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La boxe professionnelle n’est pas l’apanage de l’Etat
Publié le jeudi 11 janvier 2018  |  Sidwaya
CAN
© aOuaga.com par A.O
CAN 2017 : le Burkina fait le bilan de sa participation
Mardi 14 février 2017. Ouagadougou. Le ministre des Sports et des Loisirs, Taïrou Bangré, a animé une conférence de presse pour faire le bilan de la participation de l"équipe nationale de football, les Etalons, à la 31e édition de la Coupe d`Afrique des nations (CAN) de football au Gabon




Très discret dans les médias, le premier responsable des sports et des loisirs burkinabè, le docteur Taïrou Bangré a accepté s’ouvrir pour parler des grands axes de son département. De la Politique nationale des sports et des loisirs (PNSL) en passant par ses rapports avec les structures fédérales, il n’a éludé aucun sujet.

Sidwaya (S.) : Quel regard portez-vous sur la nouvelle politique des sports et des loisirs ?

Taïrou Bangré (T.B.) : La politique nationale des sports et des loisirs, adoptée en Conseil des ministres le 8 novembre 2017, est désormais le référentiel d’intervention en matière de sport et de loisirs. Ce référentiel tire son fondement du programme de Son Excellence monsieur le Président du Faso, du Plan national de développement économique et social (PNDES) 2016 – 2020 et de l’Etude nationale prospective « Burkina 2025 ».
Le document de la PNSL est notre feuille de route au cours des prochaines années. Elle vise l’atteinte d’un objectif majeur de l’axe 3 du PNDES qui ambitionne de « dynamiser les secteurs porteurs pour la croissance et l’emploi ».
Un des effets attendus de cet axe est l’amélioration de la contribution des industries culturelles, touristiques et sportives à l’économie nationale, à travers «…l’augmentation de l’offre de formation sportive, l’accroissement des infrastructures sportives, culturelles, touristiques et de loisirs de qualité ».
En cohérence avec cet axe, la PNSL se donne pour objectif prioritaire la réalisation des infrastructures de sports et de loisirs suivant les critères de disponibilité, d’accessibilité, de qualité et de respect des normes internationales, la formation et le renforcement des capacités des acteurs du sport et des loisirs, la prise de mesures en faveur de la création d’industries des sports et des loisirs à même de générer de la richesse et des emplois au profit de la jeunesse et des femmes.

S. : Cette nouvelle politique cadre-t-elle avec les réalités du moment au Faso ?

T.B. : La PNSL ne vient pas du néant. Elle est issue de l’analyse diagnostique des deux précédentes politiques, celle des sports mise en œuvre entre 2007 et 2013 et celle des loisirs mise en œuvre entre 2009 et 2014, des tournées que j’ai moi-même effectuée dans les treize régions du Burkina et du recueil de la perception du mouvement sportif sur l’exécution des activités de notre département durant les périodes de mise en œuvre des deux politiques. Cette analyse avait pour objectif que la PNSL cadre avec la réalité de la situation de notre sport et de nos activités de loisir. En prenant l’exemple des infrastructures, le diagnostic a établi qu’elles sont insuffisantes, inégalement réparties sur le territoire, vétustes, inachevées et pas aux normes techniques requises.
Suivant les instructions de Son Excellence monsieur le Président du Faso, dès ma prise de fonction, j’ai entrepris, avec mes services techniques et les départements ministériels concernés d’en construire de nouvelles en tenant compte de la répartition spatiale, de réhabiliter les plus dégradées, d’achever celles qui sont en souffrance et de veiller à leur mise en conformité avec les normes internationales.

S. : Vous êtes plus porté sur les infrastructures. Quelle politique à ce niveau vous empruntez ?

T.B. : La vision que nous avons en la matière est claire. Il s’agit de doter toutes les régions avec un minimum en vue de permettre aux jeunes en particulier et aux populations en général de pratiquer la discipline de leur choix. C’est à cet effet que nous avons pour ambition de construire un stade régional « avec pelouse et tartan » dans chacune des treize régions, un terrain provincial dans chaque province, de construire un plateau omnisports dans chaque commune ainsi qu’un centre de sports et de loisirs de proximité et un parcours sportif (hôpitaux, monuments, etc.), de construire des gymnases dans les arrondissements, les universités, établissements et instituts de formation et d’enseignement.
Ces acquisitions d’infrastructures doivent obéir aux critères de la répartition spatiale harmonieuse, de l’accessibilité, de la qualité, du respect des normes et de la durabilité. En tous les cas, c’est ce qui nous guide et nous mettons tout en œuvre pour réunir les moyens en vue d’y parvenir.

S. : Quelle est l’évolution des différents chantiers au niveau des infrastructures?

T.B. : Vous avez sans doute constaté que la quasi-totalité des chantiers du 11-Décembre à Gaoua ont été conduits à bon port à la satisfaction des bénéficiaires. Ceci pour dire que les infrastructures sportives, construites dans le cadre du 11-Décembre, constituent un pan important de notre politique et j’ai donné les instructions pour qu’elles soient exécutées avec sérieux et professionnalisme. Pour ce faire, j’ai mis en place au niveau du ministère une cellule de supervision et personnellement j’effectue régulièrement des visites sur les chantiers pour prévenir les éventuels retards et mauvaises mises en œuvre.
Par ailleurs, nous avons trouvé des stades régionaux en souffrance et nous nous attelons à les achever ainsi qu’à les mettre aux normes requises. Nous avons aussi lancé de nouveaux chantiers comme celui de Yéguéré à Bobo-Dioulasso qui est presqu’achevé et celui de Wayalghin. D’autres sont en voie d’être lancés au lycée Ouezzin, à l’université, à Somgandé…

S. : Quelles sont vos relations avec les partenaires techniques que sont essentiellement les fédérations sportives ?

T.B. : Nous avons entrepris de travailler en bonne intelligence avec elles. Ceci en mettant en place un cadre de dialogue permanent qui passe par la Direction générale des sports et les différentes directions centrales et rattachées telles que le Fonds national pour la promotion du sport et des loisirs (FNPSL), l’Office de gestion des infrastructures sportives (OGIS) et le Palais omnisports de Ouaga 2000.
Il est certain que leurs attentes sont grandes alors que les moyens, notamment financiers, qui sont des subventions allouées au sport sont assez faibles. Mais, nous travaillons aussi à leur faire comprendre qu’elles ne doivent pas tout attendre de l’Etat. En tant qu’associations, les fédérations mènent librement leurs activités et dans ce cadre, elles sont tenues de prendre des initiatives pour mobiliser les moyens qu’il leur faut pour ça.

S. : Pouvez-vous nous dresser la situation de l’arbitrage budgétaire et les procédures de financement ?

T.B. : Le financement qu’alloue le département aux fédérations se fait sous forme de subvention. Le département finance à partir des programmes d’activités soumis, une partie de ces activités, le choix se faisant à partir des priorités de développement du sport et des loisirs. D’une manière générale, on finance les différents championnats nationaux et on convient des autres activités à prendre en charge en accord avec les fédérations.

S. : Vous avez organisé la Nuit des partenaires. Avez-vous reçu l’effet escompté ?

T.B. : La Nuit des partenaires avait pour but de reconnaître et de saluer les efforts faits par toutes les personnes physiques et morales qui soutiennent financièrement et matériellement le développement des sports et des loisirs dans notre pays. Il faut savoir que sans ces soutiens, il y a beaucoup de disciplines qui sont vouées à rester dans l’ombre. A cette occasion, nous avons eu à passer deux messages. Premièrement leur dire merci et deuxièmement, les inviter à faire encore plus. C’est sur ce second message que nous espérons un effet. A travers déjà le Tour du Faso, on a constaté un effet, avec presque tous les partenaires traditionnels qui ont reconduit leur soutien. Même si pour l’heure, le Tour ne se suffit pas à lui-même, on ne désespère pas que les sponsors revoient à la hausse leur contribution ou qu’il y en ait de nouveaux.
Quant aux autres disciplines, il reste des efforts à faire. Nous travaillons sur des textes législatifs incitatifs à même de favoriser le sponsoring dans notre sport. Il faut à ce titre que l’Etat envoie des signaux, à travers la parafiscalité par exemple afin que les personnes morales surtout trouvent un intérêt à accompagner le développement du sport dans notre pays.

S.: Quel rôle joue véritablement le Fonds national pour la promotion des sports et des loisirs ?

T.B. : C’est un rôle de financement des activités sportives et de loisirs, de construction des équipements nécessaires à une pratique sécurisée et dans des conditions qui permettent aux sportifs d’être performants, d’accompagnement des structures du ministère et parfois aussi de soutien à des personnes physiques organisant des manifestations sportives ou de loisirs, aux anciens sportifs (projets d’insertion professionnelle en vue).

S. : Quelle est actuellement la situation de l’USSU-BF ?

T.B. : L’USSU-BF sera désormais pilotée par le ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation. Il est en train de s’organiser pour la prise en charge totale de cette activité. Mais le MSL sera toujours à leur côté pour les accompagner techniquement.

S. : La formation fait-elle encore partie de vos priorités au niveau du département ?

T.B. : La formation reste une de nos priorités. Dans le cadre du renforcement du capital humain, naturellement chaque ministère intègre dans ses activités un volet concernant la formation et le recyclage de ses agents.
Pour ce qui est des cadres des structures fédératives, il va sans dire que c’est également un volet très important. Comment développer le sport si les personnels chargés de l’encadrement, de l’enseignement ou de l’animation d’une activité physique ou sportive n’ont pas les compétences requises, ce n’est pas possible. Maintenant, il revient aux fédérations d’émettre leurs besoins et le département voit dans quelle mesure il peut les accompagner.
Je précise cependant que plusieurs fédérations conduisent elles-mêmes les sessions de formations de leur personnel et cadres techniques.

S. : Les Etalons viennent d’échouer dans leur quête d’amener le Burkina Faso en coupe du monde. Un commentaire ?

T.B. : Je me dois d’abord de saluer la performance des joueurs, ils ont réalisé un bon parcours et ça n’a pas tenu à grand-chose pour que nous décrochions cette première qualification. Mais qu’à cela ne tienne, c’est le sport, il faut savoir prendre avec recul les succès et prendre avec philosophie les défaites. L’épisode de rejouer le match Afrique du Sud # Sénégal nous a beaucoup perturbé. C’est dommage mais étant fair-play j’ai félicité le Sénégal en leur souhaitant bonne chance pour le Mondial de Russie. Sinon, nous devons nous préparer à mieux rebondir et pourquoi pas à nous qualifier pour Qatar 2022.

S. : Duarte s’était fixé pour objectif d’amener les Etalons en Russie. Maintenant qu’il a échoué, est-il toujours l’homme de la situation pour permettre au Burkina de franchir un autre palier ?

T.B. : Le staff technique a contribué énormément au bon parcours des Etalons. Mais c’est la fédération de football qui a recruté Duarte, donc la réponse à cette question lui appartient.

S. : Les Etalons locaux aborderont sous peu le CHAN au Maroc. Suivez-vous de près leur préparation ?

T.B. : Cet aspect-là relève également de la structure fédérale. Toutefois, nous agissons de concert avec elle pour que l’équipe se présente dans de meilleures dispositions pour défendre nos couleurs lors du CHAN. En tous les cas, le département a avalisé le programme de préparation qui lui a été soumis par le staff technique et le bureau fédéral. J’ai pu assister à leur dernier entrainement en leur portant le message du gouvernement et de toute la Nation pour les mobiliser et les encourager à être à la hauteur de l’événement.

S. : Qu’est-ce qui sera mis afin qu’ils fassent une bonne compétition continentale comme l’équipe fanion ?

T.B. : Comme je l’ai dit, les dispositions ont été prises pour ce qui est du programme de préparation. Après un stage au Maroc fin novembre, il y a le second stage en Tunisie début janvier avant que l’équipe ne se rende au Maroc pour la phase finale du CHAN. Nous avons aussi mis en place un comité tripartite Ministère-Fédération–UNSE en vue de prendre en compte tous les paramètres pour réussir une bonne campagne. En tous les cas, nous mettons toutes les chances de notre côté en espérant que les locaux feront aussi bien sinon mieux que l’équipe A.

S. : Les Etalons cyclistes ont perdu leur maillot jaune sur ce 30ème Tour du Faso. Etes-vous gagné par la déception?

T.B. : Non pas du tout. C’est la compétition et il faut savoir perdre ou gagner. Bien entendu que j’aurais préféré qu’un des Etalons cyclistes termine avec le maillot jaune. Ce ne fut pas le cas, il faut analyser le résultat afin de voir les améliorations à apporter pour qu’au prochain Tour, nous sortions vainqueur. C’est cela à mon sens le plus important car il faut le savoir, nos adversaires ne sont pas venus pour faire de la figuration. Et s’ils ont gagné, on doit l’accepter et mieux se préparer pour les échéances futures.

S. : Aviez-vous gardé un œil constant sur les Etalons cyclistes qui étaient en préparation en France ?

T.B. : Cet aspect-là également est du ressort de la FBC. Mais bien sûr que je me tiens au courant en tant que premier responsable du sport au Burkina. A partir du moment où c’est le ministère qui assure la prise en charge, il est normal que je sache si tout se passe bien et c’est ce que j’ai fait.

S. : Vous ont-ils fait un retour sur leur condition de séjour et de préparation d’avant le Tour du Faso ?

T.B. : Avant même leur retour, j’en étais informé. C’est parce que nous nous étions informé sur les conditions que nous avons tout fait pour qu’ils aillent à ce stage de préparation en France. Maintenant est-ce que cela a eu un impact sur le résultat attendu ? Moi, je crois que oui puisque les coureurs qui ont pris part à ce stage sont montés en régime au fur et mesure des étapes. Il est sûr que nous aurions souhaité que les effets se ressentent dès l’entame du Tour. Ce ne fut pas le cas et c’est pourquoi, il faut en tirer tous les enseignements pour mieux penser le déroulement de tels stages à l’avenir.

S. : Quelle appréciation faites-vous de la participation des handballeurs burkinabè au championnat du monde junior qui a eu lieu en Algérie ?

T.B. : Dur apprentissage, nous l’avons tous noté avec les résultats obtenus. On s’est rendu compte qu’il y a un grand fossé entre les meilleures nations du continent et nous, donc inutile de parler de celui existant entre nous les meilleures nations du monde. Cela veut dire qu’il y a un énorme travail à faire dans certaines disciplines, sinon dans la plupart des disciplines. L’enseignement qu’on y a tiré est de l’ordre des efforts à faire pour combler ce fossé, mais cela n’est possible que par un travail méthodique sur le long terme. L’apprentissage du professionnalisme importe. Il faut que nous sachions avec précision où nous voulons aller et comment on y va.

S. : Les multiples médailles engrangées aux Jeux de la Francophonie vous motivent-elles à engager plus d’athlètes pour les prochaines échéances ?

T.B. : Non, car il faut engager les athlètes qui le méritent. Si nous avons deux athlètes méritants ce sera deux, si nous en avons dix ce sera dix, si nous en avons cent, ce sera cent. Ce sera comme ça et pas autrement. Maintenant, il peut arriver en fonction de la compétition, qu’on veuille encourager de jeunes athlètes qui présentent de belles promesses pour l’avenir, dans ce cas-ci et ce cas seulement, on peut faire des exceptions.

S. : Quelle est la situation actuelle des boxeurs burkinabè qui doivent défendre leurs ceintures ?

(T.B.) : Je l’ai déjà dit, le ministère va désormais veiller au développement d’une boxe amateur capable de gagner et d’une boxe amateur capable de sortir des professionnels en son sein. L’Etat n’a pas vocation à investir dans la boxe professionnelle et sur ce point il y aura un recentrage de notre vision.
La boxe professionnelle par rapport à nos moyens limités coûte très cher. Il faut tout prendre en charge même le boxeur étranger et son staff. Maintenant cette année, nous avons accompagné Sou Toké Patrice. Mais, je le redis, concernant les boxeurs professionnels, il leur faudra trouver des promoteurs qui vont organiser leurs combats. Notre politique qui est de doter beaucoup de Fédérations en infrastructures, nous allons nous atteler à acquérir des rings pour les boxeurs. Si nous disposons de rings dans les différentes régions, cela élargira la base des pratiquants dans cette discipline. Et c’est sûr que de là, sortiront des futurs champions surtout que dans le cadre du partenariat avec Cuba, nous avons demandé l’accompagnement de techniciens de boxe pour venir tirer notre noble art vers le haut. Il faut bien le noter, Cuba est une référence en matière de boxe dans le monde et si nous bénéficions de l’expertise cubaine, la boxe amateur pourra nous valoir des lauriers un jour surtout au niveau olympique. Telle est ma conviction.

S. : Bénéficieront-ils encore de l’accompagnement de votre département ?

T.B. : Ils auront l’accompagnement nécessaire dans le cas, où ils se prépareront pour aller défendre nos couleurs aux Jeux Olympiques.

S. : Quel message fort pourriez-vous lancer à tous les acteurs du monde sportif burkinabè en cette année 2018?

T.B. : D’abord c’est une adresse de vœux les meilleurs pour 2018. Aux agents du MSL et leurs familles pour mes vœux de parfaite santé et leur accompagnement toujours constant dans la réussite de nos missions. Au monde associatif, sportif et de loisirs, à l’ensemble des partenaires tous mes vœux de santé, de prospérité et d’investissement encore plus grand en faveur d’un sport qui gagne et d’activités de loisirs qui gagnent en pratique. Je les appelle surtout à s’approprier la Politique nationale des sports et des loisirs qui vient d’être adoptée et de tout mettre en œuvre pour qu’au cours des trois prochaines années, grâce à cette politique, nous transformions radicalement le visage du sport et des activités de loisirs au Burkina Faso.
A nos sportifs que cette année soit couronnée de succès individuels et collectifs ; aux Etalons plein succès pour les futures échéances. Bonne et heureuse année 2018.

Entretien réalisé par
Béranger ILBOUDO
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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