Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Afrique
Article



 Titrologie



Le Quotidien N° 840 du 13/8/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

Afrique

Reconnaissance de la victoire de IBK par Soumaila Cissé - Le Mali soulagé, les voisins aussi
Publié le mercredi 14 aout 2013   |  Le Quotidien


Les
© AFP
Les candidats Ibrahim Boubacar Keita et Soumaila Cissé


 Vos outils




Le verdict du second tour de la présidentielle malienne ne se sera finalement pas longtemps fait désirer. Avant même que les résultats provisoires n’aient été rendus publics et que le Conseil constitutionnel n’ait eu le temps de les valider, le candidat de l’Union pour la république et la démocratie (URD), Soumaïla Cissé, s’est rendu chez son adversaire, avec femme et enfants, dans la nuit du lundi 12 août, “pour le féliciter et lui souhaiter bonne chance“.
Un geste plein de symboles qui remet le Mali en bonne place parmi les pays cités en exemple pour leur modèle de démocratie. Une élégance politique qui soulage aussi les pays voisins du Mali.
Pourtant, la majeure partie des exorcistes et autres diseurs de bonnes aventures, voire les exégètes et autres pseudo-spécialistes du Mali prédisaient un après second tour sombre. Mais, la classe politique malienne a su montrer sa maturité en déjouant tous les pronostics, privilégiant l’intérêt de la masse.
C’est donc dire que notre appel, comme nous titrions dans notre éditorial du lundi 12 août dernier “Présidentielle malienne : le Mali d’abord, le palais de Koulouba ensuite“, a été entendu par les deux candidats à la succession d’Amadou Toumani Touré.
D’aucuns pourraient être amenés à penser que cette décision était la suite logique du ralliement de 22 des 25 candidats malheureux à Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) qui avait engrangé au premier tour 39, 24 % des voix contre 19, 44 pour Soumaïla Cissé. Mais, même si le natif de Niafunké (région de Tombouctou) avait commencé par décrier des dysfonctionnements –des bourrages d’urnes et des bureaux de vote parallèles, notamment-, l’histoire retiendra qu’il aura, par son geste, évité au Mali de sombrer dans une crise postélectorale, comme ce fut, malheureusement, le cas dans certains pays de la sous-région.
Le pire ayant été évité, il appartient désormais au nouveau locataire du palais de Koulouba de tout mettre en œuvre pour ramener le navire Mali -un tantinet à la dérive- vers des eaux plus calmes, pour ne pas retomber dans les mêmes travers. Pour ce faire, le nouveau président a déjà eu la bénédiction de son adversaire et -sûrement- de ses millions de supporters. Chose qui pourrait s’avérer un adjuvant sérieux pour colmater les brèches provoquées par la crise que vient de traverser le pays de Modibo Kéita. Ce, depuis le putsch d’Amadou Haya Sanogo contre Amadou Toumani Touré (ATT) jusqu’aux accords de Ouagadougou, en passant par la prise du septentrion par les rebelles touareg et autres islamistes radicaux. Les défis sont nombreux et les chantiers, tous aussi prioritaires les uns que les autres ; et IBK en a grandement conscience.
Ainsi, celui à qui l’on attribue –à tort ou à raison- des accointances avec l’ex-junte, devra, dès son investiture, s’employer à la reconstruction du pays, notamment par le “recrutement“ de ministres compétents, prêts à se sacrifier pour le retour de la paix, de la stabilité et pour une amorce du développement de ce pays cher à son ancêtre, Soundjata Kéïta.

Au-delà des Maliens, c’est la sous-région toute entière, à commencer par le Burkina, qui est soulagée par l’issue heureuse de ce scrutin. Le Burkina s’en réjouit pour bien des raisons. D’abord, les deux pays entretiennent des liens de coopération très étroits. C’est ce qui a, du reste, conduit le Burkina à ouvrir largement ses portes aux réfugiés maliens. Estimés à plus de 100 000, ces Maliens ont hâte de retourner enfin chez eux. Leur départ constituera aussi un fardeau de moins pour les frêles épaules du Burkina, lui-même en proie à des difficultés internes. Enfin, le Burkina est appelé à jouer un rôle de premier plan dans le Mali postélectoral. Une fois la page de l’élection tournée, il faudra en effet ouvrir celle de la réconciliation. Le président Compaoré, en sa qualité de médiateur de la CEDEAO, devra à nouveau mettre ses talents de négociateur au service des maliens, pour des accords de paix définitifs avec les groupes armés touaregs du Nord. L’accord inter-malien signé à Ouagadougou prévoit le début de négociations 60 jours après la présidentielle. Il n’y a donc pas de temps à perdre, ni d’état de grâce pour le nouveau président élu .

Par Philippe Bouélé BATIONO

 Commentaires