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Présidentielle au Mali : un 2e tour entre Ibrahim B. Keïta et Soumaïla Cissé
Publié le vendredi 2 aout 2013   |  AFP


Les
© AFP
Les candidats Ibrahim Boubacar Keita et Soumaila Cissé


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BAMAKO - Un second tour de la présidentielle au Mali opposera Ibrahim Boubacar Keïta, cacique de la vie politique arrivé largement en tête du premier tour du 28 juillet avec 39,2% des voix, à Soumaïla Cissé, économiste qui a obtenu 19,4%, selon les résultats officiels
publiés vendredi.

Ce second tour doit avoir lieu le 11 août, ce qui laisse à peine neuf jours
aux deux candidats pour mener leur campagne dans un pays qui a été déstabilisé
par un an et demi de crise politico-militaire.

Le candidat du plus grand parti malien, l’Alliance pour la démocratie au
Mali (Adéma), Dramane Dembélé, arrive en troisième position avec près de 9,6%,
selon le ministre de l’Administration territoriale (Intérieur), le colonel
Moussa Sinko Coulibaly.

Le quatrième, Modibo Sidibé, un ancien Premier ministre comme Ibrahim Boubacar Keïta, obtient près de 4,9% des suffrages. Et les 24 autres candidats du premier tour - y compris un qui s’était retiré de la course avant le scrutin - se partagent les voix restantes.

Sur 6.829.696 inscrits, le nombre de votants a été de 3.520.242 (dont 403.532 bulletins nuls), soit un taux de participation de 51,5%, exceptionnel pour le Mali où la participation à ce type de scrutin n’avait jamais dépassé 38%.

Des "tendances" portant sur un tiers des bulletins données le 30 juillet
par le colonel Coulibaly faisaient état d’une "large avance" d’Ibrahim
Boubacar Keïta, 68 ans, face à son principal rival Soumaïla Cissé, 63 ans.
"Si ces écarts sont confirmés, il n’y aura pas de deuxième tour", avait
affirmé le colonel Coulibaly, ce qui avait provoqué l’indignation du camp de
Soumaïla Cissé.

Le parti de M. Cissé, l’Union pour la République et la démocratie (URD),
avait de son côté dénoncé mercredi "un bourrage d’urnes" et affirmé qu’un
second tour était "sûr à 100%" entre les deux candidats favoris. Il avait
réclamé la démission du colonel Coulibaly, accusé d’avoir outrepassé son rôle.

Second tour ouvert

L’annonce d’un second tour devrait apaiser et rassurer les partisans de
Soumaïla Cissé car en dépit de son avance de 20 points, une victoire au second
tour d’Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, est loin d’être acquise.
La logique voudrait que les voix de Dramane Dembélé et Modibo Sidibé, soit
14,5%, se reportent sur Soumaïla Cissé.

Ce dernier est comme eux membre du Front pour la démocratie et la
République (FDR), coalition de partis et de mouvements de la société civile
créée après le coup d’Etat du 22 mars 2012 qui avait précipité la chute du
nord du Mali aux mains de groupes jihadistes.

Tout dépendra également des consignes de vote des autres candidats au
premier tour qui représentent au total plus du quart des votants.
Malgré les inquiétudes, le premier tour s’était déroulé sans aucun incident
majeur et avait fortement mobilisé les Maliens, signe de leur volonté de
sortir au plus vite d’un an et demi de crise.

Cette crise a été marquée en janvier 2012 par une offensive de rebelles
touareg dans le Nord, suivie par un coup d’Etat, une occupation du Nord par
des groupes criminels et jihadistes liés à Al-Qaïda et une intervention armée
étrangère initiée par la France pour les en chasser.

Les observateurs nationaux et internationaux s’étaient réjouis de
l’attitude des Maliens, Louis Michel, chef des observateurs européens, parlant
d’un scrutin "paisible" sur tout le territoire qui s’est déroulé dans
"d’excellentes conditions". Il avait félicité la population malienne "qui a
pris conscience de l’enjeu et de l’importance de son vote".

La France, ex-puissance coloniale qui, après son intervention militaire
réussie pour chasser les groupes islamistes armés du Nord, avait exercé une
forte pression sur le régime de transition à Bamako pour qu’il organise
l’élection en juillet, n’avait pas non plus caché sa satisfaction et son
soulagement.

Quel qu’il soit, le nouveau président aura la lourde tâche de relever un
Mali économiquement exsangue et surtout de réconcilier des communautés plus
divisées que jamais.

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