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Burkina : Violents heurts entre étudiants et forces de l’ordre à Ouagadougou
Publié le vendredi 2 aout 2013   |  AIB


Les
© Autre presse par DR
Les forces de l’ordre du Burkina Faso


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Ouagadougou, le 1er août 2013 (AIB) – Des heurts violents ont éclaté jeudi après-midi entre forces de l’ordre et étudiants de l’Université de Ouagadougou qui protestent contre la fermeture pendant les vacances académiques des cités et restaurants universitaires, a constaté l’AIB.

Les violences ont éclaté lorsque des éléments des forces de sécurité sont intervenus à la cité universitaire de Kossodo (Nord) pour « libérer » des véhicules de l’Etat stationnés sur place par des étudiants.

Les étudiants ont alors incendié plusieurs véhicules et brisé les vitres d’autres, a constaté un journaliste de l’AIB.

Les mêmes violences ont été enregistrées dans les cités universitaires de la Patte d’Oie (Sud), de Goughin (ouest) où même à Zogona (est) où est située le campus de l’Université de Ouagadougou, la plus grande du pays.

Un journaliste de l’AIB a vu quatre véhicules en flammes à la cité universitaire de Kossodo et une quinzaine dont les vitres ont volé en éclaté.

Sur le boulevard France-Afrique à la Patte d’Oie, au moins deux véhicules appartenant à l’Etat ont été brûlés, selon des témoins.

Les étudiants ont également brûlés des pneus dans certains quartiers et jetés des cailloux sur les forces de sécurité qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogènes.

Plusieurs arrestations ont été opérées selon des étudiants mais aucune précision n’a pu être obtenue de source sécuritaire et indépendante.

La circulation a été fortement perturbée dans ces quartiers jusqu’à 20h (locales et GMT) où les véhicules portant une immatriculation de l’Etat ne pouvaient circuler de peur d’être pris ou brûlés par des manifestants.


Les étudiants protestent depuis mercredi contre la décision du Centre national des œuvres universitaires (CENOU) de fermer cités et restaurants durant les vacances universitaires prévues du 1er août au 30 septembre 2013.

"Les étudiants souhaitent que les œuvres sociales notamment l’hébergement et la restauration soient maintenues durant la période des vacances or, nous profitons de ces moments pour faire les réparations nécessaires", a déclaré à la télévision nationale, le directeur général du CENOU, Dr André Batiana.

« On nous a dit de partir. Mais où vais-je partir ? », a indiqué une étudiante en larmes près de la cité de Kossodo où tous les occupants ont été expulsés par les forces de l’ordre.

Les étudiants soutiennent qu’ils ont été avertis "seulement mardi" qu’ils devaient "libérer les lieux au plus tard le lendemain" mercredi 31 juillet 2013.

"Nous ne comprenons pas pourquoi on n’a pas été informé à temps. Deuxièmement, la plupart de ceux qui sont dans les cités sont des étudiants dont les parents résident ailleurs surtout en Côte d’Ivoire ; certains ont leurs parents au village et n’ont pas de tuteurs à Ouagadougou. Si on les met dehors où ils vont partir et comment ils vont manger ?", a déclaré, en colère Malick Ouédraogo, délégué adjoint des étudiants de la "Cité chinoise" dans le quartier Goughin.

Certains étudiants soupçonnent le pouvoir de les déguerpir afin de les empêcher de grossir les rangs de l’opposition qui protestent depuis plusieurs semaines contre la mise en place du Sénat au Burkina Faso.

« C’est à cause du Senat, c’est pour nous faire partir à la maison car, quand il y a une marche de l’opposition contre le Sénat ce sont les étudiants qui dominent. S’ils ferment les cités ils vont pouvoir installer leur sénat », a indiqué à l’AIB une autre étudiante ayant requis l’anonymat.

"Comme les étudiants n’ont pas été prévenus, la restauration et l’hébergement vont continuer à fonctionner normalement jusqu’au dimanche 4 août mais ils doivent consentir à libérer les véhicules qu’ils ont pris", a indiqué M. Batiana.


Les universités publiques du Burkina Faso souffrent d’un manque criard d’infrastructures et d’enseignants et d’un surplus d’étudiants, et pâtit d’une grave désorganisation qui conduit à d’énormes retards dans les années académiques.

Le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a été contraint à la mi-mars d’écourter une visite à l’université de Ouagadougou, face aux protestations et aux sifflets d’étudiants en colère qui ont jeté des pierres et de la boue sur son convoi et interrompu l’électricité alors qu’il s’exprimait dans un amphithéâtre.

Des états généraux ont été convoqués en juin pour trouver des solutions aux problèmes de l’enseignement supérieur au Burkina Faso.

Le Burkina Faso a été secoué en 2011 par des vagues de manifestations populaires suivies de mutineries qui ont été déclenchées par des scolaires à Koudougou (100 Km, à l’ouest de Ouagadougou) après la mort dans des circonstances alors suspectes d’un collégien.
SB/TAA-RH



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