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Tentative présumée de déstabilisation de l’Etat : « Le CAR invite la justice militaire à communiquer davantage»
Publié le lundi 22 janvier 2018  |  Le Pays
Lutte
© aOuaga.com par Séni Dabo
Lutte contre le référendum : le CAR se dit menacé
Mercredi 3 septembre 2014. Ouagadougou. Les responsables du Collectif anti-référendum (CAR) au Faso ont animé une conférence de presse pour faire part des menaces, des intimidations et d`agressions dont sont victimes certains de leurs militants dans la capitale. Photo : Hervé Ouattara, président du CAR




Ceci est une déclaration du Citoyen africain pour la renaissance (CAR) sur la situation sociopolitique nationale. Une situation marquée par la grogne au niveau social et par l’affaire de déstabilisation du pouvoir dans laquelle le colonel Auguste Denise Barry est mis en cause. Lisez plutôt !

Réunie en session extraordinaire le samedi 20 et le dimanche 21 janvier 2018 pour examiner la situation sociopolitique et économique de notre pays, notre structure, le Citoyen africain pour la renaissance (CAR), soucieuse de la sauvegarde du cadre démocratique, de la quiétude sociale et de la cohésion nationale, et après analyse approfondie de la situation, rend publique la déclaration dont la teneur suit :

Mesdames et Messieurs,

Depuis plusieurs mois, notre pays vit une situation explosive sur le plan social, marquée par une grogne de toutes les catégories socioprofessionnelles, notamment au niveau du secteur public.

A cela s’ajoute une situation économique et financière caractérisée par une banqueroute totale à cause d’une gestion hasardeuse et calamiteuse, symptôme d’un régime qui fait de la corruption et du népotisme son mode de gouvernance.

Enfin, une situation sécuritaire et politique extrêmement délétère avec des partis politiques infiltrés et concassés. Des syndicats et des organisations de la société civile sont tour à tour, censurés et/ou instrumentalisés en vue d’être au service quasi exclusif des princes régnants.

Face à une telle situation d’une extrême gravité, le CAR tient à féliciter, d’abord, le gouvernement et les syndicats de l’Education pour la reprise du dialogue et les avancées opérées lors des discussions. Comme on le dit, l’importance de l’éducation, dans toute société, n’est plus à démontrer. C’est un fait indéniable. Toute société voulant s’engager dans le processus d’un développement intégral, doit miser d’abord et avant tout sur l’éducation, considérée par John Dewey comme la « méthode fondamentale du progrès ». Pour notre part, la profession d’enseignant doit être entourée de la juste considération politique et sociale qu’elle mérite. Ne dit-on pas souvent : « tant vaut l’école tant vaut la nation » ? Nous devons repenser notre système éducatif et apprendre à avoir un langage de vérité et de sincérité les uns envers les autres.

C’est pourquoi le CAR interpelle le gouvernement sur la nécessité de créer, le plus rapidement possible, ce cadre de dialogue, de vérité et de sincérité avec les partenaires sociaux, en vue d’échanger et de trouver un compromis sur la réforme du système des rémunérations de la Fonction publique proposée par le chef de l’Etat, mais également, de réfléchir sur l’opportunité d’un Haut conseil de dialogue social déjà décrié et non consensuel, dont les missions pourraient être confiées au Médiateur du Faso ou au Haut conseil pour la réconciliation nationale. Dans ce contexte de vie chère où il est question de réduire le train de vie de l’Etat, le gouvernement devrait se garder de créer des structures budgétivores et de récompense.


Le CAR s’est également inquiété des récentes arrestations, pour tentative de déstabilisation, intervenues dans notre pays. Le CAR invite la Justice militaire à beaucoup communiquer sur l’affaire, afin de situer notre peuple, au risque de penser à une épuration dans tous les secteurs de la vie de la Nation. La Justice burkinabè ne doit pas être un gourdin dont se sert l’Etat, à sa guise, pour régler des comptes politiques et instaurer, sur le modèle de Félix Houphouët Boigny au début de l’indépendance, un pouvoir sans partage par un règne d’une main de fer. C’est pourquoi nous réitérons notre appel à la justice, afin que ce dossier connaisse toutes les procédures légales et soit traité selon les normes juridiques en vigueur.

En tout état de cause, le CAR, conscient de la situation délicate que traverse le Burkina Faso, invite l’ensemble des citoyennes et des citoyens de toutes les composantes de la société burkinabè, à œuvrer pour l’apaisement du climat social et d’éviter, par la même occasion, des déchirures complémentaires. Le CAR invite toutes les parties protagonistes à privilégier le dialogue et la concertation afin d’aboutir à des compromis heureux. Le CAR rappelle que la quête et l’instauration de la démocratie pluraliste ont été acquises au prix de lourds sacrifices que rien ne devrait occulter. La stabilité du pays est à ce prix et la responsabilité y relative incombe à chacun de nous tous.

Vive la lutte des Peuples,

Vive le Burkina Faso

Vive le Mouvement CAR

Force et Honneur

Pour le Bureau National

Le Président

Hervé Ouattara
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