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Le Quotidien N° 829 du 29/7/2013

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Presidentielle au Mali : Pari gagné !
Publié le lundi 29 juillet 2013   |  Le Quotidien




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Pas grand monde croyait en la capacité des Maliens d’organiser la présidentielle ce 28 juillet. Et pourtant, c’est fait. Avec certes des insuffisances, mais il ne pouvait en être autrement pour un pays qui revient tout droit de l’enfer djihadiste. Pari réussi donc pour les autorités de transition avec à leur tête le président Dioncounda Traoré, qui a cru jusqu’au bout en la faisabilité de cette date. La France aussi doit sans doute se frotter les mains. Elle s’est beaucoup engagée dans le respect de cette date à travers des mots de François Hollande que certains ont pris pour du paternalisme : "Nous voulons qu’il y ait des élections au Mali à la fin du mois de juillet. Et ça, nous serons intraitables là-dessus ». Ce qui fait dire à certains que ces élections ont été dictées par l’ex-puissance coloniale. Leur chef de file n’est personne d’autre que Tiébilé Dramé, le candidat qui, pour justifier sa peur d’affronter les urnes, a jeté l’éponge en prétextant de l’impossibilité de tenir la date du 28 juillet. C’est aussi lui qui a traité le ministre des Affaires étrangères français de « directeur des élections au Mali ». Ceux qui tiennent ce discours sont les mêmes à avoir appelé la France au secours pour les délivrer des djihadistes. Quelle hypocrisie !
Cette présidentielle, en attendant de voir comment les résultats seront accueillis par les candidats, est un succès à d’un titre. Sa tenue est en elle-même la preuve de la volonté du peuple malien de tourner rapidement la page de la transition. Et pour cela, il a su puiser dans les tréfonds de ses ressources, pour arriver à organiser cette présidentielle, à peine les islamistes défaits et le pays réunifié. La campagne électorale apaisée et sans incident est aussi un signe de maturité politique des différents acteurs et un démenti cinglant aux prévisions alarmistes sur les risques d’attentat. Même kidal, jugée naguère place forte des rebelles touareg, a vu au moins deux candidats y mener campagne. Et, last but not least, le scrutin a bel et bien eu lieu à Kidal, chose inimaginable il y a peu. L’un dans l’autre, le scrutin malien est une leçon de courage. Libéré par la France et le Tchad, le peuple malien a voulu démontrer qu’il pouvait assumer le reste du chemin vers un meilleur destin, en gagnant le pari du retour à l’ordre constitutionnel normal. Jadis cité en exemple dans la sous-région pour son expérience démocratique apaisée, le Mali a connu une parenthèse douloureuse qui a dû lui faire honte. Alors, il veut la refermer, définitivement, en réussissant ce premier test de la présidentielle.
Bien entendu, le président élu, probablement après un second tour, aura encore besoin de l’accompagnement de la communauté internationale. Cette aide ne sera pas que politique, diplomatique et économique. Elle sera surtout militaire et sécuritaire. Le Mali aura en effet besoin encore longtemps des troupes de la MINUSMA et de l’opération Serval pour se maintenir dans la stabilité et la paix retrouvées, et surtout pour protéger le nouveau pouvoir démocratiquement élu. L’indépendance totale n’est donc pas pour demain. Car il faut tenir à l’œil le soldat égaré Amadou Haya Sanogo, dont on ne sait s’il s’est résolument rangé à la volonté des Maliens de ne plus voir les militaires se mêler des choses politiques.
Pour l’Afrique, peu importe d’ailleurs qui sortira vainqueur des urnes. L’essentiel est qu’il sache réellement incarner les aspirations profondes du peuple malien. Il doit aller vite et bien, tant les besoins des populations sont pressants. On sait ce que les Maliens veulent de leur prochain président : veiller au retour en bon ordre des réfugiés, assurer l’intégrité territoriale du Mali, renforcer le tissu social mis à mal par les mouvement islamistes et touareg, relancer la machine économique tout en veillant au panier de la ménagère, résoudre l’épineuse question de l’éducation et du chômage des jeunes, asseoir définitivement l’Etat de droit au Mali, lutter impitoyablement contre les détournements et la corruption. Tous les candidats ont sans doute inscrit ces thèmes au cœur de leurs projets de société. Mais une chose est de promettre, et une autre est d’agir. Ce qui est sûr, le futur président malien doit savoir qu’il n’aura pas d’état de grâce .
La Rédaction

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