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Le Quotidien N° 849 du 24/8/2013

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Conflit en RDC : Les soubresauts d’un grand malade
Publié le lundi 26 aout 2013   |  Le Quotidien




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L’Est de la République démocratique du Congo est à nouveau entré en ébullition. Comme un volcan, cette région du pays de Joseph Kabila connaît des cycles d'accalmie et d’éruption qui ne surprennent plus personne. C’est une paix définitive qui serait plutôt un événement de taille. Le pays est donc reparti dans une guerre entre les forces loyalistes, appuyées par la MONUSCO, et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. Les protagonistes sont connus, les raisons du conflit aussi. Mais, il n’est jamais possible d’y mettre un terme, sans doute parce que le statu quo fait l’affaire de bien des personnes. Il y a d’abord le voisin rwandais, surpeuplé et sans ressources, qui a trouvé en la RDC une véritable caverne d’Ali Baba inépuisable. Sous le prétexte donc de traquer les ex-génocidaires, Kigali continue d’entretenir un climat d’instabilité qui lui permet de piller allègrement les ressources de son géant mais fragile voisin. Il y a ensuite tous les aventuriers et les barons locaux en quête de gains faciles. Dans un pays où il suffit de se baisser pour ramasser les minerais les plus précieux au monde, la situation de non-Etat est propice aux « bonnes » affaires.
Mais, toute cette pagaille ne serait pas rendue possible sans l’incurie du régime de Kinshasa. Car à vrai dire, la RDC est aussi malade sa classe politique, et notamment de celle dirigeante. Certes, le pays est difficile à diriger à cause de sa très grande superficie. Mais c’est avant tout une question de gouvernance. Si le pouvoir de Kabila était oint de toute la légitimité requise, il pouvait soulever des montagnes. Or tel est loin d’être le cas, du fait des graves fraudes qui ont émaillé le scrutin présidentiel de 1991. Depuis lors, Kabila gouverne par le fer, ne laissant nulle place à la liberté d’expression. Si la RDC a besoin d’un régime fort, elle a surtout soif de démocratie. Son avenir passe par un système démocratique auquel adhère l’ensemble de ses fils et filles. C’est la seule valeur qui peut lui permettre de transcender les clivages politiques, ethniques et régionalistes. C’est aussi la démocratie qui peut la mettre à l’abri de tous les prédateurs individuels ou étatiques. Mais visiblement, la communauté internationale a fait son choix : elle préfère apparemment dépenser des milliards pour entretenir un semblant de paix, que de contraindre les dirigeants congolais à s’engager résolument vers l’avènement d’un Etat de droit.

La RDC, on ne cessera de le dire, est le symbole d’une Afrique qui doute. Ses immenses ressources naturelles ne profitent qu’à une élite corrompue, alors que la majorité de la population croupit dans la misère. Et, comble de malheur, à la pauvreté endémique viennent s’ajouter les affres de la guerre. Beaucoup d’autres pays qui auraient pu être à l’abri du besoin sont ainsi plongés dans le marasme, du fait essentiellement de la mal gouvernance. C’est le cas de la plupart des pays d’Afrique centrale, de la Guinée Conakry, du Zimbabwe, etc. La carte des pays très riches potentiellement mais très pauvres économiquement épouse celle de la mal gouvernance ou des pouvoirs autoritaires. Ils sont encore une dizaine de pays à patauger dans la médiocrité alors que tout les destine à un sort très enviable. Mais, peut-être faudra-t-il attendre l’ère de nouveaux dirigeants plus patriotes pour voir enfin cette Afrique-là prendre son véritable envol. Car le continent n’est pas maudit, loin s’en faut. Il est même l’avenir de l’humanité. Il suffit de voir des pays comme le Ghana, où bonne gouvernance rime avec progrès économique, pour se convaincre de la capacité des Africains à sortir de l’ornière. La pauvreté, les guerres et l’oppression ne sont pas une fatalité. Avec l’émergence d’une jeunesse de plus en plus cultivée, exigeante et assoiffée de mieux-être, les dirigeants n’auront d’autre choix que d’aller de l’avant. Aucun retour en arrière ne sera plus possible. Cela prendra le temps qu’il faudra, mais la marche du continent vers la démocratie et la bonne gouvernance est irréversible. Les dirigeants qui rameront à contre-courant de ce mouvement de l’histoire en auront pour leurs frais. Ce qui se passe en RDC n'est donc que les soubresauts d’une ère qui tôt ou tard prendra fin. On ne pourra pas prendre éternellement en otage l’avenir de ce pays, de sa jeunesse, de ses femmes et de sa population .

La Rédaction

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