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Le Pays N° 5428 du 27/8/2013

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Publié le mardi 27 aout 2013   |  Le Pays




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Le Rassemblement pour la démocratie et le socialisme (RDS) donne de la voix sur la situation socopolitique nationale marquée par la mise en place controversée du Sénat. Il en appelle à une prise de conscience.

Concitoyennes, concitoyens,

Depuis le mois de juin 2013, les partis politiques de l’opposition, les syndicats et les Organisations de la société civile organisent des manifestations (marches et meetings) contre :
- la mise en place d’un Sénat, inutile et budgétivore, au Burkina Faso ;
- la révision de l’article 37 de la Constitution qui limite à deux les mandats consécutifs du président du Faso ;
- et la vie chère.
La lettre pastorale des évêques interpellant l’ensemble des citoyens sur le malaise social autour de la mise en place du Sénat vient confirmer, si besoin en était, la justesse des revendications des manifestants.
Devant cette situation, nous nous attendions à ce que le premier magistrat du pays intervienne pour faire des propositions de solutions pour apaiser le climat social. Mais surprise : après un silence méprisant, le président du Faso a choisi de répondre à son peuple par « je suis là pour appliquer la Constitution du Burkina, donc le Sénat va être mis en place », avec la précision, « qu’il y ait des manifestions, qu’il y ait des avis contraires, ce n’est pas seulement au Burkina qu’on voit ça par rapport à des dispositions légales ou constitutionnelles ; mais jamais, ni à Paris ni en Amérique une marche n’a changé une loi, n’a changé la Constitution, ça n’existe pas ».
Notre président a la mémoire courte. Il a oublié qu’en 1999 les manifestations consécutives à l’assassinat du journaliste Norbert Zongo ont obligé son gouvernement à rétablir la limitation à deux des mandats du président du Faso dans l’article 37 de notre Constitution et qu’en 2011 la taxe de développement communal (TDC) a été supprimée suite aux manifestations des différentes composantes de notre peuple. En France et en Amérique, des lois qui ont été modifiées suite à des manifestations populaires sont nombreuses. L’exemple actuel du roi du Maroc qui a gracié le pédophile espagnol et qui est revenu sur sa décision sous la pression populaire mérite également d’être signalé.
Cette intervention de notre président, à l’extérieur du pays, sur des questions d’intérêt national, prouve que Blaise Compaoré n’a aucune considération pour son propre peuple.

En refusant d’entendre les revendications légitimes de son peuple qui se sont traduites et véhiculées par les gigantesques marches et meetings des 29 juin, 20 et 28 juillet 2013 ainsi que les actions de protestations dans d’autres villes du pays, Blaise Compaoré a choisi, comme à son habitude, la violence et la division pour s’imposer à son peuple. En témoignent :
- la décision du gouvernement de fermer les cités et restaurants universitaires le 31 juillet 2013 sans aucune information préalable aux étudiants par écrit avant la date du 31 juillet 2013, suivie de la répression sauvage des étudiants par la gendarmerie et la CRS pour avoir participé à la marche du 28 juillet ;
- le financement d’une partie des frais de transport des pèlerins à la Mecque, premier du genre au Burkina (corruption, achat de consciences ou tentative de division des communautés religieuses suite à la lettre pastorale courageuse des évêques ?) ;

- l’interruption des émissions de RFI au moment du passage de l’émission « Appel sur l’actualité » qui devait débattre de la mise en place du Sénat au Burkina Faso ; etc.
Dans ce contexte, le RDS appelle tous les patriotes et démocrates de notre pays à redoubler de courage et à se mobiliser pour continuer la lutte contre la mise en place du Sénat, la révision de l’article 37 de la Constitution, la vie chère et la chasse aux étudiants déjà traumatisés par le LMD non maîtrisé et le blanchiment technique.

Concitoyennes et concitoyens, la marche-meeting du 29 juin 2013 a ébranlé le gouvernement de la IVe République qui, pour sauver la face, a organisé une contre marche dite « pour la paix » le 6 juillet 2013 où les bonzes du CDP et les membres du gouvernement se sont pavanés sans aucune pudeur avec des slogans dont l’objectif est de caporaliser notre peuple à travers la mise en place d’un pouvoir à vie et une patrimonialisation rétrograde du pouvoir d’Etat.
Le vernis démocratique du régime de la IVe République est décapé. Le président qui « est là pour appliquer la Constitution » est aussi, prêt à modifier l’article 37 de cette même Constitution afin de régner à vie sur notre pays. Nous devons l’en empêcher par notre détermination à défendre coûte que coûte l’Etat de droit dans notre pays.

Face à cette situation, le RDS invite :
- le gouvernement à libérer la cinquantaine d’étudiants arrêtés à l’occasion de la fermeture manu militari des cités universitaires et à engager des discussions de sortie de crise ;
- le CDP à developper, vis-à-vis du peuple burkinabè, un esprit de vérité et de paix et non d’orgueil, de violence et de corruption ;
- l’ensemble de l’opposition politique à une prise de conscience collective sur l’état de notre démocratie et de la gouvernance de notre pays, et à se mobiliser conséquemment autour d’une plate-forme programmatique minimale afin de présenter une alternative crédible en vue de contribuer efficacement à la refondation de la démocratie dans notre pays ;
- la société civile à jouer son rôle historique de proposition de solutions pour réinstaurer les valeurs cardinales de notre société. En particulier, les autorités coutumières et religieuses devraient rester vigilantes pour ne pas se laisser utiliser par le pouvoir en place à des fins de division et de destruction de la cohésion nationale.

Ensemble, changeons les mentalités pour changer le Faso !

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