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Dégradation avancée du barrage de Louda : La population se mobilise en attendant le secours du gouvernement

Publié le mardi 22 mai 2018  |  Sidwaya
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La population de Louda dans la commune de Boussouma, sous l’égide de leur chef, Naaba Tiissé, s’est fortement mobilisée, le samedi 5 mai 2018, pour trouver des solutions idoines aux préoccupations des producteurs de riz et des maraîchers, relatives au barrage et à la plaine aménagée en dégradation avancée.

Armés de pics, de machettes et de pelles, ils étaient nombreux et de tout âge à prendre d’assaut le barrage de Louda, le samedi 5 mai 2018 avec pour objectif d’opérer quelques réparations sur l’un des plus vieux ouvrages hydro-agricoles du Burkina Faso en état de dégradation avancée. Ainsi, grâce à des moyens de fortune, les membres de la coopérative rizicole et des groupements de production maraîchère de Louda ont, en une journée, mobilisé des pierres et réparé à leur manière les crevasses sur la digue du barrage. « Nous espérons amortir le choc de l’eau qui menace d’emporter ce qui reste du barrage », a expliqué le chef du canton de Louda, Naaba Tiissé qui dirige les travaux sur place. « Par cet acte civique, nous voulons donner un signal fort au gouvernement burkinabè dont les nombreuses promesses de réhabilitation de ce barrage tardent toujours à se concrétiser », a-t-il relevé. Pour lui, ce barrage, créé en 1953 avec un aménagement rizicole en 1966 est aujourd’hui menacé de disparition sous l’effet de l’ensablement et la vétusté de ses ouvrages avec pour conséquence un assèchement précoce dès le mois de janvier, une réduction des superficies exploitables et une baisse considérable de la productivité. Pourtant, selon les témoignages, il y était pratiqué une campagne humide et une campagne sèche avec une production moyenne de 7 tonnes à l’hectare pour ce qui concerne le riz. De nos jours et selon les statistiques de la coopérative rizicole, la productivité a fondamentalement baissé avec une production de 4,5t/ha sur une superficie exploitable de 140 ha contre 200 ha initialement aménagés. Pour le président de la coopérative, Lassané Marc Sawadogo, la campagne sèche n’est plus possible à cause de l’assèchement précoce du barrage et la production est aujourd’hui de 4,5t/ha malgré l’application des nouvelles techniques culturales. La perte enregistrée par les producteurs de riz est estimée à plus de 320 millions par an avec un investissement de six millions environ par an pour l’entretien de la plaine.

Le gouvernement, le seul espoir

« Ce barrage est pour nous une mine d’or que nous sommes malheureusement en train de perdre. Les jeunes ne connaissaient pas l’exode ou les sites d’orpaillage parce que le travail rizicole ou maraîcher sur cette plaine aménagée nourrissait son homme », a-t-il révélé. Aussi, estime-t-il que l’élimination de la faim d’ici à 2025 prôné par le PNDES passe avant tout par la maîtrise de l’eau de surface pour la production agricole. C’est pourquoi il interpelle le gouvernement sur le sort de ces nombreuses familles qui comptent sur ce barrage pour participer à l’atteinte des objectifs du PNDES. Des engagements avaient été faits par le gouvernement. La dernière en date était celui du ministre en charge de l’agriculture qui a annoncé lors de sa visite de supervision de la campagne agricole 2017, que le démarrage de l’étude de faisabilité sera fait en 2018 au plus tard. Une promesse dont la concrétisation aboutira à une réhabilitation du barrage et de la plaine est une lueur d’espoir pour cette population désespérée qui dit suivre avec grand intérêt, les sessions du conseil des ministres d’où sortira la bonne nouvelle.La coopérative rizicole de Louda compte 969 membres dont 32% de femmes. Quant aux maraîchers, ils sont au total 360 constitués en 16 groupements dont 3 groupements féminins. Conscients que certaines mauvaises pratiques nuisent à la durabilité de l’ouvrage, la coopérative a entrepris depuis plus de cinq ans, des actions de sensibilisation à l’endroit des populations riveraines avec l’appui technique des services déconcentrés de l’Etat, de l’Agence de l’eau de Nakanbé et le Comité local de l’eau.

Augustin Irwaya OUEDRAOGO
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