Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Burkina : putsch manqué / ’’Je ne reconnais pas les faits’’, soldat Boureima Zouré

Publié le dimanche 15 juillet 2018  |  AIB
Des
© Jeune Afrique par Hippolyte Sama
Des soldats burkinabè à proximité de l`état-major, pendant l`attaque de vendredi 2 mars.
Comment


Ouagadougou, 13 juil. 2018 (AIB)-Le soldat de première classe Boureima Zouré a réfuté vendredi, les charges qui pèsent sur lui dans le procès du putsch manqué de septembre 2015, revenant selon le parquet, sur les propos qu’il avait tenu devant le juge d’instruction du parquet militaire.

«Je ne reconnais pas les faits», a déclaré vendredi devant la barre du Tribunal militaire, le soldat de première classe Boureima Zouré.

Le 10e sous-officier à passer devant la chambre de jugement du tribunal militaire, est poursuivi pour attentat à la sûreté de l’Etat, meurtre sur 13 personnes, auteur ou complice de coups et blessures volontaires sur 42 personnes et auteur ou complice de dégradation de biens.

Selon sa version des faits, le 16 septembre 2015 (date de l’arrestation des autorités de la transition), il était de garde à Ziniaré à la résidence de François Compaoré (petit frère de l’ex président Blaise Compaoré).

Sa femme l’a appelé parce que son enfant ne se sentait pas bien et il est venu à Ouaga prendre la femme et l’enfant pour répartir à Ziniaré pour faire un traitement traditionnel.

A son retour, il a été appelé vers 17 heures par un responsable militaire (dont il dit avoir oublié le nom) qui l’a demandé de rejoindre le camp le plus vite possible.

De retour à Ouaga, il a déposé sa famille à la maison et a rejoint le camp à 18 heures 30 minutes.

«Arrivée sur place, j’ai constaté que tout le monde y était. Chacun était consigné dans sa compagnie mais je n’ai pas su ce qu’il y avait» a-t-il affirmé.

Le soldat Zouré affirme que, dans la soirée du 16 septembre et tout le long de la journée du 17 septembre 2015, conformément aux directives de ses supérieurs hiérarchiques, il est resté cantonné au camp à part quelques permissions qu’il a demandé pour aller chez lui s’enquérir de la santé de son enfant.

Pendant ces deux jours marqués par l’arrestation des autorités de la transition et la proclamation de la prise du pouvoir par le Conseil national de la démocratie (CND), il dit n’avoir participé à aucune rencontre, ni mené de mission.

La seule mission à laquelle il reconnait avoir participé a eu lieu le 18 septembre 2015 à Zorgho. A cette mission, il est allé selon lui, dans une V8 avec les soldats de première classe Hamado Zongo et Samuel Coulibaly (le conducteur) et le sergent-chef Ali Sanou qui dirigeait la mission.

Il y avait un autre véhicule V6, avec à son bord, le sergent-chef Lahoko Mohamed Zerbo et d’autres éléments.

Il a raconté que sur le chemin, le sergent-chef Ali Sanou a conversé avec une femme mais lui ne sait pas ce qu’ils se sont dits.

«On ne m’a pas dit en quoi consistait la mission» affirme-t-il notant qu’arrivée sur les lieux, il est resté dans le véhicule avec le soldat Hamado Zongo jusqu’à leur retour dans la soirée.

Selon le parquet militaire, des parents de victimes ont rapporté qu’au cours du trajet aller-retour de la mission, ils ont tiré sur des citoyens, notamment sur Apollinaire Kologo qui a été abattu d’une balle dans la tête alors qu’il avait seulement dégagé la voie pour les laisser passer.

Contrairement à ce qu’il a dit à la barre, le parquet militaire lui a rappelé que lors de son interrogatoire chez le juge d’instruction, il a affirmé qu’à son arrivée au camp, il a appris que les autorités de la transition avaient été arrêtées et qu’il est même allé au palais pour vérifier, de même qu’il a fait des patrouilles en ville.

«Je ne reconnais pas les faits de meurtre, coups et blessures et je n’ai pas fait de patrouilles dans la ville», clame le soldat Boureima Zoure.

Le soldat de première classe Boureima Zouré est déjà condamné pour une peine de 10 ans dans l’attaque de la poudrière de Yimdi, intervenue en janvier 2016.


Wurotèda Ibrahima SANOU
Commentaires