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Le Quotidien N° 850 du 26/8/2013

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Racket sur nos routes : Il y a péril en la demeure
Publié le mardi 27 aout 2013   |  Le Quotidien




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Les tracasseries policières ont repris du poil de la bête au Burkina. Les témoignages de voyageurs en provenance de la Côte d’Ivoire sont unanimement inquiétants. Le centre de gravité des rackets sur les transporteurs et voyageurs s’est déplacé de la Côte d’Ivoire vers le Burkina. Tous disent désormais redouter la traversée de leur propre pays, qui s’apparente à un véritable parcours du combattant. « Même les malades sont rackettés », déplore un passager d’un car. Ironie du sort, ce ne sont plus les forces de l’ordre ivoiriennes qui malmènent les « koswéto » (immigrés, en mooré), mais celles de leur propre pays. Même au plus fort des exactions policières en Côte d’Ivoire, les forces de l’ordre de là-bas gardaient encore un zeste de dignité, en ne s’en prenant qu’aux étrangers. Elles se gardaient de toucher à un cheveu de leurs compatriotes. Mais à ce que l’on dit, certains policiers et gendarmes burkinabè sont tombés bien plus bas : tels des braqueurs sans scrupule, ils dépouillent tout le monde. Certains diront : cela permet aux forces de l’ordre, mal payées, de joindre les deux bouts. Une voie dangereuse de la facilité s’il en est, car si tous les agents de l’Etat devaient prétexter de leurs bas salaires pour s’adonner à des actes de corruption, on ne s’en sortirait jamais. Non, le problème est ailleurs : c’est celui de la cupidité de certains agents, de la complicité active ou passive des transporteurs et du laxisme de l’Etat.
Si les transporteurs, les chauffeurs et les passagers commencent à se plaindre ouvertement, c’est que la corruption des forces de l’ordre est en train d’atteindre un seuil alarmant. Le milieu, on le sait, est régi par la loi de l’omerta. Or de plus en plus, des usagers de la route, en particulier ceux de la frontière ivoirienne, n’hésitent pas à briser cette règle.C’est dire que le ras-le- bol est général et qu’il faut qu’enfin les autorités se réveillent. Les incantations sur la libre circulation des biens et des personnes ont fait leur temps. L’heure est aux actions concrètes. Même la Côte d’Ivoire, jadis royaume du racket, par la volonté affichée de ses dirigeants, a réussi à nettoyer les écuries d’Augias. Certes, tout n’est pas encore parfait, mais les efforts des autorités ont permis de dégager le corridor ivoirien de tous ceux qui le parasitaient à travers des barrages divers. Ce qui est possible en Côte d’Ivoire l’est aussi au Burkina. D’autant qu’il y va de notre intérêt. En effet, les tracasseries policières coûtent cher au pays. Toute la chaîne du transport en ressent les effets pervers en termes de renchérissement du coût des transports, de perte de temps sur les routes et de perte gain pour les caisses de l’Etat, de surcharge de véhicules pour contrebalancer les frais occultes. Pays sans littoral, le Burkina compte beaucoup sur le transport routier pour son développement. Or, si la route devient un frein à ce développement du fait des rackets, autant dire que le pays est mal barré.
Le Burkina doit en effet se démarquer dans cette ignoble course au racket au sein de l’espace UEMOA. En effet, en tant que pays siège de l’institution sous- régionale, il a plus que tous les autres membres un devoir encore plus accru de respect des règles en matière de circulation des biens et des personnes. Il ne peut en aucun cas être le dernier de la classe. Outre cette image d’intégrité à préserver, il y va même de son intérêt de veiller à la fluidité des transports de marchandises et de personnes. La vie chère dont on parle tant ne peut être combattue si les coûts de transports restent très élevés. Et tous les transporteurs vous diront que ce qu’ils appellent pudiquement « frais de route » incluent une bonne partie des bakchichs à verser aux corps habillés tapis sur les routes. Que ce soit donc pour le transport des biens ou des personnes, le Burkina n’a d’autre choix que d’œuvrer à le rendre fluide. Son statut de pays enclavé ne lui laisse aucun choix .

La Rédaction

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