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Le Quotidien N° 840 du 13/8/2013

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Mise en place du Senat - Quelle potion magique prépare Blaise Compaoré ?
Publié le mercredi 14 aout 2013   |  Le Quotidien


Ouverture
© Présidence par DR
Ouverture du sommet du Traité d’amitié et de coopération Côte d’Ivoire/Burkina Faso
Mardi 30 juillet 2013. Yamoussoukro. Photo : Blaise Compaoré, président du Burkina Faso


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Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Ce proverbe français, popularisé par le chanteur de reggae ivoirien Alpha Blondy, n’a jamais été aussi vrai au Burkina que ces temps-ci. Le président Blaise Compaoré, très ferme et intransigeant sur la question du Sénat, semble avoir changé d’avis en l’espace de quelques jours. Ses instructions données au Premier ministre et au ministre chargé des Réformes politiques, de lui remettre, dans les plus brefs délais, un « rapport circonstancié » sur la mise en œuvre du Sénat, s’apparentent, à tout le moins, à une mise en veilleuse du projet. Jusqu’au 31 août en tout cas, le Sénat sera en stand-by. A quoi faut-il s’attendre après que le président du Faso aura reçu le fameux rapport ? Tout le mystère est là. Mais, une chose est sûre, cette décision est en elle-même louable. Elle vient mettre provisoirement fin à la polémique sur la question du Sénat. Les couteaux sont donc rangés, le temps de voir ce que le président va décider. D’ores et déjà, en lisant entre les lignes du communiqué de presse publié par la direction de la communication de la Présidence du Faso, l’on perçoit la volonté du président d’être à l’écoute du peuple burkinabè dans toutes ses composantes. Sans jamais évoquer le mot « crise », le communiqué n’en parle pas moins en utilisant les termes « controverses » et « préoccupations ». C’est déjà un pas important. Pour la première fois, le pouvoir reconnait officiellement l’existence d’une situation de crise. Deuxième élément nouveau, le président du Faso entend se placer en garant de l’unité nationale. Il abandonne donc cette posture que d’aucuns, notamment les opposants, trouvaient partisane et au service d’un clan. Avec ces deux postulats, le président remet les pendules à l’heure. Mais peut-il pour autant convaincre les anti-Sénat de sa bonne foi et calmer les contestations sociopolitiques ? Rien n’est moins sûr. L’opposition maintiendra sans doute une vigilance de premier ordre, en attendant de voir la suite que réserve le président au Sénat. Car sa revendication à elle est claire et sans demi-mesure : la suppression pure et simple du Sénat.
Pour le président du Faso, l’exercice actuel est difficile et périlleux. Il doit prendre en compte les aspirations des opposants au Sénat, sans pour autant humilier ses propres partisans. Or, les divergences entre l’opposition et les nombreuses forces sociales d’une part, et le CDP et ses alliés de l’autre, sont abyssales. Par quel jeu d’équilibre parviendra-t-il à contenter à la fois les deux camps ? En se donnant jusqu’au 31 août pour trancher, le président du Faso se donne le temps de la réflexion, et surtout de la concertation. Dans tous les cas, s’il veut l’apaisement social, comme il le proclame, il n’aura d’autre choix que de revoir sa copie en ce qui concerne le Sénat, quitte à frustrer ou à désavouer ses thuriféraires. L’opposition a suffisamment démontré sa force de mobilisation et surtout sa détermination à ne rien lâcher. Même en pleines vacances scolaires, elle a réuni des foules immenses. Il en a de même des organisations syndicales et de la société civile, majoritairement réfractaires au Sénat, dont le meeting contre la vie chère fut un succès. La rentrée qui s’annonce est donc redoutable. Il fallait arrêter ou, à tout le moins, calmer la grogne sociale. On attend donc de voir si la potion du Dr Blaise Compaoré permettra de guérir ce Burkina malade de ses réformes institutionnelles. Mais, même s’il arrivait à circonscrire l’incendie du Sénat, d’une façon ou d’une autre, le président devrait s’apprêter à affronter celui de l’article 37. Une perspective encore plus inquiétante, à moins que le sens de la patrie l’emporte sur les interêts égoïstes.

La Rédaction

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