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AN IV de l’insurrection populaire

Publié le vendredi 2 novembre 2018  |  Le Pays
Commémoration
© aOuaga.com par Aristide Ouédraogo
Commémoration de l’insurrection populaire au Burkina
Ouagadougou. Le mercredi 31 octobre 2018. Marche meeting de la société civil et des syndicats
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Cet évènement qui divise de plus en plus les Burkinabè

Le 31 octobre dernier, les Burkinabè ont commémoré le 4e anniversaire de l’insurrection populaire qui a emporté le régime de Blaise Compaoré. Je me rappelle comme si c’était hier, le communiqué lu à la télévision nationale aux environs de 13h, annonçant le départ du pouvoir et du pays, de celui-là que l’on appelait l’Enfant terrible de Ziniaré.

Je me rappelle aussi nos compatriotes qui ont été froidement abattus lors de ces évènements qui ont marqué un tournant décisif dans l’histoire de notre pays. Je rends un hommage appuyé à tous ceux-là qui, jusqu’à ce jour, portent encore les stigmates liées à cette insurrection populaire provoquée par la volonté d’un homme de s’éterniser au pouvoir.

Je tire mon chapeau à la jeunesse burkinabè qui, au-delà de toutes considérations, a dit non à la forfaiture de Blaise Compaoré. Seulement, je regrette le fait que d’année en année, la commémoration de l’insurrection populaire divise de plus en plus les Burkinabè.

En effet, quand ce ne sont pas les syndicats et la société civile qui tirent à boulets rouges sur le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré, ce sont les parents des victimes qui crient à l’abandon et au mépris.

Et ce n’est pas tout. Le Chef de file de l’opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré, qui a été le fer de lance de la contestation contre Blaise Compaoré, est de plus en plus absent lors des cérémonies

commémoratives de l’insurrection populaire d’octobre 2014. La preuve, je ne l’ai aperçu nulle part le mercredi dernier. Peut-être a-t-il ses raisons. Lesquelles ? Je ne saurais y répondre.

Le Burkina doit survivre à Blaise Compaoré

Voyez-vous ? Un événement qui devrait rassembler, ne fait malheureusement que diviser les gens. Il faut craindre qu’à l’allure où vont les choses, il ne reste plus rien de l’insurrection populaire, si ce n’est le simple jour chômé et payé.

Ce n’est pas moi qui le dis mais les faits qui parlent d’eux-mêmes. Mais pour moi, le plus important est ailleurs. Le Burkina doit survivre à Blaise Compaoré. C’est pourquoi je souhaite que les uns et les autres prennent de la hauteur.

Car notre pays vit un moment crucial de son histoire. En témoignent surtout les multiples attaques terroristes enregistrées ça et là sur le territoire national avec en sus des écoles fermées par endroits.

C’est la preuve, s’il en est, qu’il y a péril en la demeure. Le gouvernement doit donc se secouer. Car, si l’on n’y prend garde, les gens finiront par regretter Blaise Compaoré qui, quoique l’on puisse dire de lui, a beaucoup fait pour ce pays. Moi, je ne suis pas un nostalgique du régime Compaoré, loin s’en faut.

Mais si, en plus de la galère devenue endémique, l’insécurité gagne du terrain, je parie que certains ne manqueront pas d’afficher leur ras-le-bol. Toutefois, je me convainc d’une chose : si les Burkinabè se donnent la main, ils pourront non seulement réaliser des miracles, mais aussi vaincre l’ennemi qu’est le terrorisme. Donc, s’unir ou périr, comme disait l’autre.
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