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Frigidité : de petites ficelles pour trouver le plaisir
Publié le mercredi 31 janvier 2018  |  L`Observateur Paalga




Diminution ou absence totale de plaisir et manque de satisfaction lors des rapports sexuels sont des plaintes récurrentes de femmes dites frigides. Mais il ne faut pas oublier que le plaisir est parfois fonction de la performance du partenaire. A ce sujet d’ailleurs, certains (du fait certainement de l’expérience) diraient qu’il n’y a pas de femme frigide mais des hommes maladroits.

La frigidité ou l’anorgasmie, prise comme une dysfonction sexuelle, peut toutefois se retrouver chez les hommes avec des problèmes comme l’impuissance sexuelle ou la dysfonction érectile. C’est dire que plusieurs paramètres sont à considérer en matière de sexualité pour obtenir une pleine satisfaction. Découvrons-les avec le Pr Charlemagne Ouédraogo, gynécologue-obstétricien

« Je suis une jeune fille de 26 ans et je suis fiancée, je sors avec mon chéri depuis 7 ans, mais quand il me touche, souvent je ne ressens rien. Mon problème est que je n'aime pas du tout faire l'amour et j'aimerais avoir des conseils pour remédier à ça. Qu'est-ce que vous me conseillez ?

PS : c'est lui qui m'a deviergée. Merci ». Cela est un cri de détresse d’une fille qui, de façon anonyme, a exposé un problème intime sur les réseaux sociaux, dans un groupe de discussions, pour avoir des solutions. Combien de femmes souffrent du même problème qui s’apparente à la frigidité ? Combien osent en parler, à découvert ou à visage voilé ? Elles ne doivent pas être bien nombreuses.

Pourtant, selon le Pr Charlemagne Ouédraogo, Chef du service Gynécologie-Obstétrique de l’hôpital de district de Bogodogo, la frigidité ou l’anorgasmie se vainc par la communication sexuelle. Définie comme «une diminution ou une absence de plaisir pendant les rapports sexuels », elle se traduit par une insatisfaction sexuelle chez la femme ou l’homme. Oui, chez l’homme, car la femme n’est pas la seule à souffrir de frigidité, quoique ce ne soit pas une maladie. La frigidité étant une dysfonction sexuelle, «son équivalent chez l’homme est l’impuissance ou la dysfonction érectile qui l’empêchent d’avoir des rapports sexuels, le désir ou de jouir », a indiqué le Pr Charlemagne Ouédraogo.

«En matière de sexualité, personne ne naît performant… »

La frigidité peut être partielle : «C’est quand on n’est pas satisfait jusqu’au bout. Le cycle sexuel est constitué des phases de désir, d’excitation, de plateau, d’orgasme et de résolution. Vous pouvez donc commencer et ne pas pouvoir achever tous ces cycles. A ce moment, c’est partiel », a-t-il expliqué.

Il y a la frigidité totale : «Là, vous ne pouvez même pas démarrer», dira-t-il.

Cependant, a relevé le professeur, quelqu’un qui n’est pas en activité sexuelle ne peut pas savoir s’il est frigide ou pas.

Plusieurs facteurs expliquent la frigidité, en particulier celle de la femme. Le principal obstacle de la libido dans notre contexte, à en croire le Pr Ouédraogo, c’est l’éducation qui est rigide et tue, par conséquent, la sexualité de la jeune fille ; ainsi, à l’âge adulte, elle rencontre des difficultés à entamer sa sexualité ou à avoir l’équilibre sexuel, simplement parce que, pendant toute son enfance ou son adolescence, la sexualité ne lui a pas été enseignée mais plutôt réprimée. «Brusquement, elle se retrouve dans la vie sexuelle, à la faveur d’un mariage et c’est là qu’elle doit apprendre à se découvrir. Ce n’est pas évident», a-t-il regretté ; fort heureusement, foi du spécialiste de la sexualité, on peut traverser une période de frigidité pour après se retrouver en équilibre sexuel avec l’apprentissage : «En matière de sexualité, personne ne naît performant, il n’y a que l’apprentissage qui aguerrit. La sexualité évolue en dents de scie chez tout le monde, avec des hauts et des bas», a-t-il, en effet, assuré.

L’âge constitue également un facteur de risque de frigidité. Chez la femme, la ménopause est réputée être une grande période de frigidité pour beaucoup. Cela, parce que, a expliqué notre interlocuteur, pendant cette phase, il est beaucoup question d’hormones et la sexualité est sous la grande influence des hormones : en quantité insuffisante ou abondante, elles jouent sur la sexualité de la femme ;

chez l’homme également, il y a une grande perturbation de la sexualité pendant l’andropause. «Il y a un manque de désir, et la fonction érectile devient moins vigoureuse», a relevé le Pr Ouédraogo.

Un autre facteur de risque chez la femme est l’excision. Mais, a tenu à préciser le gynéco, il n’y a pas de relation étroite de cause à effet entre ces deux phénomènes : «Toutes les femmes excisées ne sont pas frigides, il y a des femmes qui ont été victimes de mutilations mais qui vivent leur sexualité de façon complète », dira-t-il avant de souligner qu’il y a aussi des femmes qui ne sont pas excisées mais qui sont frigides

La communication, la route qui mène au 7e ciel

La reconstitution du clitoris dont il est un spécialiste permet-elle assurément à celles qui n’arrivaient pas à prendre leur pied de jouir ? Non a dit, catégorique, celui pour qui le sexe n’a aucun secret : « On ne le fait pas pour l’orgasme, mais pour une correction physique. Mais si cette correction peut apporter de l’orgasme, nous disons alhamdoulillaahi (Dieu merci en arabe : ndlr). En tout cas, si une femme vient nous voir parce qu’elle est excisée et ne jouirait pas et demande pour cela une reconstitution du clitoris, nous ne le faisons pas, car rien ne certifie qu’après la reconstitution elle va pouvoir jouir d’autant que la sexualité est complexe. Il y a beaucoup de choses qui entrent en compte, s’agissant d’atteindre l’orgasme : en guise d’exemple que j’aime prendre à ce sujet, c’est comme un bon repas qu’on mange. Pour avoir ce bon repas, il faut un bon cuisinier et des ingrédients. Toutefois si, à deux cuisiniers du même grade, vous donnez les mêmes ingrédients, le repas de l’un ne va pas avoir le même goût, que celui de l’autre, car chacun combinera les ingrédients à son goût, selon son désir. C’est exactement pareil pour la sexualité».

Certaines personnes font également croire que la prise de la pilule peut provoquer une baisse de la libido. Faux, rétorque le Pr Ouédraogo : «Aucune contraception ne donne la frigidité »

Il en est de même de la sécheresse vaginale qui ne saurait en être une cause : « Elle (la sécheresse vaginale : ndlr) fait partie des manifestations des troubles sexuels. Lorsqu’une femme en plein âge sexuel n’a pas de lubrification, elle n’est pas excitée et ne peut pas jouir ».

Il est important de savoir qu’il n’y a pas de traitement médical pour prévenir ou guérir la frigidité. Par contre, il peut arriver que le traitement de certains problèmes organiques permette d’y remédier à travers la chirurgie ou les médicaments : c’est le cas par exemple des gros fibromes ou des douleurs pelviennes.

A en croire l’enseignant d’université, la meilleure route du 7e ciel, c’est la communication : «La sexualité n’aime pas le mutisme. En communiquant avec son partenaire, on arrive à corriger certaines imperfections et à réussir sa sexualité », dira-t-il.

Il a déconseillé l’utilisation de certains produits dits secrets par la gent féminine pour soigner des troubles sexuels : «Evitez l’introduction dans le vagin de ces produits qui sont généralement caustiques. Ils peuvent entraîner une brûlure ou une fermeture du vagin », a-t-il exhorté avant d’inviter toute personne ayant un problème sexuel à consulter un agent de santé.

Alima Séogo née Koanda
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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