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L’Observateur Paalga N° 8428 du 31/7/2013

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Le Traité à la loupe de trois ministres burkinabè
Publié le jeudi 1 aout 2013   |  L’Observateur Paalga




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Augmentation de la fourniture en électricité du Burkina, projet d’oléoduc entre la Côte d’Ivoire, réhabilitation du chemin de fer et construction de l’autoroute Yamoussoukro-Ouaga. Ce sont là des projets majeurs du Traité d’amitié et de coopération abordés avec les trois ministres burkinabè en charge de ces questions.


Salif Lamoussa Kaboré, ministre des Mines et de l’Energie :

«La Côte d’Ivoire s’est engagée à fournir 70 mégawatts d’énergie à notre pays»


Le premier point est relatif au secteur de l’énergie. Les parties ont arrêté que la fourniture en énergie sera de 70 mégawatts au maximum. Ce qui nous permet d’approvisionner notre pays en énergie relativement moins chère. Cela veut dire que la Côte d’Ivoire s’est engagée à fournir bon an, mal an, 70 mégawatts d’énergie à notre pays. Sur le 2e point qui concerne l’orpaillage, il faut dire qu’il y a un fléau qui touche nos deux pays. C’est une exploitation anarchique avec des produits prohibés.

Les deux parties ont convenu d’accélérer la coopération afin d’encadrer cette activité qui, bien qu’elle apporte des recettes à notre pays, pose énormément de problèmes. Pour le cas du Burkina Faso, au 31 décembre 2012, nous avons produit de façon artisanale, 990 kg d’or. Mais cela engendre des problèmes environnementaux. Nous allons donc encadrer les orpailleurs sur le terrain. 15 pays de la CEDEAO sont touchés par l’orpaillage. Nous allons organiser une réunion des ministres en charge des mines pour réfléchir à cette question.



Arthur Kafando, ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat

«Avec le pipe-line, les prix des hydrocarbures seront revus à la baisse»


Dans le cadre du traité, nous avions, dans les recommandations du 2e traité d’amitié, un point qui concernait les domaines du commerce, de l’industrie et de l’artisanat. Les ministres en charge de ces domaines ont retenu d’échanger leurs expériences et de défendre les intérêts des deux pays lorsqu’ils seront dans les fora internationaux. Il s'est agi aussi de voir de quelle manière nous pouvons favoriser le développement de certaines unités industrielles et aussi le transfert d’un certain nombre de produits agro-alimentaires entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.

Dans le domaine du transport, il y a la question de la fluidité du trafic. L’idée est de voir comment nous pouvons faire en sorte que les opérateurs économiques burkinabè établis dans leur pays puissent travailler en Côte d’Ivoire. Nous avons aussi réfléchi à un point qui fera l’objet d’un débat plus tard. C’est comment au niveau de l’UEMOA introduire la réduction des taxes sur les produits alimentaires qui sont soumis aujourd’hui à une TVA de 18% et qui renchérissent les coûts. Les risques au niveau du transport des hydrocarbures vont être annihilés avec la construction du pipe-line.

Nous allons prendre des parts au niveau de ce projet, ce qui va nous permettre de réduire sensiblement les coûts d’importation ; nous allons également augmenter nos volumes parce que nous avons déjà signé un accord entre la SONABHY et la Société ivoirienne de raffinage (SIR). L’intégration va vraiment profiter à mon avis au Burkina surtout que ce pipe-line arrivera à Bobo-Dioulasso. Comme il n'y aura plus de transport ni par la route ni par le chemin de fer, les prix seront naturellement revus à la baisse. D’ici 2020, ce programme pourra être réalisé, il faut mobiliser les investissements pour cela.

La rencontre au sommet présidée par les chefs d'Etat a passé en revue l'ensemble des décision importantes qui entraient dans le cadre de la réalisation d'infrastructures communautaires au niveau des deux pays. La première décision traitait de la construction de l'autoroute Ouagadougou-Yamoussoukro et le point que nous avons fait a permis aux chefs d'Etat de constater l'état d'avancement du projet et ils se sont déclarés satisfaits de ce qui a été mis à ce jour.

Pour ce qui concerne le Burkina Faso, nous avons lancé l'étude concernant la première section qui va de Ouaga à Bobo-Dioulasso. Au stade actuel, nous attendons le dépôt du rapport d'avant-projet sommaire et de l'étude économique qui permettra véritablement à partir de maintenant d'engager les négociations et les démarches nécessaires pour la mobilisation des ressources en vue de lancer les travaux à l'horizon 2015.

Pour ce qui concerne la section Bobo-Dioulasso, frontière de Côte d'Ivoire, nous avons bénéficié d'un accompagnement de l'UEMOA qui a accepté de financer l'étude de ce tronçon en maîtrise d'ouvrage délégué confiée à l'agence Faso Baara. A l'heure actuelle, le consultant est sélectionné, les résultats de sa sélection soumis en avis de non objection de l'UEMOA et nous nous disons que d'ici une semaine ou deux, l'UEMOA se prononcera là-dessus et donnera certainement un avis de non objection qui permettra la formalisation du contrat de la mission du bureau d'études et le démarrage des prestations de ce tronçon dont l'achèvement est prévu à l'horizon 2015.

Pour ce qui concerne la réhabilitation du chemin de fer qui constitue la 2e décision importante du sommet, elle comprend 2 axes majeurs : réhabiliter le tronçon existant à l'heure actuelle, à savoir la partie Abidjan-Ouaga-Kaya et construire une nouvelle liaison qui fera Kaya-Dori-Gorom-Tambao. Cette nouvelle liaison fera donc l'objet d'une bretelle, Dori-Téra-Niamey, ainsi que l'a souhaité la République du Niger qui est véritablement intéressée par la réalisation de ce chemin de fer, étant entendu que ce pays a également des minerais importants de fer qu'il souhaiterait acheminer à travers le port d'Abidjan.

Au niveau de ce projet, nous avons identifié au Burkina Faso et de la RCI, des partenaires, des opérateurs privés, notamment le groupe panafricain minéral qui est effectivement intéressé et avec lequel le programme a passé un protocole pour l'exploitation de la mine. Initialement, il était dit que les réserves de manganèse de Tambao étaient de 20 millions de tonnes et aujourd'hui avec le renforcement de la recherche dans les environs, il y a plus de 80 millions de tonnes à exploiter avec une possibilité d'extension ultérieure de ce volume.

C'est un projet hautement prioritaire non seulement pour le groupement du Burkina mais pour celui de la Côte d'Ivoire parce que l'exportation du manganèse doit se faire par le port d'Abidjan, c'est-à-dire que tout ce volume passera obligatoirement par le port et contribuera à améliorer la productivité et les recettes du port d'Abidjan, par où transitera le métal vers les autres pays du Nord.

A ce stade, du point de vue des coûts, je puis dire que la réhabilitation du chemin de fer et son extension vers Dori coûteront à peu près 1 milliard de dollars et c'est l'équivalent de 500 milliards de F CFA environ.

Pour ce qui concerne l'autoroute, la section burkinabè, qui va de Ouaga à Bobo et qui représente près de 400 km, va nous coûter à peu près 800 milliards de F CFA et la partie qui ira de Bobo-Dioulasso en passant par Banfora jusqu'à la frontière avec la Côte d'Ivoire coûtera à peu près 400 milliards de F CFA.

Le tronçon du Burkina coûtera 1 200 milliards et celui de la Côte d'Ivoire environ 1 000 milliards de F CFA. Ce qui fait un volume global d'investissement de l'ordre de 2 200 milliards de F CFA à mettre en œuvre sur cette liaison autoroutière entre Yamoussoukro et Ouagadougou.

Le réseau routier du Burkina Faso accueille beaucoup de véhicules en transit, donc près de 70% des camions qui empruntent notre réseau sont en transit pour d'autres pays.

Nous avons une agression permanente et continue de notre réseau avec des dégradations prématurées et continues qui engendrent des coûts en termes d'entretiens courant, périodique et de renforcement.

Pour ce faire, la solution pour nous serait de détourner une bonne partie du transport lourd sur le chemin de fer pour délaisser un peu les charges sur le réseau routier, ce qui permettra, d'une part, de convoyer les marchandises, notamment le minerai qui va par exemple jusqu'à Abidjan sans trop de difficultés, mais également de soulager le réseau routier qui va peut-être avoir une durabilité beaucoup plus importante.

A l'heure actuelle, quels que soient les efforts d'investissement que nous consentons avec l'appui des partenaires techniques et financiers, nous nous rendons compte que 5 ou 6 ans après, on enregistre des dégradations liées à la surcharge routière.

Aussi, au-delà du caractère intégrateur de ce projet et de la facilitation du commerce que ces deux grands projets majeurs vont impulser dans la dynamique des relations entre le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire, il faut dire que, du point de vue économique, c'est vraiment des enjeux importants, des gains importants si ces projets venaient à être exécutés dans les délais et conformément aux vœux exprimés par les chefs d'Etat de Côte d'Ivoire et du Burkina Faso.

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