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Un tribunal se déclare « incompétent » pour accorder la liberté provisoire à des étudiants
Publié le mercredi 21 aout 2013   |  AIB


Deuxième
© aOuaga.com par A O
Deuxième audience du procès de 50 étudiants au Burkina Faso
Mardi 20 août 2013. Ouagadougou. Tenue de la deuxième audience du procès des étudiants interpellés au cours de la manifestation consécutive à la fermeture des cités et restaurants universitaires au début du mois d’août.


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Ouagadougou - La Chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou s’est déclarée mardi "incompétente" pour accorder la liberté provisoire à une cinquantaine d’étudiants incarcérés depuis fin juillet pour des actes de vandalisme.

"Le tribunal se déclare incompétent", a dit le juge Badaye Soma qui présidait la séance à laquelle assistaient quelques centaines d’étudiants dont la majorité était accrochée aux grilles du tribunal.

Le parquet avait convoqué -à la surprise générale- la chambre correctionnelle qui avait connu de l’affaire mardi dernier pour lui demander d’accorder la liberté provisoire aux étudiants pour laquelle les avocats ont relevé appel.

"Tout le monde sait que lorsqu’une juridiction tranche et vide sa saisine, elle est dessaisie de cette affaire. Comment le même parquet qui nous a combattu il y a une semaine pour dire qu’on ne peut pas libérer les étudiants revient encore pour demander au juge de siège de trancher si ce n’est pas le pousser à rendre une décision gravissime ?", s’est interrogé devant la presse Me Pierre Lassané Yaméogo, un des nombreux avocats constitués pour défendre les 50 étudiants.

Le parquet après avoir rejeté la semaine dernière la demande de liberté provisoire des avocats a cette fois-ci argumenté devant le tribunal qu’il fallait les libérer pour préserver la paix sociale et la tranquillité dans la cité et que les prévenus ne risquaient pas d’être victimes de vindictes populaires et qu’il fallait leur permettre également de préparer leurs examens.

"Nous pensons dès le départ que les étudiants n’avaient rien à faire à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou parce que la procédure qui les y a conduits est vide. Maintenant qu’aujourd’hui le parquet nous rejoint nous disons d’accord, mais il y a une divergence liée au fait que nous nous retrouvons devant le juge suivant une procédure totalement inédite en plus irrégulière", a indiqué de son côté Me Guy Hervé Kam alors que la partie civile ne s’est pas opposé cette fois-ci à la requête du parquet.

Les bureaux du procureur saisis par l’AIB ont refusé tout commentaire.

Mardi dernier, le procès avait été renvoyé par le tribunal à une date "ultérieure" en attendant que le Conseil constitutionnel statue sur la constitutionnalité de la loi portant répression des actes de vandalismes commis lors des manifestations sur la voie publique jugée "inconstitutionnelle" par les avocats.

Le tribunal avait en revanche, suivi le parquet et refusé d’accorder la liberté provisoire aux 50 étudiants arrêtés en fin juillet pour leur participation présumée à des actes de vandalisme et de destructions de biens publics lors de manifestations pour protester contre la fermeture pendant les vacances académiques des cités et restaurants universitaires.

Ils sont également accusés de "coups et blessures volontaires sur des agents de la force publique" pendant ces manifestations où plusieurs véhicules, la plupart appartenant à l’Etat ont été incendiés et des policiers blessés.

« Nous espérons que les mêmes éléments qui ont motivé le ministère public à engager cette procédure irrégulière vont l’amener à faire programmer d’ici vendredi au moins le même dossier au niveau de la Cour d’appel », a ajouté Me Marcellin Somé, un des avocats des étudiants.

Les universités publiques du Burkina Faso souffrent d’un manque criard d’infrastructures et d’enseignants et d’un surplus d’étudiants, et pâtit d’une grave désorganisation qui conduit à d’énormes retards dans les années académiques.

Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a été contraint à la mi-mars d’écourter une visite à l’université de Ouagadougou, face aux protestations et aux sifflets d’étudiants en colère qui ont interrompu l’électricité alors qu’il s’exprimait dans un amphithéâtre.
TAA-RH



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