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6 ème Réunion annuelle du PO: le Burkina plaide pour la gratuité des produits contraceptifs
Publié le lundi 1 janvier 2018  |  Sidwaya




Le Partenariat de Ouagadougou (PO) a tenu sa 6è rencontre à Conakry en Guinée du 12 au 14 décembre 2017 sous le thème «autonomisation de la femme et révolution contraceptive». Le ministre de la santé burkinabè, Pr Nicolas Meda, présent à ce forum, a plaidé pour un appui financier à la mise en œuvre de la gratuité des produits contraceptifs au Burkina.

Plus de 400 participants ont fait le bilan des progrès en matière de planification familiale dans l’objectif d’enrôler 2,2 millions de nouvelles utilisatrices d’ici 2020 correspondant la fin de la phase d’accélération. En 2017, 41% de cet objectif est atteint correspondant à plus de 900.000 femmes additionnelles recrutées au cours des deux dernières années. «Les résultats sont satisfaisants parce que nous avons dépassé l’objectif que nous nous sommes assignés pour les deux premières années de la phase d’accélération. Sur les 843.000 femmes additionnelles attendues, la coordination a enregistré plus de 900.000 femmes », a affirmé la directrice de l’Unité de coordination du Partenariat de Ouagadougou, Madame Fatimata SY. Chaque pays membres du Partenariat de Ouagadougou (PO) que sont le Benin, le Burkina Faso, la Cote d’Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Togo en a chacun décliné par année (2016 à 2020) son objectif. En effet, le Bénin, le Burkina-Faso et la Côte d’Ivoire ont excédé leurs objectifs des deux premières années. Le Togo et la Mauritanie ne sont pas loin. Le Sénégal, le Mali, le Niger et la Guinée sont encore à la traine. Une opportunité pour Fatimata Sy d’exhorter les pays qui sont au ralentis à un « sursaut pour que les choses se remettent à bouger».Au Burkina Faso, le ministre de la santé, Pr Nicolas Meda, a indiqué qu’il y a une volonté du plus haut niveau de l’Etat en faveur de la promotion de la PF. Ainsi le Plan national de développement économique et social (PNDES) (2016 – 2020) vise, à travers le deuxième axe stratégique, à agir rapidement sur la quantité et la qualité du capital humain. Et au regard des défis relatifs au capital humain, dit-il, la PF a été retenue dans le PNDES comme une intervention stratégique majeure pour passer d’un indice synthétique de fécondité de 5,4 enfants par femme (2015) à 4,7 (2020) et accélérer la capture du dividende démographique. Pour y parvenir, le pays a opté pour la gratuité totale des produits contraceptifs. Cela va couter de 2017 à 2020 plus de 22 milliards de FCFA à l’Etat. Pour l’année 2018, le coût de la gratuité sera plus de 8 milliards de FCFA ; l’Etat dispose de 1,3 milliards et plus de 7 milliards restent à mobiliser. Ainsi, les ressources de l’Etat étant limitées le ministre a fait le plaidoyer auprès des partenaires pour un accompagnement. Toujours dans sa volonté de faire progresser les questions de planification familiale, le ministère de la santé a créé un Secrétariat chargé de l’accélération de la transition démographique en vue de coordonner toutes les interventions en matière de PF.
La révolution contraceptive en marche

Pour le Premier ministre guinéen qui a ouvert les travaux, le thème «autonomisation des femmes et révolution contraceptive» cadre parfaitement avec les priorités des gouvernements à savoir l’autonomisation des femmes, l’emploi des jeunes et le développement de la santé communautaire comme pilier principal pour l’atteinte de la couverture sanitaire universelle. Au nom du Chef de l’Etat guinéen, il s’est engagé à faire du planning familial une réussite en Guinée.A la lumière des travaux, les pays membres du PO se sont engagés pour révolutionner l’utilisation de la contraception. Cependant au stade actuel, on ne peut parler que d’évolution. D’où l’interpellation du directeur général adjoint de l’Organisation ouest africaine de la santé (OOAS), Laurent Assogba en ces termes : «nous devons oser quitter la zone d'évolution contraceptive pour nous engager résolument et définitivement dans la zone de la révolution contraceptive et ne plus la quitter, gage de développement pour nos pays». En rappel, la révolution contraceptive est atteinte lorsque 60 à 70% des femmes utilisent des méthodes modernes de contraception.L'ensemble des parties prenantes ont reconnu que le PO est un instrument qui facilite la marche à la révolution contraceptive. Pour exprimer leur pleine adhésion aux idéaux du Partenariat de Ouagadougou, toutes les parties prenantes ont pris de forts engagements pour parvenir cette révolution d'ici à 2020. Les parlementaires africains sur la population et le développement, par la voix de leur représentante, Mme Marie Rose Nguini Effa, se sont engagés à promouvoir l'autonomisation des filles et des femmes du continent afin d'améliorer leur santé sexuelle et reproductive. Mme Margot Fahnestock de la Fondation William et Flora Hewlett, représentante des bailleurs de fonds à cette réunion, a déclaré que la révolution contraceptive doit être une réalité. « Elle la sera quand les femmes pourront choisir le nombre d'enfants voulu et au moment voulu», a-t-il précisé. Tout cela à la satisfaction de la directrice de l'unité de coordination du PO qui a salué la grande mobilisation de tous les acteurs pour la réussite de la 6ème réunion annuelle. Mme Sy a donné rendez-vous à tout le monde à la 7ème Réunion annuelle en 2018 en espérant que des progrès plus importants seront enregistrés dans les pays.

Boureima SANGA
bsanga2003@yahoo.fr
De retour de Conakry/Guinée
Trois lauréats pour le Burkina

En marge de la 6e réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou (PO), six journalistes ont été primés dans le cadre de la 3ème édition du concours d’excellence en production médiatique. Le Burkina Faso et le Benin ont raflé tous les prix en compétition ouvert pour les journalistes des neuf pays du PO. En effet, ces deux pays se sont partagé les prix.

Organisé par l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou et le Population Council, ce concours est une initiative visant à récompenser les meilleurs travaux des journalistes qui améliorent la compréhension des communautés sur la planification familiale (PF) dans les 9 pays francophones de la sous-région ouest africaine.

Les organisateurs ont exprimé leur satisfaction sur l’engagement des journalistes à travailler sur la PF pour contribuer à la lutte contre la mortalité maternelle et infantile.

« Nous sommes très heureux de l’engouement des médias au tour de ce prix. Nous sommes à la troisième édition et nous voyons que le nombre de candidature augmente chaque année», a expliqué Fatou Bintou MBow de Population Council.

Rendez-vous est donné pour la 4è édition en 2018 !


Liste des lauréats et les sujets abordés

§ M. Abdel Aziz Nabaloum du journal Sidwaya, premier prix presse écrite, a été primé pour son article « Accroissement démographique : un « baby-boom » non maîtrisé à Bobo Dioulasso » ;

M. Boureima Sanga, du journal Sidwaya s’est vu attribuer le second prix presse écrite pour son article intitulé : « Centres jeunes santé au Burkina : une initiative inachevée» ;

Abdoulaye Yacoubou Moumouni, premier prix radio, pour son émission «Les grossesses en milieu scolaire : prévenir ou assumer» ;

Le second prix Radio a été attribué à Mme Evéline Akpédjé Ayodélé Sagbohan, journaliste à Radio Bénin, pour son émission «La contraception : une alternative au maintien des filles à l’école » ;

Mme Agbazahou Styline Alexine Sèmévo reçoit le premier prix blog, pour le texte paru dans son blog et intitulé : « Les tabous qui nous brisent »;

Le second prix Blog a été attribué à Mme Bassératou Kindo pour son article intitulé : « Les effets secondaires des contraceptifs : la méthode de communication pour rassurer les femmes ».

B.S.

Des points de vue des participants



Reine Lydia Saloukou, directrice pays de Pafander : C’est ma deuxième participation à cette rencontre. C’est un espace de partage et pour faire le point d’où nous sommes et des challenges à venir. L’autonomisation de la femme va aussi avec la révolution contraceptive. C’est aussi donné à la femme, la possibilité de continuer à aller à l’école, de pouvoir créer des opportunités...Donc, l’on doit faire en sorte qu’il n’y ait pas de barrières par rapport à cette trajectoire. Cela veut dire aussi que les femmes qui ont déjà des enfants et qui veulent s’investir doivent prendre du temps pour pouvoir réaliser leurs objectifs. Cela va de soi. Si l’on veut vraiment avancer sur cette question, on doit pouvoir réussir la révolution contraceptive.



Adekambi Domingo, représentante-résidente de l’UNFPA au Burkina : Nous avons pris individuellement l’engagement de mettre le pied sur l’accélérateur. Donc, c’est pour changer la vitesse qui a été nommé révolution. Cette transformation durable est liée à l’autonomisation de la femme. Nous partageons dans les neuf pays du Partenariat de Ouagadougou des inégalités liés au genre. Ce que l’on observe, c’est une trajectoire composée d’abandons scolaires, de mariages précoces, de grossesses non désirées…qui créent une chaine de vulnérabilité et de pauvreté des femmes. Cette transformation doit être portée par les communautés, les familles et le gouvernement. Nous avons dépassé les 40% en termes de nouvelles utilisatrices de méthodes modernes de contraception. Nous avons célébré les 3 pays qui sont en tête dont le Burkina. Nous avons décidé de maintenir le cap. Mais d’aller au-delà pour assurer la révolution contraceptive. Au Burkina Faso, la décision d’aller vers la gratuité, est en train de prendre. Lorsqu’on conduit une révolution, il faut s’assurer qu’elle dure, que la transformation qu'elle a apportée permet de continuer le chemin.

Fatimata Sinaré, chargé du programme plaidoyer au bureau pays Burkina de PPGlobal : Je félicite les partenaires qui ne ménagent aucun effort pour rendre effectif les engagements pris par les différents pays membres du Partenariat de Ouagadougou. La PF repose beaucoup sur la femme qui est la mère de la nation. Il y a eu des propositions pour contribuer à l’effectivité de la planification familiale dans nos pays. Par exemple, un religieux a lancé l’idée de voir comment le prélèvement de la zakat et la diaspora peuvent contribuer à la promotion de la PF….Ce sont autant de pistes qui sont en train de se tracer pour rendre effectif les engagements pris par nos chefs d’Etats. Je suis très fier qu’au Burkina Faso, il y a des résultats. J’aimerai que ce partenariat vive aussi longtemps que possible jusqu’à ce que la PF ne soit plus une thématique d’échanges.

David Lompo de l’Union des religieux et coutumier du Burkina : Cette rencontre a tenu toutes ses promesses. Le plus important pour moi, c’est qu’à la faveur de cette réunion, les religieux ont pu mettre en place leur alliance régionale de l’Afrique de l’Ouest et le focus sur l’organisation prochain d’un forum sous régional des religieux et coutumiers à Ouagadougou. Je ne pourrai dissimuler cette satisfaction, parce que cela fait cinq réunions auxquels nous avons participé. Mais celle-là consacre une avancée réelle de nos rencontres entres religieux.
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