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L’Observateur Paalga N° 8424 du 25/7/2013

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Egypte : le vendredi de tous les dangers
Publié le vendredi 26 juillet 2013   |  L’Observateur Paalga




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De toute évidence, la fièvre qui s’est emparée du pays des Pharaons depuis l’éviction, par l’armée, de Mohamed Morsi n’est pas près de tomber. Pire, elle menace de monter, au regard des derniers développements qui viennent de s’y dérouler : en effet, le général Abdel Fattah-al-Sissi, auteur du coup de force du 3 juillet et nommé vice-président et ministre de la Défense du gouvernement intérimaire, a lancé, mercredi, un appel aussi incongru que dangereux.

Il a, en effet, invité les "Egyptiens honnêtes à descendre vendredi [ Aujourd'hui, NDLR] dans la rue pour me donner mandat pour en finir avec la violence et le terrorisme". Le véritable homme fort du pays aurait voulu précipiter tout son peuple au fond du Nil qu'il ne s'y serait pas pris autrement. Car dans la situation actuelle, une telle incitation vaut appel à la confrontation ouverte entre pro et anti-Morsi. En parlant d'en finir avec "le terrorisme", nul doute que le général entend faire usage de l'artillerie lourde contre ceux-là même qui protestent contre l'usurpation de leur pouvoir.

Et alors, ça sent le roussi ; depuis le «décagnotage» de leur président, Morsi, les Frères musulmans semblent s’être donné le mot d’ordre de manifester leur mécontentement tous les vendredis sans discontinuer. Visiblement, l’invite faite par le général, qui donne de fait quitus à ses partisans d’occuper, eux aussi, la rue, et ce, un vendredi, procède d’une volonté de contrer les ennemis politiques. Nul n’a l’apanage de la rue, soit, mais on attendait plus et mieux de cet homme qui, après tout, se révèle comme le véritable homme fort de l’Egypte et qui, pour cette raison, aurait dû faire preuve de plus de modération et de lucidité.

Car, à supposer que pro-Morsi et anti Morsi s’en tiennent à leur décision, il est à craindre que des affrontements violents se produisent ; et puisque l’on a juré d’arrêter le chef des Frères musulmans, cela ne peut que créer une tension supplémentaire dans un pays déjà fort électrisé. Si l’on ajoute à cela la détention de Morsi et de bien des leaders des Frères musulmans, on finit par se demander où se dirigent les nouvelles autorités du pays des Pharaons. Visiblement, elles ont décidé d’en découdre définitivement avec la confrérie. Reste à savoir à quel prix. Car enfin, il faut le reconnaître tout de même, Morsi à beau être considéré par ses tombeurs comme un autocrate aux desseins islamistes, il est un président venu au pouvoir par les urnes et en est ressorti par la force des armes.

L’appel lancé par le général à ses partisans se comprend mal. On attendait de lui, le véritable chef de l’Egypte actuelle, qu’il travaille à la feuille de route annoncée par ses amis et qui visiblement tardera à se mettre en place, occupés qu’ils sont à perpétrer des bagarres de rue avec des adversaires d’en face. Sans compter que l’on attendait qu’il prenne la courageuse décision d’élargir Morsi. L’homme peut, au moment où les tensions se trouvent exacerbées, apaiser la frustration et le ressentiment de ses partisans et éviter à l’Egypte de sombrer dans une sotte guerre civile dont on voit ce qu’elle produit depuis de longs mois en Syrie.

Le maintenir dans quelque sombre cachot condamne ses partisans à se retrouver orphelins d’un leader dont ils ont l’impression qu’il est martyrisé en dépit des règles démocratiques. Il va d'un regroupement politique comme d'une créature vivante : subitement décapité, il va dans tous les sens, faute de tête pour coordonner les mouvements. A quand la fin du désordre égyptien ? Nul ne saurait sérieusement le prédire.

Et pourtant, ce pays a besoin de cet apaisement qui rassemblera les fils de ce pays et lui permettra de rebondir. A l’heure actuelle, les Egyptiens sont loin de ce droit chemin : politiquement, c’est le chaos ; économiquement, le pays est à genoux ; et la destination du pays se trouve désertée par des touristes jadis nombreux qui désiraient visiter les mausolées des Pharaons ; malheureusement la fin de tout ce désordre ne semble pas pour bientôt.

Par Jean Claude Congo

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