Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Sidwaya N° 7467 du 25/7/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

Politique

Mali : Elections en danger
Publié le jeudi 25 juillet 2013   |  Sidwaya


Crise
© aOuaga.com par A. Ouedraogo
Crise Malienne :le Médiateur de la CEDEAO SEM Blaise COMPAORE, a reçu le MNLA , le Groupe ANSAR EDDINE, et une délégation officielle du gouvernement malien.
Mardi 04 décembre 2012. Ouagadougou. Le Président du Faso a reçu ensemble le MNLA (Mouvement National pour la Libération de l’Azawad), le Groupe ANSAR EDDINE, et une délégation officielle du gouvernement malien, en vue d’échanger sur les perspectives de sortie de crise au Nord Mali.


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Est-ce un signe-avant-coureur ? Des agents électoraux ont été enlevés samedi 20 juillet 2013 dans la région de Kidal, au Nord-Est du Mali. Cinq au total et un élu local qui se trouvaient "à la mairie de Tessalit pour organiser la distribution des cartes d’électeur" en vue du premier tour de la présidentielle du 28 juillet ont été kidnappés pour une destination inconnue. Certes, deux des agents électoraux enlevés par des hommes armés ont été relâchés, dans la nuit de samedi à dimanche mais l’acte suscite beaucoup d’interrogations quant à la sérénité du prochain scrutin sur toute l’étendue du territoire malien. Aucune indication n’était disponible sur le sort des autres otages. Mais qui a osé poser un tel acte à la veille d’un scrutin aussi capital pour l’avenir du Grand Mali ? Le MNLA ? AQMI ? Le MUJAO ou encore Ansar Dine ?
En tous les cas, la région de Kidal est le bastion du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). Du coup, d’aucuns n’hésitent pas à pointer du doigt le MNLA comme auteur de ces enlèvements. Même si cela était l’œuvre du MNLA, pourquoi le fait-il maintenant ? Signataire de l’Accord préliminaire de Ouagadougou le 18 juin 2013, le MNLA aura tort de vouloir saper la tenue du scrutin présidentiel. Bamako voyant encore de mauvais œil le MNLA par qui le diable est rentré au Mali, la prise d’otages dans sa zone de contrôle renforce les craintes et les doutes des autorités maliennes.
Si l’on formule l’hypothèse que le MNLA est l’auteur de ces enlèvements, on peut affirmer sans ambages que ce Mouvement touareg de Kidal vient de violer l’Article 2 de l’Accord de Ouagadougou qui dispose : « Les Parties acceptent l’organisation de l’élection présidentielle sur toute l’étendue du territoire. A cet effet, elles s’engagent à créer les conditions requises pour permettre l’organisation et la tenue de l’élection présidentielle en juillet 2013 dans les régions du nord et particulièrement dans la région de Kidal. » Le MNLA par la main de Bilal Ag Chérif a signé cet accord. Pourquoi le viole-t-il en ce moment ? D’aucuns diront que c’est un acte de représailles au non respect de l’Accord par les autorités de Bamako à savoir « libérer les personnes détenues du fait du conflit armé dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. » En effet, l’Article 18 dudit Accord précise : « Les Parties s’engagent en outre, à prendre les mesures de confiance appropriées pour faciliter la mise en œuvre du présent Accord. A cet égard, elles s’engagent à libérer les personnes détenues du fait du conflit armé dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. » Malheureusement le MNLA reproche Bamako de fouler au pied cette disposition. "L’application de l’Accord de Ouagadougou du côté de Bamako nous pose problème", avait déclaré, le 10 juillet 2013, Mahamadou Djeri Maïga, haut responsable du MNLA et du Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA).
Le MNLA-HCUA "a respecté l’application de l’accord dans son ensemble, mais du côté de Bamako on tarde à libérer les détenus", avait-il indiqué.
Selon lui, "plus de 700 personnes" seraient détenues par Bamako. C’est pourquoi les responsables des deux mouvements ont saisi de nouveau la médiation pour lui faire part de leur inquiétude.
En outre, le MNLA-HCUA accuse l’armée malienne, présente à Kidal avec 150 soldats depuis le 5 juillet, d’être accompagnée sur place de combattants appartenant à des "milices". "Pour permettre aux élections de se tenir normalement à Kidal et dans l’ensemble de la région du Nord, il faut faire partir les milices", conseille-t-il. Avec de telles affirmations et au regard des derniers enlèvements, il y a de quoi s’inquiéter pour la bonne tenue de l’élection présidentielle dans le septentrion malien. Si la volonté de toutes les parties maliennes signataires de l’Accord de Ouagadougou c’est d’aboutir à la tenue de la présidentielle, il faut que chacune fasse preuve de bonne foi.
Les rebelles touareg, qu’ils soient auteurs au non du rapt des agents électoraux, restent les principaux accusés.
On ne peut pas proclamer sa bonne foi et accepter que des enlèvements se produisent dans sa zone de contrôle.
Bamako a aussi tort de faire la sourde oreille en ne libérant pas les détenus de la guerre. Il ne faut pas donner raison et ceux qui pensent que les autorités maliennes ne respecteront pas l’Accord de Ouagadougou. Ceux qui ont plus intérêt à sortir de cette situation difficile devraient être les autorités de Bamako. Il faut absolument reprendre tout le contrôle du territoire malien pour que le Mali soit ce qu’il était. Cela passe d’abord par la tenue de l’élection présidentielle du 28 juillet 2013. Car comme le dispose l’Article 21 de l’Accord, « A l’issue de l’élection présidentielle et soixante (60) jours après sa mise en place, le nouveau Gouvernement du Mali, en collaboration avec la Commission dialogue et réconciliation entamera, avec l’accompagnement de la communauté internationale, des pourparlers de paix avec toutes les communautés du Nord, les signataires ainsi que les groupes armés ayant adhéré au présent Accord en vue d’aboutir à l’établissement d’une paix globale et définitive. Ce dialogue inclusif portera, entre autres, sur les questions suivantes : l’organisation administrative et institutionnelle du Mali, en particulier les régions du Nord du Mali désignées par certains sous le terme Azawad ;
la stratégie de développement intégré des collectivités territoriales du Mali ;
la réorganisation des forces de défense et de sécurité ainsi que le programme de Désarmement, de démobilisation et de réinsertion socioéconomique (DDR) des groupes armés du Nord du Mali ; l’amélioration de la gouvernance administrative, économique et politique ; le retour des réfugiés et des personnes déplacées et leur réinsertion ; la protection et la promotion des droits de l’Homme au Mali ; la justice et la réconciliation ». Face à des hommes prêts à poser des bombes pour se faire entendre, il vaut mieux prévenir que guérir. La bonne tenue de la présidentielle dans l’ensemble des régions maliennes exige que chaque partie respecte les engagements pris à Ouagadougou. Le contraire plombera le processus de sortie de crise. Aux Maliens de faire le choix. La paix pour le développement ou la guerre pour le déchirement.

 Commentaires