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La sous-nutrition toujours "tueuse d’enfants" au Burkina, rappelle Melinda Gates
Publié le mercredi 24 janvier 2018  |  AFP
Le
© Présidence par DR
Le Président Roch Marc Christian Kaboré reçoit Madame Melinda Gates
Mardi 23 janvier 2018.Ouagadougou.Arrivée au Burkina dans la cadre d’une visite de travail, Madame Melinda GATES, co-présidente de la Fondation Bill et Melinda GATES a été reçue en audience par le Président du Faso.




Ouagadougou - La sous-nutrition reste "une des plus
grandes tueuses d'enfants au Burkina Faso", rappelle dans un entretien à l'AFP
Melinda Gates, l'épouse du milliardaire Bill Gates, dont la fondation va
investir 45 millions de dollars dans des programmes de nutrition et de
planification familiale dans ce pays.
Au Burkina, pays de 20 millions d'habitants parmi les plus pauvres de la
planète, près de 40% des décès d'enfants de moins de 5 ans sont attribuables à
la sous-nutrition et près d'un quart des enfants souffrent de retards de
croissance, selon des données fournies par la Fondation.
"Si on s'intéresse aux enfants dans un pays et si on veut qu'ils atteignent
leur potentiel maximum, alors ils ont besoin d'être nourris correctement",
souligne Melinda Gates lors d'une visite cette semaine à Ouagadougou.
"C'est un domaine où les gouvernements n'ont pas toujours fait les bons
investissements", estime-t-elle, prônant notamment l'allaitement maternel
exclusif dans ces zones où l'eau est souvent impropre à la consommation.
"Si on fait les bons investissements en s'assurant que les populations
savent allaiter et nourrir leur enfants correctement, des investissements dans
l'eau et les installations sanitaires, alors ces enfants pourront sortir de ce
cycle de malnutrition. C'est possible!".
"Si l'allaitement n'est pas exclusif dès la naissance et qu'on donne de
l'eau (...) qui n'est pas propre malheureusement (...) l'enfant ne se
développe pas correctement", explique-t-elle, rappelant que sans une
alimentation suffisante, il est impossible de bien étudier ou de bien
développer son cerveau.
Elle insiste aussi sur la bonne alimentation des mères pour qu'elles
puissent donner naissance à des enfants sains.

- L'importance de la contraception -

Soulignant le lien entre "nutrition et agriculture", Mme Gates est
convaincue qu'il faut favoriser le développement des activités agricoles des
femmes et notamment les aider à développer leur cheptel de volailles. "Plus de
90% de la population au Burkina Faso travaille dans l'agriculture, beaucoup
sont des femmes et la plupart d'entre elles ont des volailles".
"Elles peuvent évidemment utiliser la volaille pour nourrir leur famille,
mais elles peuvent aussi utiliser le revenu additionnel de la vente de poulets
au marché pour acheter d'autres éléments nutritionnels pour nourrir leurs
enfants et surtout leurs bébés" ainsi qu'"utiliser les oeufs comme complément
alimentaire", explique Mme Gates.
"Quand on commence à sortir de la pauvreté, on change ce qu'on donne à
manger à ses enfants", souligne-t-elle.
Mme Gates, dont la fondation est particulièrement active dans le domaine de
la planification familiale, continue à plaider pour un meilleur accès des
femmes à la contraception.
La fondation a ainsi alloué 10 millions de dollars à des programmes de
contraception, qui doivent permettre aux femmes de planifier et d'espacer
leurs grossesses.
"Si les femmes n'ont pas accès à la contraception, elles sont enfermées
dans un cycle de pauvreté. Quand une femme a plusieurs enfants à la suite,
elle ne peut pas bien les nourrir, ils ne grandissent pas correctement et la
famille n'a pas les ressources pour les éduquer", souligne-t-elle.
"A l'inverse, si les femmes apprennent à espacer de 3 ans les naissances de
leurs enfants, ceux-ci auront plus de chances de fêter leur 5e anniversaire
(...) Ca leur donnera aussi plus de temps pour les champs ou obtenir un
travail et ainsi participer à l'économie", dit-elle.
"On sait que les pays qui sont passés d'un revenu faible à un revenu moyen
sont passés par cette transition, par le fait de rendre les contraceptifs
largement disponibles à leurs populations", assure-t-elle.
Il faut éduquer et faire accepter la contraception : "Il faut passer par
les leaders religieux et traditionnels. Nous devons éduquer les maris souvent
en premier et les belle-mères si elles vivent dans la cour. Les femmes sont
soumises à une pression sociale. Mais quand, par exemple, un mari comprend que
ses enfants seront en meilleure santé s'il laisse sa femme espacer les
naissances, s'il voit que sa femme se porte mieux et qu'ils ont plus de moyens
pour leurs enfants (...) le nombre d'enfants diminuera naturellement", estime
Mme Gates.
"Si les moyens de contraception sont largement mis à disposition et si les
femmes sont éduquées, alors on peut voir le dividende démographique porter ses
fruits", promet Melinda Gates, dont c'est un des chevaux de bataille depuis de
nombreuses années.
"Une femme qui prend cette décision ça change la famille, ça change la
communauté et finalement ça change le pays! Nous avons vu ça partout dans le
monde, en France, aux Etats-Unis, au Pérou, au Bangladesh et dans beaucoup de
pays d'Afrique", conclut-elle.




str-pgf/de/jlb
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