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Sidwaya N° 7479 du 14/8/2013

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Missive au futur président malien
Publié le mercredi 14 aout 2013   |  Sidwaya




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brahim Boubacar Keïta (IBK) ou Soumaïla Cissé obtiendra-t-il la caution du peuple pour être le président de la République du Mali ? Peu importe. L’un d’eux aura le choix des Maliens. A l’issue du second tour de la présidentielle tenu ce dimanche 11 août 2013, les Maliens attendent un président capable d’apporter des solutions pour le développement de leur pays. La paix et la stabilité étant la base de tout développement, il y a lieu de rappeler au futur locataire du Palais de Koulouba, les dispositions prévues par l’Accord préliminaire signé le 18 juin 2013 à Ouagadougou par les Maliens pour un retour à la paix et à la concorde nationale.
Dans le chapitre III dudit accord consacré au processus post- électoral, il est dit à son article 21 : « A l’issue de l’élection présidentielle et soixante (60) jours après sa mise en place, le nouveau Gouvernement du Mali, en collaboration avec la Commission dialogue et réconciliation entamera, avec l’accompagnement de la communauté internationale, des pourparlers de paix avec toutes les communautés du Nord, les signataires ainsi que les groupes armés ayant adhéré au présent Accord en vue d’aboutir à l’établissement d’une paix globale et définitive ».
Il est en effet attendu, selon l’Accord, des autorités maliennes, l’organisation administrative et institutionnelle du Mali, en particulier les régions du Nord du Mali désignées par certains sous le terme Azawad ; une stratégie de développement intégré des collectivités territoriales au Mali ; une réorganisation des forces de défense et de sécurité ainsi que le programme de Désarmement, de démobilisation et de réinsertion socioéconomique (DDR) des groupes armés du Nord du Mali. A ces préoccupations s’ajoutent l’amélioration de la gouvernance administrative, économique et politique ; le retour des réfugiés et des personnes déplacées et leur réinsertion ; la protection et la promotion des droits de l’Homme au Mali ; la justice et la réconciliation. Le règlement de ces questions permettra aux Maliens d’avoir un Mali nouveau dans tous les domaines. Il s’agit de construire un Mali au-delà des seuls grands centres urbains. Les Maliens des hameaux, campements, villages, villes souhaitent simplement vivre dans une société égalitaire en droits et devoirs. Le paysan du Plateau Dogon rêve d’un développement au même titre qu’un ministre, professeur du supérieur, militaire ou enseignant du primaire de Siékorolé. Ce n’est pas impossible. Sans être un donneur de leçon, nous estimons que des écoles, des centres de santé et un meilleur aménagement du territoire par la construction de routes, barrages etc., soulageront plus d’un Malien. Le pays regorge d’énormes potentialités minières. Au nouveau président de la République de savoir les exploiter pour un développement intégré.

L’autre défi d’envergure pour lequel le pays a véritablement besoin de l’accompagnement de ses voisins et de la communauté internationale est la lutte contre le terrorisme. Le nord du pays a été envahi par des groupes. Même si l’opération Serval et l’intervention de la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA) ont permis d’éviter le pire par la mise en déroute des ex-maîtres du Nord, personne n’ose aujourd’hui parier sur la capacité de l’armée malienne à protéger tout le territoire contre d’éventuelles attaques terroristes. D’aucuns pensent que les barbus vaincus se sont réfugiés dans le Nord-nigérien ou Sud-libyen et que d’autres se sont fondus dans la population. Quand on connaît la capacité de nuisance des djihadistes, il vaut mieux éviter de crier victoire trop tôt. Rien que le 23 mai dernier, ils se sont signalés au Niger voisin par l’attaque d’un camp militaire à Agadez puis du site d’uranium d’Areva à Arlit. Deux attaques revendiquées par "Les signataires par le sang" et par le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO). C’est pourquoi le prochain président malien aura besoin de la reconstruction de son armée et de la coopération régionale pour lutter contre le terrorisme. L’Union européenne s’est engagée à former, d’ici à début 2014, quatre bataillons pour la future armée malienne. Le premier, estimé à 850 hommes, a été formé et même engagé. Cela est hautement important pour la grande muette malienne qui a besoin d’un moral après avoir capitulé devant l’avancée des groupes armés sur Tessalit, Gao, Tombouctou...
L’armée malienne a en outre besoin de se ressouder pour être une armée nationale. Le clanisme tue les armées et celle du Mali gagnerait à le combattre dans ses rangs. A la suite des soulèvements intervenus dans le Nord, les programmes d’intégration d’anciens rebelles touaregs ont, selon certains observateurs, désorganisé l’armée. 3 000 anciens rebelles ont été subitement intégrés après les accords d’Alger de 2006. Environ 200 ont été promus officiers. Ce qui aurait provoqué des frustrations dans les rangs des militaires de carrière. En janvier 2012, les premiers déserteurs de l’armée ont été enregistrés parmi les anciens rebelles touaregs intégrés. "Dire que l’armée malienne peut intervenir en première ligne, c’est de la blague”, avait indiqué l’ancien ministre Soumeylou Boubeye Maïga devant l’occupation facile des villes du Nord par les rebelles. Selon lui, sur un effectif théorique de 14 000 hommes, moins de 3 000 militaires seraient opérationnels à l’époque. Sans une armée performante, point de sécurité territoriale.
En tous les cas, les défis du nouveau président sont multiples mais celui-ci ne sera pas seul dans sa tâche. Il aura son peuple et la communauté internationale avec lui. Et qu’il n’oublie surtout pas que pour atteindre les limites du possible, il faut rêver l’impossible. Plaise à Allah de donner la santé, la force et la clairvoyance au futur chef de l’Etat pour œuvrer à la réconciliation des cœurs meurtris et pour assurer le bonheur de tous les Maliens.


Par Rabankhi Abou-Bâkr Zida

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