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Hôpital Yalgado Ouédraogo : La sous-section SYNTSHA en sit-in les 7 et 9 mai

Publié le samedi 5 mai 2018  |  Le Pays
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© Le Pays par DR
Hôpital Yalgado Ouedraogo
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Des responsables de la sous-section du Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) du Centre hospitalier universitaire Yalgado Ouédraogo (CHU-YO) ont animé une conférence de presse hier, 3 mai 2018, à Ouagadougou, pour dénoncer une fois encore la « situation chaotique » dans laquelle se trouve ledit hôpital. Pour l’occasion, ils ont annoncé la tenue d’une marche en direction du ministère de la Santé, le 8 mai prochain, ainsi qu’un sit-in de protestation les 7 et 9 mai.



Comme à l’accoutumée, la sous-section SYNTSHA du CHU-YO est encore montée au créneau hier, 3 mai 2018, pour décrier la situation non reluisante dans laquelle se trouve le « premier hôpital du pays », à savoir l’hôpital Yalgado Ouédraogo, hôpital de dernière référence devenu « l’ombre de lui-même ». Capacités d’accueil dépassées, pannes fréquentes d’équipements, ruptures de consommables et de réactifs, fermeture de services sont, entre autres, les maux vécus au quotidien, dénoncés par les conférenciers. Selon le secrétaire général de la sous-section SYNTSHA du CHU-YO, Hamadi Konfé, c’est depuis les inondations de 2009 qu’a connues la capitale, que le calvaire de Yalgado a commencé. Et malgré les nombreuses interpellations, démarches et autres actions entreprises auprès des autorités pour améliorer les choses, rien n’a changé. « Le gouvernement, par le biais du ministère de la Santé, a joué et continue de jouer au dilatoire en multipliant des propositions et projets dont les débuts de solutions sont vainement attendus et la plupart abandonnées », a affirmé le SG pour qui, « pendant ce temps, le CHU-YO est en train de mourir s’il n’est pas déjà mort », et ne doit encore sa survie que « du fait de la volonté des travailleurs qui caracolent autant que possible pour soigner les populations », sinon il devrait être fermé.

Quelques exigences de la sous-section SYNTSHA CHU-YO



Au regard de cette situation chaotique, et du fait que la sous-section SYNTSHA CHU-YO n’entend pas être « complice de cette descente aux enfers des services de santé », elle prévoit une marche en direction du ministère de la Santé, le 8 mai prochain à partir de 9h, et observera un sit-in de protestation les 7 et 9 mai, de 7h à 10h. Cela pour exiger la réfection et l’équipement dans les meilleurs délais des services de chirurgie viscérale (bloc viscéral et urologique, urgences viscérales), le fonctionnement correct du service de l’imagerie dont seule l’échographie fonctionne actuellement pendant que tout le reste des équipements est en panne, l’équipement des différents blocs opératoires (traumatologie, neurochirurgie, maternité, ophtalmologie, odontostomatologie, ORL) et de tous les services déficitaires (services d’urgence, cardio, etc.) ainsi que l’approvisionnement de tous les services en consommables et en matériel médicotechnique et l’assurance de la bonne gestion. A ce titre, les conférenciers ont appelé les travailleurs de la santé à la mobilisation générale et à la lutte pour l’amélioration de leurs conditions de travail aux côtés du peuple burkinabè, dans sa lutte pour le pain et la liberté.

Colette DRABO



Hamadi Konfé, SG sous-section SYNTSHA, à propos des sit-in jugés illégaux



« C’est un abus de pouvoir, une voie pour réprimer les travailleurs »

« Nous pensons que le gouvernement a demandé l’avis du Conseil d’Etat qui a aussi donné son avis, lequel s’adresse à l’ensemble du mouvement syndical. En tant que sous-section, nous allons nous en remettre à la section SYNTSHA du Kadiogo, au bureau national, à la CGT-B dont nous faisons partie et à l’ensemble du mouvement syndical. Du reste, ce que nous pouvons dire, c’est que cet avis entre dans le cadre répressif du mouvement syndical. Parce que même sous Blaise Compaoré, on n’en est pas arrivé à là. Rappelez-vous, ce sont les activités, entre autres les sit-in, qui ont créé les conditions favorables pour que certains aient osé démissionner du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). S’il n’y avait pas eu ces activités d’éveil des consciences pour dénoncer les crimes de sang, économiques et préparer le terrain, certains n’allaient jamais oser, quel que soit ce qu’ils allaient subir, démissionner parce qu’on allait les faire le lendemain. Si les sit-in ont donc permis, entre autres, de créer des conditions pour que les gens démissionnent, de créer des conditions pour que l’insurrection populaire ait lieu, et qu’eux, après cette insurrection populaire, prennent le pouvoir et pensent qu’il faut être plus répressif, là c’est un problème qui est posé et il appartient à chacun d’analyser et de comprendre la nature du pouvoir actuel. Le mouvement syndical ne va pas se laisser faire. Nous attendons la position de ce dernier. Les sit-in n’ont pas été inventés par le Burkina, c’est une forme de lutte qui existe partout. Ce n’est pas aujourd’hui que cela a commencé. Nous ne voulons pas nous en prendre à certaines institutions sous peine d’être attaqués, mais nous disons que c’est un abus de pouvoir, une voie pour réprimer les travailleurs. Cela entre en droite ligne des velléités du pouvoir de régler le droit de grève. Ce pouvoir est incapable de résoudre les problèmes des travailleurs, ainsi, il a opté pour la répression… »

Propos recueillis par CD
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