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L’Observateur Paalga N° 8434 du 12/8/2013

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Tribunal de grande instance de Banfora : 6 mois avec sursis pour un GSP
Publié le lundi 12 aout 2013   |  L’Observateur Paalga


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© Autre presse par DR
Tribunal de grande instance de Banfora


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Le Tribunal de grande instance de Banfora a condamné le 6 août 2013 à une peine de 6 mois avec sursis un garde de sécurité pénitentiaire (GSP), qui plus est, était le chef de la sécurité pénitentiaire de la Maison d’arrêt et de correction de Banfora. Reconnu coupabl de concussion et d’escroquerie de détenus, il a écopé d’une amende d’un million de francs et condamné à rembourser la somme de 355 000 F.

Lors de ce procès qui sortait de l’ordinaire car mettant en cause un GSP qui était sous mandat de dépôt, celui-la même chargé de veiller à l’exécution des peines par les condamnées de la Maison d’arrêt et de correction de Banfora, le TGI de Banfora a refusé du monde. Aux premiers rangs, d'anciens détenus ou des détenus bénéficiant de liberté provisoire. Ces derniers ont tenu a assister à ce procès, expliquant qu'ils n’étaient nullement surpris par le sort de ce GSP, Kohoun Ludovic, puisque c’est de lui qu'il s’agit, tant ses agissements dans cette prison étaient connus. «Je savais que cela allait arriver. Il n’épargne aucun détenu et rackette jusqu’aux 500 F», dira un ancien détenu. «J’allais être le premier à le convoquer mais il y a eu des interventions pour me calmer», affirmera un autre qui soutient que même pour bénéficier d’une autorisation pour aller se soigner, il fallait délier le cordon de la bourse au profit de l'ex-maton.

Etaient également présents de nombreux collègues du prévenus et des hommes en tenue. La pratique reprochée au prévenu, c’est qu’il rackettait les détenus en leur promettant de les faire libérer ou de leur faire bénéficier de l’isoloir. Comme pour convaincre, le nom du procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Banfora revenait souvent. Il devait faciliter le deal. L’affaire éclatera lors d’une mission du procureur à Ouagadougou, parti à une rencontre de la commission d’application des peines.

De retour, l’investigation de ce dernier en juin 2013 a permis d’auditionner Kohoun Ludovic et de conclure au chef d’inculpation de concussion et d’escroquerie au sein de la prison, la concussion étant un délit par lequel un fonctionnaire se rend coupable de perception des sommes qui ne lui étaient pas dues. La somme cumulée est de 355 000 F. Appelé à la barre, le prévenu a nié les faits, arguant que ce sont des gens qui lui en veulent et demandent de s’interroger comment un détenu peut avoir ces sommes alors qu’il n'est pas autorisé à détenir plus de 2000 F en prison.

Dans la salle, la surprise est générale devant cette stratégie de défense du GSP, qui, malgré les injonctions, a refusé de prendre un conseil.

Quelques temoins seront appelés à la barre. Le premier témoignera que sur promesse d’un placement (libération), il a déboursé, par l’intermédiaire d’un parent, la somme de 150 000 F, puis 30 000 F et 50 000 F. Du reste, faisant son décompte, il est à la somme totale de 355 000 F. Mais au finish, il s’entendra dire par le GSP que le procureur a rejeté la demande de permission. Un autre témoignera que sur la somme de 25 000 F comme condition, il a pu débourser 15 000 F. Toujours selon un témoin qui a servi d’intermédiaire entre son codétenu et le GSP, 5000 F lui ont été remis pour ce dernier. Mais à ce qu’il dit, il a été obligé de remettre cet argent à son propriétaire. Des témoins ont expliqué qu’ils passaient par le greffe où ils prétextaient des dépenses sur leur compte afin de pouvoir remettre la somme exigée au prévenu.

Devant ces témoignages accablants et la stratégie de défense du prévenu, le substitut du procureur, Poda Poulmè, quelque peu irrité par l’insolence du GSP, dira que s’il persiste, ils vont surseoir au procès et instruire de nouveau l’affaire. Car, dira-t-il, ils ont simplement ciblé quelques témoins et «des gens qui sont sortis de prison ne sont pas morts». Sur ces gens supposés lui en vouloir, le substitut dira qu’il ne comprend pas pourquoi parmi tant de GSP il est le seul mis en cause.

Dans son réquisitoire, il a demandé au tribunal de reconnaître le sieur Kohoun coupable des faits qui sont établis et de le condamner à 12 mois de prison ferme. Il a tenu aussi à préciser que le placement et l’isoloir étaient des étapes permises mais que les détenus méritants n'étaient pas tenus de payer pour en bénéficier.

Invité à se défendre, une fois de plus Kohoun Ludovic a dit ignorer les faits. Dans son verdict, le tribunal l'a condamné à une peine de 6 mois avec sursis, à une amende d’un million de francs et au remboursement de la somme de 355 000 F.

Luc Ouattara

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