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Meeting contre la vie chère : L’amère pilule du «Général»
Publié le mardi 30 juillet 2013   |  L'Opinion


Tolé
© Autre presse par DR
Tolé SAGNON


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Ils étaient nombreux à sortir le 20 juillet dernier à la place de la Nation à l’appel de la Coalition contre la vie chère (CCVC) conduite par les mouvements syndicaux et les activistes des droits humains. Un meeting pour dénoncer la cherté de la vie et la politique dite antisociale du gouvernement TIAO.

Les propos du Général est une pillule amère qui se difficilement digéré par le CFOPLe front social de notre pays est en pleine ébullition depuis ce mois de juin. Des mouvements de contestation ou de support naissent, des marches-meetings se tiennent et se succèdent. La preuve certaine de la vitalité démocratique, d’une liberté d’expression dans notre pays.
Le 20 juillet dernier, à l’appel de la Coalition contre la vie chère, un meeting a été organisé à la place de la Nation pour dénoncer les conditions de vie de plus en plus difficiles dans notre pays. Comme il fallait s’y attendre, ils étaient nombreux à prendre d’assaut, la place de la Nation, la place Tahrir pour certains, pour dire non à la cherté de la vie. Une mobilisation qui va, sans doute, faire réagir le gouvernement. En effet, celui-ci va devoir prendre langue avec les partenaires sociaux, pour diminuer un tant soit peu la souffrance des Burkinabè. Les produits de premières nécessités, on le sait, sont chers pour le commun des Burkinabè. Le riz, l’huile, le lait, l’eau, l’électricité, le gaz, etc. sont hors de portée. Et le bruit des casseroles vides, des sacs vides soulevés par les femmes au meeting à chaque slogan contre la vie chère démontre la détermination des acteurs sociaux à continuer la lutte si rien n’est fait pour atténuer la souffrance des populations.

L’amère pilule du «Général» SAGNON

Mais pour autant, les acteurs sociaux sont vigilants. Et pour cause, à l’heure où l’on annonce à cor et à cri un désir de changement, à l’heure où de «nouveaux Messies» naissent dans notre pays et promettent ciel et terre aux Burkinabè, les acteurs sociaux savent discerner le vrai du faux. Et Tolé SAGNON, secrétaire général de la Confédération générale du travail du Burkina (CGTB) d’avertir : «On peut remplacer Blaise COMPAORE par quelqu’un d’autre qui retient les mêmes politiques néolibérales. Dans ce sens, nous devons développer un esprit critique vis-à-vis des différentes forces politiques qui tentent de se présenter comme des alternatives au pouvoir actuel mais, pour la plupart, partagent les fondamentaux de la politique néolibérale du régime en place». Une vérité qui certainement sortira certains militants et sympathisants de cette houle revendicatrice de la naïveté de croire aux bonnes paroles de certains politiciens qui prennent plaisir à exploiter leur mécontentement pour des fins aux antipodes de celles auxquelles ils aspirent et qui motivent leurs mouvements. Cette affirmation du «Général» SAGNON passera difficilement dans les rangs de l’opposition d’autant plus que l’action de la CCVC semble du pain bénit pour le CFOP (chef de file de l’opposition) qui se présente comme force investie de la mission de conduire le changement au Burkina. Toute chose que le patron des syndicats du Burkina voit d’un mauvais œil. En clair, pour lui, il faut faire attention pour ne pas fuir le «caca» et tomber dans «l’anus», comme on dit vulgairement, d’autant plus que le premier provient du second qui donc est pire dans les misères qu’il peut causer. Pour ainsi dire, le Général invite les Burkinabè à se poser la question suivante : «On amène qui à la place de Blaise ?» Et il les mettra en garde : «N’hésitez pas à vous poser la question afin d’éviter les mêmes travers». En tout cas, le général a parlé à ses troupes et la question est de savoir maintenant comment le CFOP et ses ouailles vont accueillir cette «vérité» qui, quoi qu’on dise, va faire tache d’huile. On attend de voir à quelle sauce il sera mangé par l’autre camp. D’ici là qu’on le taxe de vendu de traitre n’est pas loin.
Au regard du contexte actuel, il faut dire que la sortie de Tolé SAGNON est forte et ne manquera pas de créer la polémique sur l’échiquier politique surtout du côté de l’opposition comme ça été le cas en 2005 lorsqu’un évêque avait osé soutenir qu’il n’y avait pas «meilleur candidat que Blaise COMPAORE». Cet homme d’Eglise avait été essuyé les feux de la critique et les résultats du scrutin avaient prouvé qu’il avait raison. En vérité, Tolé SAGNON ne fait que dire la vérité sur un fait : «Un homme politique est un homme politique. Qu’il soit de Gauche, de la Droite ou du Centre, etc.». Une fois confronté à la réalité du pouvoir et conforté par le suffrage exprimé, il fait comme Laurent Koudou GBAGBO, «le matin, il dit oui, à midi, il dit peut-être et le soir, il dit non». Comme le disait l’autre : «en politique tout est permis sauf se laisser surprendre» et c’est cet avertissement que Tolé SAGNON donne aux Burkinabè.

Frédéric ILBOUDO

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