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Commémoration du 3 janvier 1966 : préserver les libertés syndicales
Publié le jeudi 4 janvier 2018  |  Sidwaya
Grève
© aOuaga.com par Séni Dabo
Grève générale illimitée : le mot d`ordre levé après sa suspension
Lundi 14 décembre 2015. Ouagadougou. Centre d`éducation ouvrière. Les responsables de l`Unité d`action syndicale (UAS) ont animé une conférence de presse pour annoncer le mot d`ordre de grève générale illimitée lancée au moment du putsch du 16 septembre et suspendu 10 jours plus tard




L’Unité d’action syndicale (UAS) a célébré, le 52e anniversaire du soulèvement populaire de janvier 1966, le mercredi 3 janvier 2018. Trois panels ont été au menu de cette célébration.

Le mouvement syndical commémore, chaque 3 janvier, la chute du premier président de la Haute-Volta(actuel Burkina Faso), Maurice Yaméogo, en 1966. Pour ce 52e anniversaire, l’Unité d’action syndicale (UAS) n’a pas dérogé à la règle. Elle a, en effet, organisé, le mercredi 3 janvier 2018, à Ouagadougou, trois panels sous les thèmes : «Historique du 3 janvier 1966 », « Atteintes aux libertés syndicales », « La proposition de loi portant réglementation des grèves dans les secteurs publics ». L’exposé chronologique des faits qui ont précédé le 3 janvier 1966 a été livré par le secrétaire général de la Confédération nationale des travailleurs du Burkina (CNTB), Blaise Augustin Hien. A son avis, les jours précédant la fin du régime du président Maurice Yaméogo ont été émaillés par plusieurs facteurs, dont la prise de mesures visant l’abattement des salaires de 20%, le blocage des avancements pendant deux années. «Le chef de l’Etat a argué la morosité de la situation économique de l’époque. Malgré cela, il ne s’est pas privé, quelques temps auparavant, de célébrer sa lune de miel avec sa seconde épouse à Copa Cabana au Brésil », a fustigé M. Hien. Malgré les différentes tentatives de dialogue ainsi que les motions des syndicats envoyées à l’Assemblée nationale pour le rejet de cette proposition de loi, le président Yaméogo a, de son côté, multiplié les menaces et les invectives à l’encontre des syndicats. Du 27 décembre 1965 au 3 janvier 1966, les événements, a-t-il relaté, vont s’accélérer «à une vitesse grand V» pour déboucher sur le départ du pouvoir de M. Yaméogo.

Une loi dangereuse

Selon le secrétaire général de la CNTB, trois enseignements peuvent être tirés du 3 janvier 1966. Il a cité, l’attachement du peuple aux libertés démocratiques et syndicales, le lien étroit entre la gestion (bonne ou mauvaise) des deniers publics et les conditions de vie des travailleurs et les effets positifs de l’unité d’action des syndicats. Dans la deuxième communication qui a porté sur les atteintes aux libertés syndicales, le secrétaire général de la Confédération syndicale burkinabè, Guy Olivier Ouédraogo a, d’entrée de jeu, soutenu que de graves menaces pèsent sur les libertés syndicales au Pays des Hommes intègres. Ces atteintes à la liberté, à ses dires, émanent du gouvernement (traque des dirigeants syndicaux, le piétinement permanent du droit des travailleurs, etc.), de certains syndicats «fantoches» (critique de l’action des autres syndicats) et des populations (stigmatisation des syndiqués dans certaines localités du pays). Citant un célèbre penseur, il a prévenu que restreindre la liberté et la pensée humaine, c’est pousser l’homme à recourir à d’autres moyens. «Le 3 janvier 1966 est arrivé par cette restriction des libertés», a-t-il affirmé. Tout en avertissant les autorités actuelles sur d’éventuelles dérives, M. Ouédraogo a appelé les militants de l’UAS à rester mobilisés pour la préservation des libertés syndicales. Sur la proposition de loi aux fins de règlementer l’exercice du droit de grève au Burkina Faso qui est sur la table de la Représentation nationale, le troisième et dernier communicateur, Bassolma Bazié n’ y est pas allé du dos de la cuillère. Pour lui, il s’agit d’une loi liberticide et dangereuse pour les travailleurs. «L’article 19 de cette loi prévoit que des travailleurs grévistes peuvent être remplacés par d’autres travailleurs. Ce qui laisse entrevoir des licenciements abusifs », a-t-il estimé. A l’entendre, ce texte est en totale contradiction avec les conventions supranationales que le Burkina Faso a ratifié au plan international. Pour ce faire, M. Bazié, par ailleurs, secrétaire général de la Confédération générale de travail du Burkina (CGT-B), a annoncé que, si le gouvernement burkinabè persiste à adopter cette loi, l’UAS saisira le Bureau international du travail (BIT). Les travailleurs et particulièrement les militants de l’UAS ont, quant à eux, été invités à se tenir prêts pour mener la lutte contre cette loi liberticide.

Aubin W. NANA
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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