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Sidwaya N° 7472 du 1/8/2013

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Ces illusionnistes de l’emploi au Burkina
Publié le vendredi 2 aout 2013   |  Sidwaya




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Le chômage gagne du terrain au Burkina Faso. Selon des chiffres de l’Observatoire national pour l’emploi et la formation professionnelle (ONEF), « environ 51% des jeunes de 15 à 29 ans sont sans emploi. 45% des demandeurs d’emploi ont un niveau secondaire et 20% un niveau supérieur ». Mais, l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), dans son rapport du 4e Recensement général de la population et de l’habitation (RGPH) réalisé de 2006, a fait ressortir que le taux de chômage au Burkina est de 2,3%.
C’est vrai que ce taux de chômage de 2,3% a fait douter certains, au regard de la réalité du terrain, mais les experts des statistiques avaient expliqué, a l’époque, qu’ils ont travaillé conformément aux normes établies par le Bureau international du travail (BIT). Et, selon les textes du BIT, « pour savoir qu’une personne est chômeuse ou pas, il suffit de lui demander si dans les 72h précédentes, il a eu à effectuer un travail. Si elle répond par l’affirmative, alors elle ne fait pas partie du cercle des chômeurs. Sachant qu’au Burkina, une personne en âge de travailler n’est jamais totalement désœuvrée, on comprend pourquoi ce taux est de 0,6% en milieu rural et de 9,2% en milieu urbain, donnant ainsi un taux national de 2,3% ».
Mais, l’un dans l’autre, il devient, de plus en plus, difficile pour les jeunes de trouver de l’emploi au « pays des Hommes intègres ». Et, de petits malins le savent et en profitent pour tenter de se faire des sous, sur le dos des chercheurs d’emplois, par des stratégies peu recommandables. Ainsi, au détour d’une rue, il est fréquent de découvrir des affiches qui annoncent des offres d’emploi alléchantes et imprécises, sur de simples feuilles A4, avec des numéros de téléphone à l’appui, appelant à aller travailler dans des sociétés américaines, canadiennes…
Ce qui est préoccupant, c’est que ces offres d’emploi, en plus d’être vagues et imprécises, ne donnent pas suffisamment d’informations sur ceux qui se cachent réellement derrière le projet. L’on a l’impression que n’importe qui, se sentant inspiré par le chômage grandissant, confectionne des affiches et se met à les placarder dans l’espace public. Ainsi, il n’est pas étonnant de découvrir ces affiches au niveau des feux tricolores et même dans les universités et autres grandes écoles.
Et, la situation de chômage aidant, beaucoup tombent dans le piège. En effet, des jeunes chercheurs de boulot sont tombés sous le charme de ces annonces. Il leur a été demandé de fournir des dossiers. Ensuite, de payer des frais à n’en pas finir. Et enfin, ils ont vu leur espoir s’envoler, quand ils se sont rendu compte que rien de bon ne s’y pointe à l’horizon.
Cette façon de faire est-elle réglementaire ? Est-ce normal que n’importe quel quidam, sans une autorisation quelconque, se transforme, du jour au lendemain, en créateur d’emploi ? Et qu’il se mette à faire des annonces, sans tête ni queue, pour arnaquer des chômeurs ? C’est évident qu’il faut condamner fermement cette pratique. Mais surtout attirer l’attention des jeunes sur les risques qui entourent le phénomène.
Il est vrai que chacun veut travailler, se prendre en charge pour ne pas continuer à tendre la main. Mais il y a lieu d’être prudent et de ne pas faire aveuglement confiance au premier venu, qui, lui-même, en manque d’emploi, a eu une idée pour survivre, en profitant de ses co-chômeurs. Car, sachant que c’est un terrain propice où ils peuvent tirer leur épingle du jeu.
Vu la prolifération de ces entreprises virtuelles, pourvoyeuses d’emploi à tout vent, il serait bon que l’autorité prenne la question à bras-le-corps. A défaut d’interdire la pratique, il faut au moins la réglementer pour éviter que de petits malins ne continuent d’abuser d’honnêtes citoyens en quête d’emploi.

Ali TRAORE

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