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Le Quotidien N° 832 du 1/8/2013

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Pour la réintégration de la directrice commerciale : Le personnel de BF1 abandonne caméras et micros
Publié le jeudi 1 aout 2013   |  Le Quotidien


Sit-in
© aOuaga.com par A.O
Sit-in du personnel de la télévision privée BF1
Mercredi 31 juillet 2013. Ouagadougou. Les agents de la télévision privée BF1 ont observé un sit-in avec arrêt de travail pour exiger la réintégration de la directrice commerciale licenciée


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Il n’y avait pas classe hier à la télévision BF1. Le personnel de la ‘’télé qui ose’’ a osé abandonner caméras, micros et stylos pour exiger la réintégration de la directrice commerciale Amina Kagoné dont il juge le licenciement abusif. Une grogne du personnel qui cache mal sa désaffection vis-vis de la direction du nouveau directeur qui a pris fonction il y a à peine 3 mois.
Les téléspectateurs de la chaine de télévision BF1 ont remarqué la perturbation ou, mieux, l’absence du programme qui leur était habituellement proposé. C’est dans les locaux de la chaine de télévision que l’on apprendra que le personnel a entamé une cessation de travail illimitée pour exiger la réintégration de la directrice commerciale Amina Kagoné qui serait, à les en croire, licenciée de manière abusive. Certains usagers, dès l’entrée des locaux de la chaine de télévision, étaient alertés par le seul fait de la fermeture des portes. Cependant, dans la cour du service, un groupe d’agents y était positionné. Omar Sissoko, un des délégués du personnel, entendu sur les raisons de ce mouvement, a tout de suite laissé entendre que « c’est pour exiger la réintégration sans condition » de leur collègue, Amina Kagoné, qui a été selon lui, abusivement licencié. Il s’est aussi indigné du fait que les délégués du personnel n’aient pas été informés à l’avance. « La direction ne nous a pas informés. Ce n’est qu’hier soir que nous avons appris le licenciement de notre collègue alors qu’elle a été licenciée, il y a longtemps ». Pourtant le directeur général de la télévision, Issoufou Saré, qui nous a reçus dans son bureau a soutenu que c’est le 30 juillet dernier qu’il a notifié le licenciement de Amina Kagoné ce, après avoir reçu une lettre d’explication de l’agent. « J’ai notifié le licenciement de Amina Kagoné le 30 juillet dernier », a-t-il affirmé. Pour le délégué du personnel, Omar Sissoko, le mouvement de protestation se poursuivra tant que Amina Kagoné ne regagnera pas son poste. Laquelle Amina Kagoné dont il dit avoir des qualités irréprochables dans la ‘’maison’’. Sur les qualités de l’agent licencié, il semble se dégager un consensus. En témoigne le directeur général de la télévision qui a reconnu qu’elle a apporté bien de choses à la ‘’maison’’.

Mystère sur les faits qui ont motivé le licenciement de l’agent 

A la question de savoir qu’est ce qui a prévalu à la rupture unilatérale de la relation de travail par le directeur général de la télévision, aucune réponse claire n’a été trouvée. Pour le directeur général de la télévision, Amina Kagoné aurait commis des faits susceptibles d’êtres qualifiés de faute lourde. Or, il est de l’esprit de la loi sociale qu’en cas de faute lourde, l’employé puisse être licencié sans aucune formalité particulière. Mais quelle est la nature des faits reprochés à Amina Kagoné ? Ces faits peuvent-t-ils être qualifiés de faute lourde ? Il n’y a que l’employé Amina Kagoné et le directeur général, Issoufou Saré, qui puissent éclairer les lanternes. Cependant, nous n’avons pas pu tirer les verres du nez du directeur qui s’est borné à évoquer les conditions dans lesquelles l’agent a été licencié. «  Dans la procédure de licenciement, je ne suis pas tenu d’informer les délégués du personnel. Selon notre règlement intérieur, il n’y a pas de procédure disciplinaire. Quand j’ai constaté la faute, j’ai demandé à Amina Kagoné de produire une lettre d’explication qu’elle m’a adressée. C’est en ce moment que l’agent peut se faire accompagner par le délégué du personnel. Toujours est-t-il qu’elle m’a présentée une lettre d’explication dans laquelle elle avoue un certain nombre de choses. Je préfère ne pas rentrer dans les détails parce que Amina Kagoné a travaillé pendant plus de deux ans dans cette entreprise et au nom de ce qu’elle a apporté, je ne voudrais pas dire des choses qui vont ternir sa dignité. Elle s’est rendue coupable d’infraction aux règlements intérieurs propres à la maison et aux conventions régissant le code du travail », s’est-il contenté d’avancer. Jusqu’à la rédaction de la dernière ligne de cet article, l’agent licencié, Amina Kagoné n’a pas décroché nos kyrielles d’appels. Nous nous sommes évertués à la joindre sur tous ses contacts, mais en vain. A propos de ce qui peut-être fait pour le retour d’un climat serein dans la maison de « la télé qui ose », le directeur général est resté sans échine plier : « Comme je l’ai dit, l’entreprise dispose de textes. Et pour une faute de ce genre, c’est le licenciement sans préavis qui est prévu et je ne ferai pas de discrimination en la matière. C’aurait été quelqu’un d’autre, ce serait la même sanction. Je ne voudrais pas qu’il ait des précédents qui font dire que le directeur général fait de la discrimination. A ce niveau, ma décision est prise et elle est irrévocable. Pour revenir à votre question concernant la réintégration, elle n’a pas lieu d’être posée. On ne va pas appliquer les règles à la tête du client. Il y a des règles qui font fonctionner l’entreprise et tout le monde doit se soumettre à ces règles », a martelé le directeur général, dont l’attitude, ajoutée à la détermination du personnel, présage un long bras de fer. En réalité, le climat social se serait détérioré depuis l’arrivée du nouveau directeur général de la télévision, Issoufou Saré, il y a environ 3 mois. « Depuis qu’il est arrivé, le climat est devenu délétère. Il n’a aucune considération envers les agents. Aussi, s’immisce-t-il dans la réalisation des différentes émissions. Il opère des censures à l’interne pour des choses que le conseil supérieur de la communication ne censurerait pas », a déclaré un autre délégué du personnel, Florentin Tougma, sous l’acclamation approbatif de ses collègues. En tout cas, ça sent le roussi dans la maison de la chaine de télévision BF1 et nul ne peut prédire la fin du bras de fer qui risque de priver, pour longtemps, les fidèles téléspectateurs de la ‘’télé qui ose’’ .

Par Roger Melchisédech KABRE

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