Grossesses non désirées et paternités précoces: le RAJS/BF lance sa campagne Talents de jeunes 2013 #aOuaga

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Grossesses non désirées et paternités précoces: le RAJS/BF lance sa campagne Talents de jeunes 2013

Publié le samedi 24 aout 2013 | L’Hebdomadaire

© Autre presse par DR
Bagnomboé Bakiono président du Conseil d’administration du Réseau africain des jeunes pour la lutte contre le Sida du Burkina Faso (RAJS/BF)

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La 8e édition de la campagne « Talents de jeunes » débutera le 23 août à Dori. Pour annoncer le début de cette activité phare du Réseau africain jeunesse santé et développement au Burkina Faso (RAJS/BF), reconnue cette année par le gouvernement comme une structure d’utilité publique, le président du conseil d’administration et ses proches collaborateurs ont animé, le 14 août 2013 un point de presse. Pour l’édition de 2013, la campagne mettra un accent particulier sur la diffusion de messages en rapport avec le thème central : « Promotion des compétences de vie courante chez les adolescents et les jeunes pour stopper ou réduire les grossesses non désirées et les paternités précoces ».

Les grossesses des adolescentes constituent de plus en plus un sujet de préoccupation pour les Etats et la communauté internationale. Selon le Fonds des Nations unies pour la Population (UNFPA), environ 16 millions de filles âgées de 15 à 19 ans donnent naissance chaque année.

Au Burkina Faso, la situation est encore plus préoccupante. Le dernier rapport de l’enquête démographique et de santé (EDS 2010) indique que 13% des adolescentes en milieu urbain et 29 % en milieu rural sont en grossesse ou sont mères pour la première fois à cet âge où la femme n’est pas encore mature.

La situation en milieu scolaire aussi est préoccupante. Au cours de l’année scolaire 2010-2011, le district sanitaire de Ouahigouya a enregistré 119 cas de grossesses d’adolescentes dans les écoles, tandis qu’à Gaoua, on a dénombré 276 cas pour la même période. Le cas le plus frappant est celui du district sanitaire de Bobo, où 27 cas de grossesses d’adolescentes ont été notifiés dans une classe du Cours moyen 2e année (CM2), durant l’année scolaire 2010/2011.

En 2012, dans la province de Zoundwéogo, on comptait dans 13 établissements secondaires, 44 cas de grossesses non désirées portées par des jeunes filles scolaires. Les auteurs de ces grossesses, aussi des élèves dans la majorité des cas ont connu la psychose de la paternité précoce.

Malgré la partialité de ces données, elles ne présentent que les seuls cas enregistrés dans les formations sanitaires, les grossesses non désirées constituent de nos jours un phénomène entrainant de nombreuses conséquences comme les complications durant la grossesse et lors de l’accouchement qui demeurent les principales causes de décès parmi ces adolescentes.

Une situation qui met à nu la responsabilité des parents, des concernés, des responsables éducatifs et de toute la société entière. Au regard de l’ampleur du phénomène tant dans les écoles que dans la société (surtout dans les quartiers périphériques des cités urbaines) que dans les zones rurales, il est important que chacun des acteurs du développement à la base apporte sa contribution pour faire changer les mentalités et les comportements de tous.

C’est à cet effet que des campagnes de sensibilisation et d’information à l’image de la caravane « Talents de jeunes » ont tout leur sens d’être soutenues par l’Etat et les partenaires techniques et financiers du Burkina.

Certes, la situation conjoncturelle a un effet sur le financement des activités de la société civile mais, « il est important de poursuivre une telle campagne de mobilisation sociale et de sensibilisation de la frange jeune à une vie sexuelle saine et un comportement responsable », a noté le président du conseil d’administration du RAJS/BF, Bagnomboé Bakiono.

Une campagne de communication multimédia

En rappel, la campagne « Talents de jeunes » initiée par le RAJS/BF en 2006 à la faveur de la commémoration de la Journée mondiale de la population (J.M.P) avec l’accompagnement de partenaires techniques financiers (PTF) avait eu lieu pour informer et sensibiliser les adolescents et les jeunes en milieu scolaire et non scolaire à mieux comprendre les risques liés à une vie sexuelle et reproductive non maîtrisée.

C’est une campagne qui se déroule depuis les 7 dernières éditions pendant la période des vacances scolaires dans les 13 régions du Burkina.

Son objectif est de diffuser des messages de sensibilisation des jeunes par des jeunes (de 10 à 24 ans) dans le but d’améliorer leur santé sexuelle et reproductive à travers la mise en valeur de leur potentiel artistique et culturel. « « Talents de jeunes » est une campagne de communication multimédia qui vise à valoriser le savoir-faire, le savoir-être, la créativité des jeunes en tant qu’acteurs, comédiens, poètes, musiciens/chanteurs à travers des messages de sensibilisation en direction de leurs pairs », a souligné Bagnomboé Bakiono.

C’est une caravane qui associe la culture et la communication pour le changement de comportement en direction des adolescents, des jeunes, des parents, des leaders coutumiers, religieux, administratifs, politiques et économiques.

Mettant en avant une stratégie très appropriée (la paire éducation), « Talents de jeunes » s’appuie sur le divertissement pour éduquer et former des jeunes sur les sujets en relation directe avec leur santé sexuelle et reproductive pour convaincre et susciter leur adhésion massive aux messages de la campagne.

Durant les 7 éditions, le constat est que les activités de divertissement comme la musique, la chanson, le sketch, le récital ou la poésie sont très appréciées par les jeunes.

Ces disciplines dans lesquelles compétissent les talents des différentes localités du Burkina constituent un moyen efficace de mobilisation sociale mais aussi de communication interactive. Pour cette 8e édition de la campagne « Talents de jeunes », ce sont au total 45 mille adolescents et jeunes qui seront mobilisés durant les 16 animations populaires grand public sur la problématique des grossesses non désirées et la paternité précoce.

En plus de cette mobilisation sociale, elle devra permettre de révéler au public burkinabè, le talent artistique de 500 jeunes. Pour la présente édition, les participants à la finale qui aura lieu à Ouagadougou auront droit à un encadrement technique qui permettra d’améliorer leurs prestations.

Abou OUATTARA

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