avait donc pour vocation de prévenir les dérives dans un pays où «60% de musulmans, 30% de chrétiens et 10% de pratiquants de religions traditionnelles» vivent plutôt en bonne intelligence. Mais un rien peut mettre le feu aux poudres, surtout que la porosité des frontières peut très vite entraîner des effets de contagion. «Dans l’ensemble, nous vivons ici en bonne entente. Je n’ai pas dit qu’il en sera toujours de même, mais, jusqu’à présent, nous nous en félicitons. Néanmoins, c’est toujours mieux de prendre la mesure des choses pour que ce que nous vivons aujourd’hui puisse se poursuivre», a d’ailleurs indiqué Mgr Séraphin Rouamba, évêque de Koupèla et président de la Conférence épiscopale Burkina-Niger, en se réjouissant de l’organisation de la rencontre. Ce n’est pas El-hadj Adama Sakandé, le président intérimaire de la communauté musulmane du Burkina Faso, qui contredirait le prélat. Il pose même un cas pratique: «Nous estimons que dans l’application de la laïcité, il arrive que certains agents de l’Etat, dans leurs agissements, portent préjudice à d’autres. Si, par exemple, on empêche une candidate de participer à un concours parce qu’elle a porté le voile, sur quoi on se base au nom de la laïcité?» Preuve, si besoin en était, que la tenue de ce forum aura fait l’unanimité, afin que «dans un même document, quand on parle de la laïcité, tout le monde puisse avoir une définition claire, un contenu clair et puis des éléments de conduite que cela induit».
Il n’y a d’ailleurs pas jusqu’au Premier sinistre du Faso, Lucky Luc, qui n’ait embouché la trompette de la concorde nationale dans ce débat very laïc. Prenant à témoin «le contexte mondial et sous-régional» qui «nous impose d’agir de manière proactive et préventive pour assurer à chaque Burkinabè la sécurité et la sureté». C’est le cas de le dire, au moment où, du reste, le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Sécurité a récemment pris ses responsabilités en rencontrant les responsables des Organisations non gouvernementales pour mettre en garde contre... «le risque sérieux d’enlèvements et d’attentats dans la sous-région». Le Burkina n’est pas à l’abri de cette escalade et chacun est invité à «rester sur ses gardes». Et à utiliser, en toute circonstance jugée suspecte, le numéro vert 1010 mis en service à cet effet. A bon entendeur!

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