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Burkina/Putsch manqué : Au RSP, un groupe de sous-officiers narguaient les officiers, selon le Capitaine Oussène Zoumbri

Publié le jeudi 20 septembre 2018  |  AIB
Procès
© aOuaga.com par DR
Procès putsch manqué
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Devant la barre du Tribunal militaire, lundi et mardi, le Capitaine Oussène Zoumbri a indexé un groupe de sous-officiers de l’ex Régiment de sécurité présidentiel (RSP) qui «narguaient» et «humiliaient» les officiers et qui se sont même opposés au désarmement, lors du putsch déjoué.

«En Juin 2015, des soldats ont enfermé le Capitaine Amidou Kouda dans son bureau. Le commandant Abdoul Aziz Korogo, le Capitaine Abdoulaye Dao et moi-même sommes chacun allé nous plaindre auprès du chef d’Etat-major particulier de la présidence le Colonel-major Boureima Kéré.

Ce dernier a simplement répondu que les soldats disent que nous les parlons mal», a avoué lundi et mardi, le Capitaine Oussène Zoumbri, les larmes aux yeux.

Les soldats qui ont «humilié» le Capitaine Amidou Kouda étaient entre autre le Sergent Djerma (décédé), le Sergent Ollo Stanislas Silvère Pooda, le soldat de première classe Hamado Zongo, selon le Capitaine Oussène Zoumbri.

A ces soldats et sous-officiers, le Capitaine Oussène Zoumbri a ajouté le Sergent-chef Laoko Mohamed Zerbo, le Sergent-chef Ali Sanou, le Sergent Abdoul Nafion Nebié, le Caporal Pascal Moukoro, le soldat de première classe Boureima Zouré, qui n’hésitaient pas, a-t-il poursuivi, de «narguer » les officiers.

«A chaque fois, qu’il y avait un blocage, nous les officiers étions ignorés par ces soldats et sous-officiers. On était obligé de mettre la queue entre les pattes pour appeler un sergent-chef, à savoir Roger Koussoubé qui débloquait la situation ».

Selon le Capitaine Oussène Zoumbri, les soldats et sous-officiers écoutaient mieux Roger Koussoubé dit «Touareg» qu’eux les officiers.

«Après la séquestration du Capitaine Kouda, c’est Koussoubé qui roulait dans son véhicule. C’était énervant et exaspérant. On était vraiment humiliés», a regretté le Capitaine Oussène Zoumbri.

Devant le juge d’instruction, l’accusé a aussi déclaré que Koussoubé et son groupe, faisaient ce qu’ils voulaient, ils n’écoutaient pas le commandement, a rappelé le parquet militaire.

Le Capitaine Oussène Zoumbri a également fait savoir que ce sont ces mêmes sous-officiers et soldats qui se sont opposés au désarmement du RSP, lors du coup de force manqué de septembre 2015, qui avait été ordonné par le commandement.

«Quand on voulait enlever les matériels, des soldats se sont opposés affirmant qu’ils n’étaient pas informés. Le sergent Djerma est entré dans un camion chargé de matériels pour l’empêcher de partir » a expliqué le Capitaine Oussène Zoumbri.

Et parmi, ses soldats hostiles au désarmement, le Capitaine Oussène Zoumbri a cité le Sergent Abdoul Nafion Nebié, le Sergent Ollo Stanislas Silvère Pooda, le Sergent-chef Laoko Mohamed Zerbo qui, a-t-il dit, «nous narguaient, ne nous écoutaient pas, nous insultaient d’être des traites ».

«Le sergent-chef Zerbo faisait le tour des postes pour demander aux soldats de ne pas désarmer. Et pourtant, ce sous-officier qui a été meilleur de sa promotion, n’était pas comme cela mais il a changé » a déploré le Capitaine Oussène Zoumbri.

Ces sous-officiers et soldats sont même allés jusqu’à exiger un Rassemblement au carré d’armes pour entendre la position du Général Diendéré en personne sur le désarmement que ces derniers n’approuvaient pas, a également fait savoir le Capitaine Oussène Zoumbri.

Le Général Diendéré est finalement venu au carré d’Armes, a expliqué le Capitaine Zoumbri, pour inviter les soldats à désarmer.

Face à toutes ces difficultés qu’eux les officiers rencontraient pour mener le désarmement, ils étaient accusés de l’autre côté par leurs supérieurs d’être ceux qui instrumentalisent les soldats de ne pas désarmer, a aussi affirmé avec regret le Capitaine Zoumbri.

En effet, il a déclaré qu’une rencontre a été organisée à l’Etat-major et qui a réuni le colonel-major Belemgnegré, le colonel-major Naba Théodore Palé, l’ex secrétaire général du ministère de la Défense le colonel-major Alassane Monè.

Au cours de cette réunion, le chef d’Etat-major général des Armées le Général Pingrenoma Zagré aurait demandé au capitaine. « On a donné l’ordre du désarmement pourquoi, ce n’est pas fait ? ».

«J’ai dit qu’on a établi un planning pour le faire parce que le matériel est nombreux et qu’on ne peut pas tout enlever tout d’un coup. Le Général Zagré m’a dit de procéder au désarmement tout de suite. Je lui ai fait savoir que c’est suicidaire pour nous car nous sommes mêmes menacés par les soldats » a expliqué le Capitaine Zoumbri.

Malgré ses explications sur les menaces dont eux les officiers étaient victimes de la part de certains sous-officiers et soldats, le chef d’Etat-major ne voulait rien entendre, selon le Capitaine Zoumbri et exigeait simplement et purement le désarmement.

C’est pourquoi, a-t-il estimé «Nos chefs nous ont jeté en pâture aux hommes».

A la fin de l’audition de l’accusé, le parquet militaire l’a posé une série de questions.

«Qui protégeait ses éléments indisciplinés ? »

«Je propose de poser un regard en hauteur» a répondu le Capitaine Zoumbri.

«Est-ce le colonel-major Boureima Kéré qui les protégeait ? »

« Je ne sais pas. Je n’ai pas vu le colonel-major les protéger. Ce serai hasardeux de ma part de l’affirmer. Ce que je peux dire, c’est que j’ai posé le problème au colonel-major et je n’ai pas eu satisfaction ».

« Est-ce le Général Diendéré ? »

«Je ne sais pas. Je n’étais pas sous les ordres directs du Général Diendéré. Vous me demandez d’accuser le Général de façon frontale ? ».

L’avocat du sergent-chef Roger Koussoubé s’est offusqué des propos du Capitaine Zoumbri tendant selon lui, à faire croire que c’est son client qui était la tête pensante des sous-officiers et soldats indisciplinés.

«Il ne faut pas réduire cette affaire de coup d’Etat à quelques têtes brûlées que les officiers ne pouvaient pas dompter et faire croire que les officiers n’ont rien à voir dans cette affaire», a-t-il affirmé.

Pour lui, c’est une stratégie de Défense des officiers qu’il estime «non efficace et contre-productif».

« Il ne faut pas avoir comme stratégie de se décharger sur les soldats, sinon les officiers supérieurs aussi vont se décharger sur les officiers à la différence que les soldats dont certains sont des clients, ne puissent se décharger sur personne » a-t-il affirmé.

Me Sandwidi a estimé que l’insubordination dont a évoqué le Capitaine Zoumbri s’étendait jusqu’au sommet de l’armée en ce sens que le capitaine lui-même a aussi discuté les ordres du chef d’Etat-major général des Armées.

L’avocat de l’accusé Me Nion n’est pas de cet avis. Pour lui, «l’armée n’est pas du béni oui-oui» et «qu’aucun texte n’interdit à un subordonné de donner son avis».

«Que mon client donne un avis fusse au chef d’Etat-major Général n’est pas de l’insubordination, ni un manque de respect» a-t-il affirmé.

Cependant, Me Nion dit comprendre l’acharnement de Me Sandwidi contre son client en ce sens que «le sort de son client (Roger Koussoubé) n’est pas reluisant».

«Si Koussoubé roulait avec le véhicule d’un capitaine, cela prouve que c’est lui qui avait instruit les soldats de retirer le véhicule » a-t-il affirmé à l’endroit de l’avocat de ce dernier et du Tribunal militaire.

Le Capitaine Oussène Zoumbri est poursuivi pour cinq chefs d’accusations.

Il s’agit de complicité d’attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre sur 13 personnes, coups et blessures volontaires sur 42 personnes, incitation à commettre des actes contraires au règlement et à la discipline, complicité de dégradation aggravée de biens.

Agence d’Information du Burkina
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