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Garde à vue d’un ex-président français : Quand le fantôme de Kadhafi hante le sommeil de Sarkozy

Publié le mercredi 21 mars 2018  |  Le Pays
Nicolas
© Autre presse par DR
Nicolas Sarkozy, ancien chef de l`Etat français
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La nouvelle a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans le ciel français. L’ex-président de la République, Nicolas Sarkozy, a été placé en garde-à-vue par le juge, dans le cadre de l’affaire du financement de sa campagne par le défunt Guide de la Jamahiriya arabe libyenne, le colonel Mouammar Kadhafi. Le scénario semble inédit. Car, c’est l’une des rares fois qu’un ancien dirigeant français est placé en garde-à-vue pour des faits commis en Afrique. Mais Nicolas Sarkozy ne peut s’en prendre qu’à lui-même, puisqu’il est victime de ses propres turpitudes. En attendant de voir l’évolution de ce dossier, l’on ne peut que souhaiter que la vérité et toute la vérité soit dite dans cette affaire qui, dit-on, serait liée à l’assassinat de l’ex-leader libyen. En effet, l’ex-président français est accusé à demi-mots d’avoir œuvré en sous-main pour obtenir le scalp de Kadhafi par le biais de l’intervention occidentale en Libye, de peur qu’il n’étale sur la place publique le deal qu’ils se sont passé. Et l’on est d’autant plus fondé à croire à l’accusation que les raids occidentaux, au motif de voler au secours du peuple martyr de la Libye, se sont opérés sans service après-vente, transformant la Libye en un immense brasier et donnant du même coup l’impression que cette intervention n’était en réalité qu’une chasse à l’homme lancée contre Kadhafi. Cela dit, cette garde-à-vue vient remettre au goût du jour la question du financement des campagnes électorales des hommes politiques français, par les chefs d’Etat africains, et toute l’indécence morale de cette pratique.

Sarkozy a fait bombarder la Libye pour échapper à un passé qui, à présent, le rattrape

L’on garde encore les souvenirs de cette histoire de « djembé d’argent » que des présidents gondwanais, en manque total de respect pour leur peuple, n’hésitaient pas à convoyer en Occident pour faire face aux dépenses de campagne de leurs maîtres occidentaux, juste pour rester dans leur bonne grâces et cela, parfois contre la volonté de leur peuple. L’inadmissible est que ces présidents occidentaux, une fois élus, foulent au pied la dignité de leurs bailleurs de fonds et avec elle, celle de leur peuple. L’on se souvient encore de la rocambolesque intrusion de ce sulfureux Sarkozy dans les affaires judiciaires au Tchad à travers l’épisode de l’arche de Zoé. « J’irai les chercher où qu’ils se trouvent et quoi qu’ils aient fait », avait-il déclaré, parlant de compatriotes en porte-à-faux avec la loi tchadienne. En tout état de cause, cette affaire vient rappeler la vigilance que les opinions publiques africaines doivent avoir pour continuer à mettre la pression sur les autorités afin de mettre un terme aux actes immoraux que les dirigeants des grandes puissances commettent. George Bush avait fait bombarder l’Irak pour venger son père et Sarkozy, visiblement, a fait bombarder la Libye pour échapper à un passé qui, à présent, le rattrape. Gageons donc que la Justice dira le droit et qu’elle ouvrira surtout l’œil et le bon sur les étranges coïncidences liées à cette affaire : la blessure, il y a peu seulement en Afrique du Sud, du conseiller économique de Kadhafi, la candidature annoncée du fils du Guide libyen à la présidence de son pays et la garde-à-vue de Sarkozy.

SAHO
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