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Saison cotonnière 2017-2018 : les producteurs d’or blanc broient du noir
Publié le mercredi 31 janvier 2018  |  L`Observateur Paalga
Vente
© Autre presse par DR
Vente de coton




La saison agricole écoulée s’est soldée par un déficit céréalier de 647 727 tonnes. La filière coton n’a pas échappé à cette année noire. Le ciel, qui n’a pas été suffisamment généreux cette année, semble être le coupable tout désigné de cette mauvaise passe mais une partie des cotonculteurs, réunie sous la coupole de l’Organisation démocratique de la jeunesse (ODJ), met également en cause la qualité des intrants fournis par la SOFITEX. Ce groupe était face à la presse le 30 janvier 2018 à Ouagadougou pour dénoncer une mafia du coton et appeler à des mesures d’assouplissement en faveur des producteurs désabusés.

« L’annulation des crédits intrants accordés aux paysans par la SOFITEX (Société burkinabè des fibres textiles) pour la campagne agricole 2017-2018 à cause de la mauvaise pluviométrie de cette campagne cotonnière et le dédommagement des paysans producteurs de coton qui ont reçu des intrants de mauvaise qualité de la part de la SOFITEX tout comme le suivi de l’identification et la sanction de tous les acteurs impliqués dans cette scandaleuse affaire. » Ce sont les deux principales revendications d’Adama Camara, secrétaire général du groupement Miwabani dans le Tuy, et de ses camarades de 14 autres provinces, tous membres de l’ODJ, une organisation de la société civile.

Concernant le premier point, Adama Camara a expliqué que les paysans s’endettent auprès de la SOFITEX en engrais, insecticides, herbicides, et semences pour produire le coton qui sera ensuite vendu au magnat du textile, lequel fait une rétention à la source des crédits qu’elle a accordés aux cotonculteurs. Mais voilà, cette année la pluviométrie a été insuffisante, ce qui ne permet pas aux producteurs d’honorer leurs engagements, à en croire les conférenciers du jour, exemple à l’appui. Plusieurs groupements dont ils sont membres, qui étaient censés pallier leur défaillance à travers la caution solidaire, ont eux-mêmes leurs comptes dans le rouge. Vu que ce n’est la faute de personne, sinon de Dame Nature, les producteurs affiliés à l’ODJ estiment que « les paysans ne doivent pas être les seuls à supporter les conséquences catastrophiques de la campagne ». Par conséquent, ils exigent que la SOFITEX efface purement et simplement l’ardoise des producteurs pour la saison cotonnière 2017-2018 ; d’autant plus que le roi de la fibre burkinabè n’est pas étranger, selon les producteurs, à cette baisse de rendement. Leur verdict est implacable : la SOFITEX leur a fourgué cette année du mauvais engrais, principalement dans les provinces du Tuy et des Balé.

Les agriculteurs concernés affirment avoir interpellé la société sur la qualité douteuse de cet intrant produit par l’entreprise Agro Pro sans obtenir de réponses satisfaisantes. « Nous avons des réserves vis-à-vis du rapport d’analyse de l’engrais mis en cause. Cette analyse a été commanditée par le fournisseur lui-même, Agro Pro, sans l’implication des experts de la SOFITEX, encore moins de l’UNPCB », a exposé Adama Camara, qui exige qu’une contre-expertise indépendante soit menée pour faire la lumière sur cette affaire d’engrais qui n’enrichit pas.

Lui et les siens appellent l’UNPCB à prendre les mesures nécessaires pour garantir les intérêts des paysans. Ils accusent d’ailleurs la structure faîtière de la filière de jouer un double jeu dans cette affaire et de défendre en réalité les intérêts de la SOFITEX, dont elle est actionnaire. Ils souhaitent par ailleurs qu’une suite judiciaire soit donnée aux rapports de l’ASCE-LC sur l’UNPCB de 2015 qui montrent que « des milliards de francs CFA ont été détournés par des dirigeants de l’Union dont certains sont toujours dans les instances actuelles de l’UNPCB ».


Hugues Richard Sama
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