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Election de la future SG de la Francophonie : Deux candidates pour un fauteuil

Publié le mardi 9 octobre 2018  |  Sidwaya
Conférence
© aOuaga.com par DF
Conférence de presse de clôture du XVe Sommet de la Francophonie
Dimanche 30 Novembre 2014. Dakar. Le XVe Sommet de la Francophonie a pris fin, à Dakar, avec le choix de Michaëlle Jean comme Secrétaire Général de la Francophonie. L`ancien Gouverneur du Canada succède à Abdou Diouf qui a passé 12 années à la tête de l`Organisation Internationale de la Francophonie. Ph : Mme Michaëlle Jean
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Le Sommet de la francophonie prévue se tenir, les 11 et 12 octobre 2018, à Erevan en Arménie, connaîtra l’élection de la prochaine Secrétaire générale (SG) de la Francophonie. Deux prétendantes, la Rwandaise Louise Mushikiwabo et la Canadienne Michaëlle Jean, candidate à sa propre succession, portées respectivement par la France et le Canada, se disputent le prestigieux poste.

Les 11 et 12 octobre 2018, la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’OIF va plancher à Erevan, en République d’Arménie, sur des sujets d’enjeux mondiaux avec à la clé, la désignation de la personnalité qui dirigera pour les quatre ans à venir, l’organisation de la Francophonie. D’un côté, il y a l’actuelle Secrétaire générale (SG) de l'OIF, la Canadienne Michaëlle Jean, hissée à ce poste au sommet de Dakar en 2014 et, de l'autre, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo. Les deux candidates en lice se livrent depuis, un subtil combat à fleurets mouchetés, avec pour armes favorites, des articles de presse plus ou moins partisans et une diplomatie mûrie. Louise Mushikiwabo n’a pas ménagé sa peine depuis le sommet de l’UA à Nouakchott, début juillet 2018, où elle a reçu le soutien de l’organisation panafricaine. Elle se serait déjà rendue dans dix-huit pays (dix en Afrique, quatre en Europe, trois en Asie et un au Proche-Orient), où elle a été reçue au plus haut niveau. Si on ne doit compter que le nombre de soutiens dont dispose chacune des deux impétrantes, la partie semble gagnée pour la candidate rwandaise. Lors de son récent sommet à Nouakchott, l’Union africaine dirigée par le Rwanda cette année, a fait un appel du pied, aux 29 pays du continent, membres de l’organisation francophone à voter pour la candidate africaine. Si l’on s’en tient à la mobilisation réussie des pays africains pour faire élire en mai 2017, l'Ethiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus au poste de directeur général de l'Organisation mondiale de la santé, on peut dire que les choses sont dans le sac pour Louise Mushikiwabo. Puisque avec l’Afrique représentant le bloc majoritaire au sein de l’OIF et forte de 58 pays, sans compter la vingtaine de pays observateurs sans droit de vote, il est en effet inimaginable que la future SG puisse être élue sans être adoubée par la majorité des Etats africains. C’est aussi l’argument avancé par la France pour justifier son soutien à la candidature rwandaise. Même si le soutien de la France est un atout majeur pour la Rwandaise, pour nombre d’observateurs et d’ONG de défense de droits de l’Homme, la candidature rwandaise fait polémique.

L’Afrique, arbitre à Erevan

Reporters sans frontière en tête, dans un communiqué rappelle sur un ton ferme que le régime rwandais est un prédateur de la liberté de presse. Pour l’organisation, le pays pratique « censure, menaces, arrestations, violences, assassinats » contre les journalistes, qui osent dénoncer le régime monarchique de Paul Kagamé, aux commandes du pays depuis 2003 et qui a manipulé la Constitution pour se maintenir au pouvoir jusqu’en 2034. A quelques jours de l’ouverture du sommet de Erevan, quatre anciens ministres français de la Coopération ont jeté le pavé dans la mare en publiant une tribune contre la candidature de Mushikiwabo. Interrogé par RFI en début de semaine écoulée, l’un des signataires, Pierre-André Wiltzer, ancien ministre français de la Coopération, déclarait tout de go que le « Rwanda était un pays francophone et que le président Paul Kagamé a décidé de donner la priorité à l’anglais au détriment du français ». En plus, il pense que la candidature de la Rwandaise pose «un problème de démocratie et des droits de l’homme, le Rwanda n’étant pas véritablement un modèle ». Il y a eu beaucoup de répressions contre les opposants politiques, dit-il, même si le président Kagamé a récemment libéré quelques 2 000 prisonniers, dont l’opposante Victoire Ingabiré. De son côté, Michaëlle Jean, candidate à sa propre succession, a opté pour une stratégie peu feutrée. Le 12 mai, deux émissaires de la secrétaire générale étaient à Ouagadougou. Le Burkinabè Malik Sarr, représentant de l’OIF à Madagascar et le Malien Adama Ouané, l’administrateur de l’organisation, ont rencontré à cette occasion le président Roch Marc Kaboré officiellement, pour l’inviter au sommet d’Erevan. Ni les critiques françaises de son action, encore moins la virulence de la presse québécoise, qui lui reproche sa mauvaise gestion financière de l’organisation et les « dépenses somptuaires » de la Francophonie, n’empêchent Michaëlle Jean de convoiter un autre mandat. Minimisant les critiques des médias, son entourage met en avant le bilan de ses actions depuis quatre ans, à la tête de la Francophonie. C'est un bilan qui est jugé globalement positif, notamment s’agissant des questions de l’égalité femmes-hommes, de l’éducation et de l’entrepreneuriat chez les jeunes. Dans une lettre ouverte récente publiée au Canada, Michaëlle Jean est revenue sur l’ardeur avec laquelle l’OIF a défendu sous sa direction, les valeurs universelles de « multilinguisme », de « diversité des expressions culturelles des peuples » et de « l’humanisme intégral », dans les tribunes de l’ONU, de l’UNESCO et de l’OCDE. L’une des principales victoires de la secrétaire générale de l’OIF, de l’aveu des diplomates qui siègent dans ces enceintes, a été d’avoir imposé le français dans ces tribunes où l’unilinguisme anglophone était devenu la règle. Mais cela suffira-t-il pour se faire réélire à la tête de la Francophonie. Rien n’est moins sûr, à moins que la décision africaine d’un soutien collectif à la candidate rwandaise, au vu de certaines expériences, vole en éclat dans les coulisses du sommet à Erevan et peser en faveur de la Canadienne.

Frédéric OUEDRAOGO
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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