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Le Quotidien N° 830 du 30/7/2013

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Situation nationale : « La soudaine réactivité de l’opposition ne changera rien », selon le CEDEV
Publié le mercredi 31 juillet 2013   |  Le Quotidien




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La présente déclaration résume le point de vue de l’association de culture civique et de défense des droits humains et sociaux, Cercle d’éveil (CEDEV) quant à la situation socio-politique actuelle. Une position qui fait suite à une analyse qui tire ses fondements de l’évolution politique du Burkina Faso de 1991 aux dernières manifestations constatées dans la capitale, Ouagadougou. Ironie ou regard objectif ? Pour le CEDEV, le retard réveil de l’opposition semble insignifiant, à tel point qu’il ne pourra pas faire bouger d’un iota, le pourvoir actuel. En 2015 et même après, Blaise Compaoré, selon cette association, restera le président du Faso.
Voila des mois et des mois que l’Association de culture civique et de défense des droits humains et sociaux, Cercle d’éveil (CEDEV) est silencieuse devant l’évolution de la situation nationale.
Ce silence était volontaire puisque que nous voulions mesurer avant de nous exprimer sur les véritables enjeux de tous ces changements dont les leaders d’opinions parlent comme si cela était déjà une réalité.
Aujourd’hui, nous prenons la parole parce que nous sommes désormais convaincus que le changement annoncé n’est qu’un divertissement de plus, et que rien de profond et de radical ne viendra modifier la donne politique, économique, sociale et morale, avant comme après 2015, malgré la soudaine réactivité de l’opposition.

Notre pays est dans l’impasse et restera dans l’impasse malgré toutes les gesticulations et les sentiments sincères que certains acteurs du changement mettent en avant. Hélas, du retour à la vie constitutionnelle (1991) jusqu’à nos jours, nous nous retrouvons avec la même majorité politique, qui gouverne quasiment seule en se contentant de jeter des miettes à ses partis supplétifs et satellites.
Pour mémoire, depuis 1991 le parti au pouvoir a toujours su tirer profit de la faiblesse, du manque de vision et de cohérence de l’opposition burkinabè.

Ainsi, en 1991, contre quelques portefeuilles ministériels et des avantages matériels, l’Alliance pour la démocratie et la fédération (ADF), en acceptant de quitter la Convention des forces démocratiques (CFD), a contribué à affaiblir le mouvement citoyen, qui déjà cernait avec acuité la réalité de notre démocratie, taillée sur mesure pour un prince.

Au sortir des élections législatives du 24 mai 1992, la Convention nationale des patriotes progressistes /Parti social démocrate, dénommé CNPP/PSD a remporté 12 sièges sur les 109 que comptait l’Assemblée des députés du peuple (actuelle Assemblée nationale). En 1993, 9 des 12 députés que comptait ce parti firent sécession et allèrent créer le Parti pour la démocratie et le progrès (PDP).


Dans les années 1996, la Convention nationale des patriotes progressistes/Parti social démocrate (CNPP/PSD), se saborda avec les ex-militantes et militants de l’ODP/MT pour créer le CDP, toujours contre quelques strapontins et avantages sonnants et trébuchants, que le prince et la famille royale ont accordés à leurs contempteurs d’hier.
En 1998, suite à l’odieux assassinat du vaillant journaliste Norbert Zongo, le pouvoir fit une fois de plus appel aux opposants de service comme à l’accoutumée pour calmer la colère populaire et noyer le mouvement d'indignation national et internationale.
Au sortir des législatives de mai 2002, l’ADF/RDA, suscita l’espoir en engrangeant 17 députés sur 111 députés. Alors que tous les observateurs et acteurs de la vie politique estimaient que ces élections marquaient la fin d’une époque, à savoir la fin de la domination du CDP, cet espoir fut aussitôt assassiné grâce aux manigances du commanditaire en chef.

Comme vous pouvez le constater, il est constant que le peuple burkinabè a toujours répondu présent chaque fois que les intérêts du pays ont été en jeu, mais à chaque fois, c'est la classe politique qui n'a pas été à la hauteur de ses attentes et qui a passé à pertes et profits ces espoirs noués dans l'urne pour quelques miettes de pouvoir, de confort ou de notoriété.
Hier c’était l’ADF, avant-hier la CNNP/PSD, et aujourd’hui à qui le tour ? Suivez notre regard…

Nous avons eu des élections, qui se sont prétendument déroulées selon des normes  démocratiques, et une nouvelle fois le corps électoral a cru qu’il pouvait y exprimer ses revendications légitimes et pourrait le faire de telle sorte que celles-ci seraient entendues et suivies d'effets.
Pourtant, au final de ce processus  « tellement démocratique », on se retrouve avec la même majorité politique qui gouverne, plus seule que jamais, au détriment du peuple.
Avant ce scrutin, tout le monde disait qu’on allait voir ce qu’on allait voir, que c’était le grand soir, que le parti au pouvoir allait prendre une déculottée historique. Mais que nenni, le CDP a gagné les élections et pour l’opposition, pourtant majoritaire aux yeux de ceux qui sondent le Peuple depuis Ouagadougou, n’a eu que la portion congrue : quelques députés, la présidence de l’opposition qui a changé de main, une poignée de maires, et à Ouagadougou, aucune mairie parce que la politique du ventre a encore eu raison de la politique des idées et des convictions.

Au niveau de l’Assemblée Nationale, la répartition des députés par groupe parlementaire donne la configuration ci-après :
Parti au pouvoir et alliés :
Groupe parlementaire du Congrès pour la Démocratie et le Progrès, CDP : nombre de députés 70 ;
Groupe parlementaire de l’Alliance pour la Démocratie et la Fédération, Rassemblement démocratique africain, ADF/RDA : nombre de députés 18 ;
Groupe parlementaire de la Convention des forces Républicaines, CFR nombre de députés 10 ;
Partis d’oppositions et alliés :
Groupe parlementaire de l’Union pour le Changement, UPC : nombre de députés 18 ;
Groupe parlementaire de l’Alternance pour la Démocratie et la justice, ADJ : nombre de députés 10.
NB : Le député de l’Union Nationale pour le Développement et la Démocratie, UNDD, est non –inscrit.

En ce qui concerne les élections locales la configuration est bien pire puisque sur un total de sièges à pourvoir de 18 552, le CDP en monopolise 12 340, soit 66,5%, suivi de l’ADF/RDA et de l’UPC qui totalise respectivement :
1 746 sièges soit 9,4% pour l’ADF/RDA;
1 615 sièges soit 8,7% pour l’UPC.

Les médias et les faiseurs d’opinions avaient peut-être raison d’y croire, mais le Peuple a tout aussi raison de conclure qu’il a été une nouvelle fois floué démocratiquement. Sur cette base, c’est rêver que de penser qu’il en sera autrement en 2015 ou après 2015 puisque, pour l’essentiel, l’opposition continuera de jouer, malgré des efforts de regroupement et d’actions indéniables et des intentions louables, le jeu du pouvoir en lui permettant d’obtenir une légitimité électorale que celui-ci a d’abord besoin de monnayer sur la scène internationale.
Et tant que l’opposition gardera ce profil, elle restera le faire-valoir démocratique d'un pouvoir qui aura bien plus de temps et d’argent pour faire dérailler, le moment venu, tel ou tel des cadors de l'opposition vers un poste de ministre ou d’ambassadeur, ou encore vers une prébende bien grasse au pays ou dans une institution internationale !

C'est presque un jeu d'enfant pour le CDP de voir combien l'opposition emboîte le pas à tout ce qui la cantonne ad vitam eternam dans ce rôle de simple faire-valoir. Que dire en effet de cette omniprésence de l'opposition dans les villes là où la contestation est la plus évidente, de cet hyper travail auprès des couches moyennes qui émergent en milieu urbain, et de cet effacement de cette même opposition dans nos campagnes, là où le CDP jouit d'un monopole absolu, tout simplement parce que les campagnes (et les casernes aussi) sont la machine à faire le pouvoir depuis 1987.
De quelle cécité et de quelle amnésie souffre donc l'opposition pour continuer à préférer les salons de Ouagadougou à la boue des campagnes où il faudrait pourtant qu’elle soit en permanence, et pas seulement par l'intermédiaire de seconds couteaux, pour espérer faire basculer le curseur politique de notre pays lors des prochaines échéances ?
Mais au fond, cette désertion qui sert tant le pouvoir est compréhensible, puisque dans nos campagnes plus que dans nos villes, c’est l’argent qui fait la conscience politique du corps électoral, et à ce jeu l'opposition est toujours perdante, n'ayant souvent pas le sou pour payer ne serait-ce que les frais d'essence…
En face, les milliards de la corruption et de la spoliation de nos richesses nationales sont bien plus efficaces aux yeux de nos paysans que tous les mots d’indignations réunis de l’opposition et de la société civile.
A quand ce sursaut de l’opposition pour qu’elle comprenne que la politique est aussi et d’abord une question de moyens :
Moyens financiers, qu’il faudra bien commencer à récolter un jour, en faisant appel à la contribution modeste de chacun, avec comme obligation de rendre compte de l’utilisation de ces sommes collectées, car l’opposition pas plus que le pouvoir n’est transparent dans ce genre d'affaire ;
Moyens intellectuels, qu’il faudra investir ailleurs que dans des dissertations conceptuelles en lieu et place de véritables programmes d’actions (qui dans l’opposition parle vraiment de chômage, d’emplois, de santé autrement qu’avec des mots creux de réalité ?) ;
De moyens humains, qu’il faudra encadrer, former et orienter vers des missions prioritaires en matière de recrutement de militants et sympathisants, de diffusions des messages politiques et de soutiens aux initiatives de la société civiles.
Si l'opposition ne se livre pas rapidement à un diagnostic stratégique et tactique de sa position sur le marché électoral (il faut ici employer les méthodes du marketing), elle continuera à faire de la figuration et à lessiver proprement les espoirs des classes moyennes et de la jeunesse dont elle a encore aujourd'hui l'oreille.

Mais il y a plus naïf encore de la part de nos hommes politiques, c'est de ne pas voir qu’une grande partie de l’enjeu politique de 2015 est d’abord et avant tout international. L’émergence du facteur terroriste et l’implication direct du complexe politico–militaire des puissances étrangères (au premier rang desquelles la République Française et les Etats Unis d’Amérique) ont changé radicalement la donne, si bien que, au nom de la lutte contre le terrorisme, on peut aujourd'hui choisir depuis l’étranger quel est le régime le plus pertinent pour servir les desseins sous-régionaux de ces puissances étrangères, qui en profitent pour ajouter un degré de perfection à leur domination sur nos Etats sous-développés.
Il faut être clair et cesser de réciter le discours lénifiant de tous ces militaires diplomates (français comme burkinabè) sur la prétendue neutralité de ces puissances étrangères qui développent ici des intérêts contraires à ceux du Peuple burkinabè. Le choix de la France, c’est Blaise Compaoré, le choix du président socialiste François Hollande au nom de la real politique, c’est encore Blaise Compaoré, et toutes les puissances financières et économiques que la France (ou les Etats Unis) pourra manipuler iront contre le changement de régime au Burkina Faso.

D’ailleurs, pour nous persuader que le véritable enjeu de nos prochaines échéances électorales est militaro-politique, il suffit de voir à quel point en Afrique à l’instar de la France, le régime de Blaise Compaoré militarise notre diplomatie avec tous ces colonels et généraux que l’on improvise ambassadeurs. Aujourd'hui, la diplomatie, cette autre manière de faire la guerre en parlant de paix, est entre les mains de militaires qui devisent sur la poudrière islamiste tout en gérant, sous la table, la dimension internationale de la réélection de notre président à vie…
Et puisqu'il faut se dire la vérité et regarder droit dans les yeux l'avenir de notre pays, notre prochain président sera Blaise Compaoré, et nous prenons ici date, car c'est le président de la France, des Etats Unis, de nos voisins ivoiriens et maliens, de nos amis algériens, de nos institutions sous-régionales, qui ne peuvent pas admettre que l'expérience démocratique de notre Peuple vienne perturber leur plan de campagne en Afrique de l'Ouest. Car comme le laissaient entendre les stratèges de l'Africom US lors de la tentative d'installation de camps miliaires en Afrique de l'Ouest et qui avaient pressentis notre pays, le Burkina Faso (et le Niger) est une sorte de tampon-frontière entre la poussée islamiste du Nord et celle du Sud.
C'est tellement vrai que notre pays est pour ainsi dire en état d'occupation puisqu'il est devenu la succursale de tous les services de renseignements étrangers, qui y ont déployé, en toute illégalité, une armada d'avions de reconnaissance, de dispositifs d'écoute électroniques, de forces spéciales qui squattent nos camps militaires et nos aéroports, qui paradent sur nos routes et dans nos champs, effrayant nos paysans avec leur machines de guerre qui tombent du ciel. Oui, en toute illégalité, du seul fait du Prince dont s'accommodent sans mot dire les chantres français et américains des droits de l'homme et de la démocratie, parce que cette occupation, qui est loin d'être symbolique, engage notre souveraineté nationale sans même que la représentation nationale n'ait été consultée.
Et vous voudriez que ce corps expéditionnaire du renseignement et des missions spéciales, présent ici depuis plus de deux ans et géré jusqu'ici depuis l'ambassade de France par un général ambassadeur, prenne le risque de perdre tous ces avantages stratégiques et tactiques à cause d'une misérable élection présidentielle en 2015 ? Non, et le général De Gaulle vous le murmurerait à l'oreille, un Etat n'a pas d'amis, pas plus qu'il n'a d'Etat d'âme, la démocratie fût-elle en jeu, un Etat n'a que des intérêts. Et les intérêts immédiats de ces puissances étrangères invitées, c'est que notre pays reste entre les mains de Blaise Compaoré.
Voilà pourquoi tous les moyens, légaux et illégaux, financiers et occultes, pour retricoter notre constitution, pour doper une élection à coup de millions de billets de 1 000 F et de T-shirt distribués à nos paysans, et même pour bricoler le bourrage des urnes. Franchement, si ces puissances sont capables de légitimer un coup d'état en Egypte, quels scrupules auraient-elles à justifier une fausse élection présidentielle en Afrique noire, ce qui, à leurs yeux, est aussi naturelle que la couleur de notre peau…

A nos frontières, au Mali, pays voisin, c’est pour satisfaire à la feuille de route politico-militaire de la France, qu’on est en train de bousculer, en moins de trois semaines, une élection aussi capitale que celle du Président de la République, comme s'il s'agissait de l'élection du président d'un conseil d'administration d'une entreprise publique où la France serait actionnaire majoritaire. Et pourquoi Laurent Fabius serait-il aujourd'hui un agent électoral de la démocratie à la française au Mali et ne le serait-il pas au Burkina Faso dans deux ans ?
Depuis la crise ivoirienne des années 90, notre président passe son temps à se faire payer ses services rendus en tant que "facilitateur international" en passe-droits anti-démocratiques sur le plan national. Et aujourd'hui qu'il a à sa disposition cette armada étrangère dont il est le diplomate armé, seul capable de discuter avec le diable partout dans la sous-région, il se priverait de cet avantage pour laisser le pouvoir en 2015 à une gentille figure de l'opposition ? La politique, au Burkina Faso pas plus qu'ailleurs dans le monde, ne s'écrit comme un scénario de Bisounours !

Voilà les enjeux posés, reste à élaborer la stratégie et à réunir les moyens de la mettre en œuvre rapidement, car le temps presse. Mais depuis le sursaut des élections couplées de 2012, on ne voit rien venir, sinon des conférences de presse, des interviews, des communiqués…, qui témoignent certes de débats intellectuels, mais pas de véritables combats menés avec et pour le Peuple. Dans toutes ces conférences de presse, ces interviews, ces communiqués qu'on nous cite une seule proposition concrète en faveur de l'emploi ou du pouvoir d'achat, une proposition qui soit audible et assimilable par les gens qui souffrent dans nos quartiers…
Et même la manifestation du 29 juin ne change rien à la donne, car l'opposition reste une structure instable et fragile de par les intérêts divergents de ses dirigeants et de par le ridicule de ses moyens. Ce sera un jeu d’enfant pour le pouvoir de la faire éclater et partant de briser l’élan de l'espoir et du changement suscité par les récentes consultations électorales.
Le diagnostic que nous posons aujourd’hui, c’est que notre classe politique (opposition et pouvoir confondu) est sclérosée et tout médecin vous dira que la sclérose est une maladie de vieux. Après plus de vingt-cinq (25) années de parcours avec ses inconditionnels, le Président Compaoré au soir de son règne sans partage avec l’aide de ses apprentis juristes a voulu récompenser les fidèles parmi les fidèles de son entourage en décidant de la création d’un sénat au Burkina Faso sous prétexte de renforcer la démocratie dans le pays. Les heureux élus sont et seront toujours les mêmes, à savoir :
les anciens Présidents du Faso ;
les anciens Premiers Ministres ;
les anciens Présidents de l’Assemblée Nationale.
Et cette volonté d'imposer un sénat montre combien la politique du président, dans ces desseins comme dans ses actes, est chaque jour que Dieu fait un attentat contre la jeunesse de notre pays.
Nous sommes de ceux qui pensent que la salut de notre pays ne peut venir que d'une régénération, ce qui signifie que les jeunes d’une autre génération doivent cesser de démissionner et prendre en main le destin qui leur est confisqué par une trempe d’hommes politiques sans foi ni loi, guidés par leurs propres intérêts et ceux de leur progénitures. Ces hommes et ces femmes qui sont à la manœuvre depuis des décennies, dont certains sont passés du pouvoir à l'opposition et vice versa, qui sont à géométrie variable, qui confondent compromis et compromission et pour qui la politique est un business, on veut aujourd'hui les recycler dans une assemblée qui incarnera encore un peu plus ce qu'est devenue notre démocratie, une gérontocratie !
Et contre cette maladie, l'opposition n'est pas immunisée, quand on voit la lenteur avec laquelle elle s'organise, comme si elle avait l'éternité devant elle, ou encore la peur qu'elle affiche de mener des combats de terrain, comme si d'autres allaient le faire à sa place.
Tous nos hommes politiques ont, peu ou prou au cours de leur longue carrière, connus les douceurs du pouvoir et la crainte est grande que leur actuelle implication dans le mouvement d'opposition ne soit qu'une manière de se donner de l'importance pour, le moment venu, pouvoir négocier un retour au bercail et profiter de ces douceurs dont ils ont la nostalgie. L'opposition semble oublier, mais pas le Peuple, cet adage qui dit que le chien revient toujours à son vomi, alors qu'il faudrait murir cette vérité ancestrale, pour qu'une fois de plus, en 2015, le Peuple n'ait pas le sentiment que l'opposition lui a fait prendre des vessies pour des lanternes…

Si notre classe politique ne prend pas la mesure de la nécessité de cette régénération vitale et indispensable, il est fort à craindre que toutes les mascarades démocratiques auxquelles nous assistons, avec l’assentiment complice et sournois des puissances étrangères, ne dressent un jour le Peuple en face d’eux, et qu’il sera alors trop tard pour se plaindre des exactions, des printemps de violences ou des dérives confessionnelles qui seront les seules armes que le Peuple puisse mobiliser pour se sortir seul de l’impasse dans laquelle se trouve notre pays.
Si la jeunesse est l’avenir de notre Nation, ce que nous croyons au CEDEV, elle est encore bien plus l’avenir de notre classe politique. Et la jeunesse pour nous, ce n’est pas seulement un âge de la vie, c’est un état d’esprit, une force de caractère. Une façon de regarder l’avenir droit dans les yeux, sans d’abord lorgner sur les avantages en nature de telle ou telle fonction, une façon de retrousser les manches sans craindre aucun sacrifice pour construire un Etat où la démocratie et la justice ne soient plus un jeu de guignols !
Et nous pensons même que cette jeunesse, dont on craint le réveil, est l’objet d’une véritable conspiration lorsque l’on fait l’inventaire de tous ces postes, dans le public comme dans le privé, occupés par des gens qui, pour beaucoup, ont passé l’âge de la retraite et que le pouvoir garde en place comme une planche de salut ! La plus grande preuve de cette conspiration, c’est bien la composition du futur sénat dont les rangs sont réservés à des tempes grises à la démarche patibulaire. Mais d’une certaine manière, c’est toute la classe politique qui est à l’image de ce sénat, et qui explique que le pays avance en arrière, à pas de sénateur…

Et à cette jeunesse, nous devons lui rappeler ce principe marketing de base, que leurs aînés à force de compromissions ont oublié depuis longtemps : un challenger n’a pas le droit à la timidité. Une façon de rappeler aussi à l'opposition que ce que le peuple attend d'elle, c'est qu'elle soit la jeunesse de notre démocratie, et non pas son tombeau…
A quand donc, cette audace et cette fierté qui redonnera de l’espoir à l’espoir ?

Ouagadougou le 20 juillet 2013
Pour le comité exécutif
Le président
Evariste Faustin Konsimbo

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