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XVIIe sommet de la Francophonie

Publié le vendredi 12 octobre 2018  |  Sidwaya
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Les travaux du XVIIe sommet de la Francophonie ont débuté le jeudi 11 octobre 2018, à Erevan, en République d’Arménie. Outre la désignation d’un nouveau secrétariat général de l’organisation, les 84 chefs d’Etat et de gouvernements auront à plancher pendant 48 heures, sur des questions d’actualité du monde francophone.


Les chefs d’Etat et de gouvernements, assistés des délégués d’institutions de la Francophonie, ont ouvert les travaux du XVIIe sommet, hier 11 octobre 2018 en début de matinée au complexe sportif et de concerts, Karen Demirchyan de Erevan. Le Burkina Faso y est représenté par son ministre des Affaires étrangères, Alpha Barry.

La cérémonie d’ouverture, riche en interventions, a connu la participation d’une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernements, dont, entre autres, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, le Canadien Justin Trudeau, le prince Albert de Monaco et le président français. Très attendu à ce XVIIe sommet de la Francophonie, Emmanuel Macron est revenu sur l’avenir du français qu’il a estimé comme étant une langue de combat contre l'obscurantisme et pour le destin commun des francophones.

Pour ce faire, il a plaidé pour que le français soit une langue de « reconquête et du plurilinguisme ». Auparavant, il a évoqué la mémoire du poète et chansonnier de légende franco-arménien, Charles Aznavour, décédé il y a quelques semaines et qu’il a qualifié de «symbole d’Arménie de France, de la Francophonie».

Le chef de l’Etat français a également évoqué les libertés fondamentales, la dignité humaine et l'égalité hommes-femmes, perturbée de nos jours dans tous les Etats. Aussi, a-t-il vanté les valeurs promues par la Francophonie et le multilatéralisme. Emmanuel Macron a aussi ajouté, que le sommet de la Francophonie est organisé au moment où de grands changements se dessinaient dans le monde.

Selon le président français, le monde actuel est plein de mensonges, de propagandes, de haine et les principes autour desquels il a été possible de se réunir ne fonctionnent plus. Pour lui, le rôle de la Francophonie serait celui de créer une situation qui ferait appel à la prise de conscience, notamment une plateforme de valeurs.


La candidature Saoudite qui divise


De son côté, le président par intérim de la République de Madagascar, Rivo Rakotovao, intervenant peu avant lui, s’est appesanti sur les retombées positives, engrangées par son pays depuis le dernier sommet de la Francophonie, tenu en 2016 à Antanarivo.

Le président nigérien, Mahamadou Issoufou, pour sa part, a salué l’effort de la France pour son rôle actif joué au Sahel dans la lutte contre le terrorisme. Après avoir félicité Michaëlle Jean pour le rayonnement constaté de l’OIF sous son mandat, il a égrené cinq défis impératifs, qui se présenteraient à l’organisation et sans lesquels, il serait impossible de poser les jalons d’un développement durable, citant la sécurité, l’immigration, la question climatique, le multilatéralisme et la transition démographique.

Le président nigérien pense que la gouvernance politique mondiale actuelle «n’est ni juste, ni équitable» et prône sa refondation. Face à l’exacerbation de la menace terroriste dans le Sahel et le bassin du Delta, Mahamadou Issoufou suggère que la force du G5 Sahel soit placée sous mandat des Nations unies. Ce sont plus d’une dizaine d’intervenants qui se sont succédé au parloir.

Mais l’intervention, qui a également captivé le public, à cette cérémonie d’ouverture, a été celle de Michaëlle Jean. La Secrétaire générale (SG) de la Francophonie en fin de mission a dénoncé «la tentation du protectionnisme et de l’isolationnisme, jusqu’à dresser des murs, aussi honteux que dérisoires, pour repousser ces millions d’hommes, de femmes, d’enfants prêts à payer de leur vie la quête légitime d’un avenir meilleur, d’un avenir, tout simplement ».

Dure et incisive, elle a critiqué «les petits arrangements, l’immobilisme, l’atermoiement et les compromis» entre les pays et «l’égoïsme de certains dirigeants». Après la cérémonie d’ouverture, les chefs d’Etat devront se pencher sur la requête en tant que candidats au statut de membres observateurs à l’OIF, de la Gambie, de l’Irlande, de l’Etat américain de la Louisiane et de Malte. Si ce dossier apparaît comme une formalité, ça risque de ne pas être le cas de l’Arabie saoudite, qui avait présenté sa candidature dès le sommet d’Antananarivo, en 2016.

Celle-ci est soutenue par plusieurs pays du continent, dont le Maroc et le Sénégal. Cependant, sa candidature gêne nombre de pays-membres, tant la monarchie saoudienne paraît en contradiction avec les valeurs de l’OIF sur les droits humains, les droits des femmes ou encore la démocratie. Dans la soirée, le royaume saoudien a retiré sa candidature. L’autre dossier, qui semble ne pas être encore tranché, est celui de la candidature de Michaëlle Jean qui sera débattue à huis clos aujourd’hui. Malgré qu’elle soit lâchée par le Canada et le Québec, elle ne s’est pas désistée à sa succession.


Frédéric OUEDRAOGO
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