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Art et Culture

Cinquantenaire du FESPACO : 20 films à la conquête de l’Etalon d’or

Publié le mercredi 16 janvier 2019  |  Sidwaya
Fespaco
© FasoZine par DR
Fespaco 2019: un cinquantième anniversaire sous le sceau de l’introspection et de l’avenir
Du 23 février au 2 mars 2019, le Burkina Faso accueille pour la 26ème fois en 50 ans le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco), la biennale du cinéma et de la télévision africaine.
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La 26e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) se tiendra du 23 février au 2 mars prochain à Ouagadougou. En prélude à l’évènement qui marquera, le 50e anniversaire de la biennale, le comité d’organisation a animé, une conférence de presse internationale, le mardi 15 janvier 2019, au siège de l’Unesco, à Paris.

La 26e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) sera particulière. Cette édition qui marque le 50e anniversaire de la fête du cinéma africain aura lieu du 23 février au 2 mars 2019 à Ouagadougou sous le thème : « mémoire et avenir des cinémas africains ». Pour cette édition, le comité d’organisation a entamé sa campagne de communication par une conférence de presse internationale, le mardi 15 janvier 2019, au siège de l’UNESCO à Paris. Aussi, en prélude à l’évènement, il a été annoncé que plus de 1000 films tous genres confondus ont été enregistrés dont 160 pour la sélection officielle.

La compétition comprendra 7 sections: films de fiction long métrage, films de fiction court métrage, films documentaires long métrage, films documentaires court métrage, films des écoles africaines de cinéma, films des séries télévisuelles, et cinéma d’animations africaines. Pour apprécier les différentes productions, quatre jurys ont été constitués, a affirmé le délégué général du Fespaco, Ardjouma Soma. Le jury de la compétition officielle des films longs métrages sera présidé par le directeur artistique du film engagé d’Alger, l’algérien Amed Bedjaoui. Celui des films documentaires longs et courts métrages sera dirigé par Nadia El Fani, une réalisatrice, scénariste et productrice tunisienne.

Le jury des courts métrages et des films des écoles sera officié par le réalisateur béninois, Sylvestre Amoussou. Le jury des séries télévisuelles et des films d’animation sera présidé par la canado-germano-burkinabè, Cilia Sawadogo. Les 20 films retenus dans la catégorie long métrage fiction pour l’Etalon d’or ont été dévoilés, (ndlr : voir encadré). « Le reste de la sélection officielle sera dévoilée la semaine prochaine lors d’un point de presse à Ouagadougou », a déclaré le délégué général du Fespaco.

DES INNOVATIONS

Cette édition connaitra la valorisation des films documentaires. Ils pourront compétir pour l’Etalon d’or de Yennega, a déclaré Ardjouma Soma. Pour cette édition, le Rwanda est le pays invité d’honneur. Au-delà de la compétition, le Fespaco est aussi un forum d’affaires et de rencontres pour le développement de l’industrie cinématographique. En marge du festival, la 19e édition du Marché international du cinéma et de la télévision africains (MICA) se tiendra du 24 février au 1er février 2019. A l’occasion, 40 exposants et 500 visiteurs professionnels sont attendus. Et, plus de 1000 films sont inscrits au MICA, 60 stands professionnels seront aménagés, avec 7000 autres visiteurs attendus. Pour la 19e édition du MICA, l’innovation est la vidéotech en ligne pour permettre le visionnage des films inscrits dans le catalogue du marché.

« Aussi, le MICA se tiendra à la Place de la nation au lieu de Ouaga 2000 comme les éditions précédentes », a confirmé M. Soma. L’une des activités phares de cette édition du cinquantenaire sera aussi le colloque sur le thème : «confronter notre mémoire et forger l’avenir d’un cinéma panafricain dans son essence, son économie et sa diversité ». Ceci, a-t-il souligné, afin d’aider et inspirer les professionnels africains de l’image à faire rayonner par des œuvres plus pertinentes, plus audacieuses et plus porteuses, l’industrie cinématographique africaine. En un demi-siècle, les cinéastes africains lui ont apporté sa substance nourricière que sont les films, fruits de leur génie, a-t-il soutenu.

Attractions incontestables des publics, ces films, mémoires des peuples d’Afrique et de sa diaspora ont porté haut et loin les couleurs et les réalités du continent. La célébration du cinquantenaire du Fespaco occupera donc une part importante dans la 26e édition, a insisté M. Soma. Le patrimoine sera mis en valeur à travers la programmation des films lauréats de l’étalon et des films classiques de l’Afrique et sa diaspora, avec un accent particulier sur les films restaurés, a déclaré Ardjouma Soma. « Une salle sera spécialement consacré aux films du patrimoine », a-t-il précisé. A cette panoplie d’innovations, l’on peut ajouter l’édition de deux livres « spécial cinquantenaire ».

La 26e édition sera vraiment une édition de folie, a avait soutenu le président du comité d’organisation, Yacouba Traoré, lors de son installation, le 2 novembre dernier. A quelle dose de folie, les amoureux du 7e art devront-ils s’attendre ?

Tout en confirmant cette déclaration au cours du point de presse, il a expliqué que cette célébration de l’art africain doit être inspirée des productions artistiques de l’Afrique. « Nous allons permettre aux cinéastes d’aller à la rencontre des élèves et des étudiants dans les universités pour susciter des vocations », a justifié M. Traoré. L’un des derniers aspects de cette « folie », a-t-il confié, sera l’hommage aux pionniers tels que Ousmane Sembène, Idrissa Ouédraogo, Alimata Salamberé et à une personnalité « insoupçonnée », feu le président Aboubacar Sangoulé Lamizana.

A ses dires, celui-ci a donné plus que tout pour le rayonnement du Fespaco. « Nous allons lui rendre hommage pour respecter la mémoire de Ousmane Sembène qui lorsqu’il arrivait à Ouagadougou après la libation à la Place des cinéastes, allait rendre visite à Lamizana pour tout ce qu’il a fait pour le cinéma africain et pour le Fespaco », a rappelé Yacouba Traoré. Et d’ajouter : « Nous allons donner du sens à cette célébration pour que 50 ans après , l’on parle de cette célébration ».

“LA SÉCURITÉ SERA ASSURÉE”

Pourquoi un accent particulier est-il mis sur les films documentaires ? D’abord, a-t-il répondu, le nombre élevé de films est un signe révélateur du dynamisme de la filière du cinéma et de l’audiovisuel dans la plupart des pays du continent.

« Cette année, nous avons décidé de valoriser le cinéma documentaire parce que depuis quelques années les cinéastes africains s’intéressent au genre documentaire. Aujourd’hui, les professionnels du cinéma africain surtout les jeunes y prennent la parole pour s’exprimer sur les questions de développement durable de nos pays grâce à ce genre », a expliqué Ardjouma Soma. Pour lui, le Fespaco doit être, le lieu pour faciliter la diffusion de ces films afin d’atteindre les objectifs de conscientisation des jeunes qui comprendront que le développement se trouve sur place et l’industrie du cinéma peut être un pilier de développement.

Le gouvernement du Burkina fait des efforts pour soutenir le Fespaco. Pour les années à venir qu’est ce qui sera fait pour les professionnels du 7e art ? Selon le ministre Sango, le gouvernement a inscrit au cœur de ses priorités, le renforcement de la qualité technique et artistique du festival et le développement du marché international du cinéma et l’audiovisuel africain. A l’entendre, le cinquantenaire sera une aubaine pour repenser le modèle économique du cinéma africain.

A l’image de Nollywood, le cinéma doit être une véritable source de création de richesses et d’emplois pour la jeunesse, a indiqué le ministre. Pour ce faire, a-t-il affirmé, il doit s’ouvrir de plus en plus au monde des affaires en vue d’obtenir plus d’investissements en provenance du secteur privé. C’est pourquoi, au nom du Fespaco, il a sollicité l’accompagnement des partenaires pour mener la réflexion pour opérer cette transformation du modèle économique. Comment comptez-vous convaincre les festivaliers à faire le déplacement de Ouagadougou ?

Le Burkina Faso est confronté à de multiples défis sécuritaires, ont reconnu les conférenciers. Mais, en cette période de l’histoire commune du monde où l’extrémisme violent gagne du terrain, a expliqué le ministre en charge de la culture, Abdoul Karim Sango, le cinéma peut et doit contribuer à la promotion des valeurs partagées par des nations civilisées que sont, entre autres, la démocratie, la liberté, la justice sociale et la fraternité. « Si, nous voulons construire un monde de paix véritable, le cinéma peut être un canal efficace d’éducation des plus jeunes aux valeurs précitées.

Etant un lieu par excellence du dialogue interculturelle et de la promotion de la paix dans le monde, le Fespaco dans la dynamique de l’Unesco peut à travers le cinéma et l’audiovisuel contribuer à la promotion des cultures des peuples d’Afrique et de la diaspora », a relaté le ministre en charge de la culture. Le gouvernement prendra toutes les dispositions pour assurer un bon déroulement du cinquantenaire. « Vous séjournerez dans la sécurité et regagnerez vos pays dans la sérénité », a-t-il insisté. Même son de cloche chez l’ambassadeur du Burkina Faso en France, Alain Gustave Ilboudo.

Toutes les dispositions, selon lui, ont été prises pour venir communier au son des belles mélodies et des images d’une Afrique pleine d’expériences dans un monde confronté à d’immenses défis. Quant au délégué général du Fespaco, Ardjouma Soma, il a argué que les hommes de culture doivent constituer une barrière contre le terrorisme et montrer que la culture peut annihiler, le phénomène terroriste et favoriser la culture de la paix.

Abdel Aziz NABALOUM
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