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Mini-sommet de la CEDEAO sur la monnaie unique : Fin de parcours d’un serpent de mer ?
Publié le jeudi 22 fevrier 2018  |  Le Pays
Dakar
© Autre presse par dr
Dakar accueille le premier forum sur l’énergie durable de la CEDEAO




Il s’est ouvert, hier 21 février 2018, à Accra au Ghana, un mini-sommet de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) regroupant les présidents du Nigeria, du Niger, de la Côte d’Ivoire et du Ghana. L’objectif est de définir et annoncer la nouvelle feuille de route en vue de la création de l’ECO, la monnaie unique de la zone. Après le sommet d’octobre à Niamey, qui s’était terminé sur une note de pessimisme en raison, entre autres, des réticences d’une des locomotives de l’économie ouest-africaine, la Côte d’Ivoire, on note, à l’entame de cette nouvelle rencontre, de réelles lueurs d’espoirs. En effet, les doutes semblent se dissiper après le travail accompli en janvier dernier par une quarantaine d’experts, laissant nettement apparaître à l’horizon 2020, la mise en circulation de la nouvelle devise. L’on peut déjà se féliciter de ce nouveau rythme dans la marche vers la monnaie communautaire, qui semble fait de grandes foulées après les petits pas que l’on a pu observer depuis les années 80 où est né le rêve. Si l’on peut mettre ces bonds significatifs au compte de la volonté politique des chefs d’Etat de la zone qui semblent se départir de leur procrastination maladive, il faut surtout saluer l’engagement des organisations de la société civile africaines qui ont parfois fait dans la provocation pour mobiliser les opinions publiques et ainsi accentuer la pression sur les décideurs. L’on se souvient encore de l’incendie volontaire d’un billet de 5 000 F CFA à Dakar par un des activistes acquis à la cause d’une nouvelle monnaie africaine, en remplacement du Franc CFA accusé d’être une survivance de la colonisation. En tout état de cause, le serpent de mer semble se transformer en réalité et il faut compter, pour ce faire, sur la détermination des Etats anglophones de l’espace communautaire qui ont déjà leurs monnaies nationales.

Il faut éviter de tomber dans un optimisme béat

Cela dit, la question que l’on peut se poser est de savoir si la seule création de la monnaie unique au sein de la CEDEAO induit à elle seule le développement. La réponse à cette question ne sera positive que lorsque la création de la monnaie communautaire sera assortie de conditions relatives à la stabilité politique dans la région et à la bonne gouvernance économique. Et c’est en cela que l’on peut à la fois comprendre l’insistance du président de la Commission de la CEDEAO, Marcel de Souza, sur la nécessité de convergence entre les économies devant permettre d’aboutir à la monnaie unique, mais aussi le scepticisme de certains observateurs qui voient l’envol de la nouvelle devise communautaire, plombé par les difficultés politiques, sécuritaires et économiques de certains Etats de l’espace communautaire. En attendant, l’on peut déjà se nourrir d’espoirs, au regard des montagnes de difficultés franchies et du chemin de l’avenir qui semble déjà bien balisé. Il faut, toutefois, éviter de tomber dans un optimisme béat, car non seulement certains Etats, au nom des intérêts particuliers, peuvent jouer à la souris en mordant puis en soufflant, mais aussi en raison des nécessaires obstacles que ne manqueront pas de jeter sur le chemin, les Occidentaux qui ne voient pas d’un bon œil cette nouvelle affirmation de la souveraineté africaine. En tout état de cause, les Africains ont l’occasion de prouver à la face du monde leur maturité et mettre ainsi fin au mythe du nègre éternel enfant incapable de s’assumer.



SAHO
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