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Sidwaya N° 7479 du 14/8/2013

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Soumaïla Cissé dans la tunique d’opposant ?
Publié le mercredi 14 aout 2013   |  Sidwaya


Conférence
© Assemblée Nationale par DR
Conférence de presse du candidat Soumaila Cissé


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Le Mali est grand, ses enfants aussi. Ces derniers viennent d’offrir à la contemplation du monde une enchanteresse vision. Sans céder au différencialisme et à la division, deux de ses illustres fils qui avaient voulu mettre leurs cous dans l’échancrure du boubou présidentiel, n’ont pas bradé l’idée républicaine. Se comportant comme des moutons d’une même bergerie, ils ont embouché la trompette de l’unité et de la paix. Et c’est le candidat Soumaïla Cissé, en mauvaise posture dans le deuxième tour de la présidentielle, qui a esquissé les premiers pas. Il est sorti de sa réserve pour couper court à la polémique qui avait commencé à enfler près de 12 heures après la fermeture des bureaux de vote. Il a reconnu sa défaite : « Je n’ai pas attendu, parce que j’ai vu l’écart des voix. J’ai vu les résultats provisoires portant sur deux tiers du dépouillement des bulletins de vote et j’en ai conclu que je ne pouvais pas rattraper mon retard ». Mieux, il a pris son téléphone portable pour appeler son rival, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), pour lui dire qu’il se rendait à son domicile. Ce qu’il a fait en compagnie de son épouse et ses enfants, le soir du 12 août 2013. De sa bouche fertile, on a appris : « j’ai rencontré mon grand frère et je lui ai dit félicitations Monsieur le président de la République ». Ce n’est pas mal, c’est fabuleux, génial et merveilleux. Sous les tropiques, ils sont rares à reconnaitre leur débâcle. Quelle devra être l’ampleur ? C’est la grande inconnue. Pour l’heure, on se bornera à dire que Soumi, comme l’appelle affectueusement ses partisans, est allé plus loin qu’on ne pouvait l’imaginer. Il a surpris plus d’un, même IBK, qui l’aurait confirmé sous cape. Autant dire qu’il s’est comporté, bien plus qu’un homme d’Etat, mais en un saint. Sa démarche a tranché avec les habitudes. Il est rentré dans l’histoire par la grande porte. Le « Maliba » parlera de lui aussi longtemps que la conjoncture politique le commandera. Il est de toute évidence qu’il a gagné du coffre et va monter, par ricochet, bien haut dans l’estime de ses compatriotes. Il pourra compter avec eux pour les échéances électorales à venir. Pourvu qu’il fasse montre de lucidité et n’aille pas à Canossa, autrement dit se jeter à plat ventre sous les pieds du nouvel homme fort de Bamako, comme les politiques maliens, depuis le retour à la vie constitutionnelle normale, ne l’ont de cesse fait. Avec Alpha Omar Konaré (AOK) et Amadou Toumani Touré (ATT), il y a eu un trop plein de consensus qui a fini par envoûter les dirigeants, si fait qu’ils ne pouvaient pas se prémunir des dérives. Ils ont vraissemblement sombré dans la démesure, en raison de l’absence d’un véritable leader de poigne de l’opposition servant de thermomètre de mesure à l’action gouvernementale. Et on espère que Soumaïla Cissé jouera ce rôle, en restant dans une distance amicale avec IBK sans que rien ne les heurte vraiment. Pour réussir, il devra tirer des enseignements de l’Histoire. Il a été longtemps hors des frontières du pays, au service de l’économie de la sous région. Il y a construit un réseau d’influence qui lui a permis de conquérir les voix des Maliens de l’étranger. Les résultats parlent d’eux-mêmes, il est en tête de course dans la plupart de ces pays. La logique de la raison commande qu’il s’installe au « Maliba », le temps du mandat constitutionnel d’IBK, pour tisser sa toile. L’exemple d’Housseyni Guindo, surnommé le candidat de la brousse, arrivé à la 4e position au premier tour de la présidentielle à la surprise générale, avec 4, 63% des suffrages exprimés, est édifiant. Pourquoi n’entreprendrait-il pas, après une période sabbatique bien méritée, une vaste campagne de mobilisation dans le pays profond ? Macky Sall du Sénégal l’a fait et réussi. C’est un bel exemple qui devrait inspirer plus d’un candidat à la magistrature suprême. En cela, M. Cissé doit savoir se saborder, renoncer à certains avantages pour s’investir avec abnégation et courage dans l’organisation et la restructuration de l’opposition politique. Avant tout, il devra se mettre dans la peau d’un opposant, revoir son discours politique, trop policé, au besoin aller à l’école de partis politiques, de même obédience que lui, qui ont l’expérience de l’opposition. Il a l’avantage d’avoir été adoubé par des dizaines de partis politiques bien avant le premier tour. Et il n’est pas superflu de soutenir qu’il a un carnet d’adresse très étoffé. L’Histoire le regarde, il n’est pas dépassé. A 63 ans, il a encore le temps devant lui. Peut-être que dans 5 ans, tout à fait comme Ibrahim Boubacar Keita, à 68 ans, il atteindra la lune de sa gloire en posant ses valises au palais de Koulouba. Qui sait si ce n’est pas le plan de Dieu ?


Adama BAYALA
badam1021@yahoo.fr

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