Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage



 Autres articles


Comment

Politique

Rémis Dandjinou: « Blaise Compaoré travaille sur son image extérieure, donc il est très sensible aux médias extérieurs »
Publié le mercredi 31 juillet 2013   |  burkina24.com


Rémis
© FasoZine par DR
Rémis Fulgance Dandjinou journaliste éditorialiste burkinabè


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le silence du chef de l’État burkinabè n’incommode presque plus personne. L’habitude s’est installée chez les Burkinabè au point qu’on trouverait normal son grand silence. Même quand la situation est tendue comme c’est le cas en ce moment, Blaise Compaoré reste économe ou même avare de ses mots, préférant, quand il le faut, les médias internationaux, pour s’exprimer. A propos de ce silence du Chef de l’État, Burkina 24 a approché un observateur avisé de la politique nationale, le journaliste-éditorialiste Rémis Fulgance Dandjinou, qui nous a répondu à nos questions à propos du silence du chef de l’État. Une interview réalisée ce mardi 30 juillet, quelques heures avant que les médias, justement étrangers, ne rapportent les premiers propos du Président sur la mise en place du Sénat.

Burkina 24 (B24): A propos de la communication du chef de l’État burkinabè, ailleurs on voit des chefs d’Etat se prêter à des exercices de communication. Ici la dernière fois qu’on a vu Blaise Compaoré face à des journalistes pour un exercice pareil remonte à plusieurs années déjà. Qu’est ce que vous pensez de sa façon de communiquer?

Rémis Fulgence Dandjinou (RFD): Le président COMPAORE a, je crois, installé dans sa communication le mode « silence » comme choix principal. J’imagine que c’est peut être l’influence du substrat culturel moaga. Le chef ne parle pas beaucoup, car sa parole est symbole et valeur. Je pense aussi que pendant longtemps, le président COMPAORE n’a pas jugé utile d’avoir à s’exprimer vis-à-vis des populations. Peut être parce qu’il estimait et il estime toujours que son pouvoir ne dépend pas forcément de ces populations là. Il a une attitude un peu détachée par rapport à cela. C’est le premier aspect. Le second aspect c’est que quand il veut communiquer, il utilise un certain nombre de canaux qui officiellement ne parlent pas pour lui mais qui expriment en gros ce qu’il voudrait et ce qu’il devrait dire. Cela se fait par le biais donc d’un certain nombre de conseillers, de personnes qui ont son oreille. On a ainsi donc des échos de ce qui devrait être, de ce que Blaise Compaoré aimerait communiquer. Cela l’arrange car cela ne l’engage pas. C’est une de ces forces et c’est également sa faiblesse qui consiste à refuser l’imputabilité vis-à-vis des actes et paroles de ces partisans. Je pense qu’aujourd’hui communiquer sur notamment la question de l’article 37 (parce que pour la question du Sénat, c’est une question légale, tranchée. Il aura ensuite à décider de ce qu’il veut en faire); sur l’article 37, communiquer aujourd’hui reviendrait peut être également à ouvrir à l’intérieur même de son parti au niveau de la question successorale, la boîte de pandore. Jusqu’à présent, il a maintenu autour de lui, par la pression de l’argent, la pression militaire, la crainte qu’il inspire, il a maintenu un amalgame assez disparate autour de lui. Communiquer aujourd’hui pourra commencer à désagréger cet amalgame là. Il est important pour lui de garder la main sur les développements et vu son parcours, vue sa stratégie de communication, ne pas parler aujourd’hui paraît comme quelque chose d’évident.

B24: Est-ce qu’ à l’heure où la situation est tendue entre les composantes de la classe politique, vous trouvez normal qu’il continue de garder ce silence là ? D’autant plus qu’il est directement visé dans ce débat autour de l’article 37?

« Je ne vois pas non plus ce qu’il pourrait dire qui ne va pas le mettre en péril »
... suite de l'article sur Autre presse


 Commentaires