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Noël 2017 : Les fidèles chrétiens se préparent
Publié le samedi 23 decembre 2017  |  Le Pays
Noël
© Autre presse par DR
Noël 2013 : Rencontre avec le Nonce Apostolique




Dans 3 jours, les fidèles catholiques du monde entier célébreront la fête de la nativité de Jésus-Christ. Cette fête de Noël qui marque la venue du fils de Dieu, a une grande importance dans la vie des chrétiens. Dans la ville de Ouagadougou où nous avons sillonné quelques artères le 21 décembre 2017, les fidèles chrétiens mettent les petits plats dans les grands pour que la fête soit belle.



Noël, encore appelé fête des enfants, est le jour où les fidèles chrétiens célèbrent la naissance de l’enfant Jésus. Dieu qui s’est fait homme et le fils de l’Homme qui naît dans le monde tel que cela est rapporté dans l’Evangile selon Saint Luc. Donc, Noël est une contemplation qui permet au chrétien de vivre le mystère de la naissance de Jésus et d’actualiser ce mystère de salut dans son vécu et dans son expérience de foi. A côté de cette contemplation, il y a le côté festif où les fidèles organisent des festins, soit en famille ou entre amis. Les enfants, pour accueillir le petit Jésus, construisent des crèches devant ou dans la cour des concessions. Car, selon la Bible, Jésus est né dans une étable et sa maman l’a couché dans une mangeoire comme le dit le passage de Saint Luc chapitre 2, verset 7 : « Elle enfanta son fils premier né, l’emmaillota et le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie ». A la veille de cette fête, les fidèles chrétiens se préparent comme ils peuvent afin de fêter dans la joie et l’harmonie. « La fête de Noël représente beaucoup de choses dans ma vie. C’est un jour où non seulement je vais prier à l’église, mais aussi c’est un jour qui me permet de réunir tous mes enfants et petits-enfants autour d’un même plat », soutient Benjamin Yaméogo que nous avons rencontré devant la cathédrale. Ce chrétien a aussi indiqué que vu l’importance de ce jour, il se prépare très bien pour ne rater aucun détail.

Qui dit Noël dit aussi crèches. Donc, nous nous sommes rendus devant la cathédrale pour savoir comment les choses se préparent. Pendant une trentaine de minutes passées avec les vendeurs de crèches, nous n’avons pu interroger un seul client. Alors que nous pensions que ces vendeurs de crèches et de guirlandes faisaient de bonnes affaires, ces derniers crient à la mévente. « Rien ne va ! Y a pas marché !», lança Adama Kabré, vendeur de crèches devant la cathédrale. Selon ses dires, il n’y a pas d’engouement cette année, autour des crèches. Il dit être dans la vente de crèches préfabriquées depuis 2013, mais c’est seulement cette année que le marché tourne au ralenti. Même son de cloche chez son voisin Paul David Ouédraogo, étudiant de son état et vendeur de crèches. « C’est mou ; il n’y a pas d’argent. Aucun client depuis le matin », s’exclame-t-il. Comparativement aux années antérieures, les parents qui venaient accompagnés de leurs enfants pour leur offrir des crèches, ne viennent plus, faute d’argent.

A la Grande cave où quelques clients venaient se ravitailler, Edinaire Somda a noté que la fête de Noël représente la naissance de Jésus et c’est une occasion pour les fidèles de partager le repas en famille ou entre amis. Selon Mme Somda, l’engouement n’est pas au rendez-vous, mais elle espère d’ici là que les choses vont évoluer, vu qu’il reste encore 3 jours. Bintou Traoré est musulmane, mais elle dit savoir ce que représente la fête de Noël pour les fidèles catholiques. Elle a révélé que chaque année, elle accompagne les catholiques dans la fête en rendant visite à ses amis et parents chrétiens. A l’Association manegre nooma pour la protection des orphelins (AMPO), les enfants sont déjà en fête. Dans cette maison d’orphelinat, Noël se prépare bien, car le père Noël a déjà commencé à faire venir des cadeaux du Ciel, selon le directeur de l’orphelinat garçon de cette association, Bogni Lamsa. Bénéficiaires de plusieurs cadeaux, les enfants habitant cette pension ont le sourire aux lèvres et sont pressés que le jour-J arrive. La fête de la Nativité, selon lui, représente une grande chose, car c’est le jour-J où le petit Jésus est né. Et ces enfants orphelins, pour lui, doivent aussi se sentir aimés par la population, même s’ils ont perdu leurs parents biologiques. « Depuis quelques jours, nous recevons des cadeaux venant de bonnes volontés afin de permettre à ces orphelins de pouvoir fêter Noël », a-t-il dit.



Valérie TIANHOUN







L’abbé Paul Dah à propos de la fête de Noël



« Noël est généralement une fête bruyante: nous pourrions utiliser un peu de silence pour entendre la voix de l’Amour »



LA CRECHE DE NOËL



Modeste ou superbe, la crèche invite le chrétien à se prosterner devant le même mystère : celui de l’Incarnation, autrement dit, Noël ! C’est dire donc que Dieu nous parle par son Fils dans la crèche.



« Il a été fait enfant pour que vous puissiez, vous, être homme achevé. Il est, lui, enveloppé de langes pour que vous soyez, vous, dégagé des liens de la mort. » Ces mots de Saint Ambroise de Milan (340-397) nous rappellent comment Jésus, Fils de Dieu, s’est fait homme, enfant et même pauvre pour faire naître les hommes à la vie divine.

Avec la tradition de la crèche au cœur de nos églises, de nos maisons et même dans les rues, c’est bien le mystère du Fils de Dieu venu au monde qui nous est ainsi rappelé. Et c’est heureux, ici au Burkina en tout cas, que les enfants, chrétiens ou non, en soient les principaux artisans et rivalisent d’ingéniosité et de créativité dans leur confection. Dans l’archidiocèse de Ouagadougou, le concours de la meilleure crèche, organisé par la radio-télévision Ave Maria et TV Maria, a été remporté par Alassane Zongo ! Comme quoi, les crèches parlent ou plutôt, Dieu nous parle au travers de la crèche… de l’ingéniosité de tant d’enfants, chaque année !

Historiquement, c’est à partir du IIIe siècle que les chrétiens commencent à célébrer l’évènement de la naissance de Jésus. Mais c’est l’année 1223 qui sera la date importante pour l’évolution du culte de l’enfant Jésus. Cette année-là, en effet, Saint François d’Assise crée la crèche avec des personnages vivants qui, plus tard, seront remplacés par des figurines.

Si au sens strict la crèche est une auge, une mangeoire pour animaux, dans la Bible, c’est la mise en scène de la Nativité. « Elle enfanta son fils, premier-né ; elle l’emmaillota et l’installa dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune ». C’est de cette précision donnée par Saint Luc, 2,7 qu’est issu le mot crèche, du latin crepia pour signifier la mangeoire. Mais les théologiens y voient poindre déjà la croix…

DE LA CRECHE AU CRUCIFIEMENT

Après que le Concile de Trente (1545-1563) ait réaffirmé la présence réelle dans l’Eucharistie niée par les Réformés, sacrifice de la croix et sacrifice eucharistique deviennent étroitement liés dans les images de la Nativité. Marie offre à l’adoration des bergers l’enfant posé sur un lange blanc, symbole à la fois du corporal et du suaire, et ce, dans un geste qui reprend l’élévation de l’Hostie à l’autel. La crèche comme telle au 16e siècle voudrait ainsi signifier clairement que la Rédemption est la finalité de l’Incarnation, un peu comme l’avait déjà perçu Saint Ambroise de Milan qui écrivait : « Il a été fait enfant pour que vous puissiez, vous, être homme achevé. Il est, lui, enveloppé de langes pour que vous soyez, vous, dégagés des liens de la mort. Présence réelle dans l’Eucharistie, sacrifice de la croix. Et même sans aller jusque-là, pour certains, les langes du nouveau-né préfiguraient les bandelettes, et, la grotte, le sépulcre ».

Quoi qu’il en soit de l’évolution des crèches dans le temps et dans l’espace, le message de toujours qui se profile derrière chacune d’elles est le suivant : Jésus naît sur terre pour faire naître les hommes, et tous les hommes, à la vie divine ; et c’est par la croix que s’opère ce passage d’un monde à un autre. En fin de compte, c’est de cette opération transformatrice que se comprend et se justifie la joie de Noël. Le pape François nous le redit d’ailleurs en termes très simples mais très profonds et qui peuvent servir de feuille de route pour chaque chrétien et même pour tout homme de bonne volonté qui veut bien passer Noël. Son enseignement est tellement beau et approprié que je ne résiste pas à la tentation de le reprendre ici pour vous :



"Noël est généralement une fête bruyante: nous pourrions utiliser un peu de silence pour entendre la voix de l’Amour."

Noël c’est toi, quand tu décides de renaître chaque jour et de laisser Dieu entrer dans ton âme. L’arbre de Noël est vous, quand vous résistez aux vents vigoureux et aux difficultés de la vie. Les décorations de Noël sont vous, quand vos vertus sont des couleurs qui ornent votre vie. La cloche de Noël, c’est toi, quand tu appelles, que tu rassembles et que tu cherches à t’unir. Vous êtes aussi une lumière de Noël, quand vous illuminez de votre vie le chemin des autres avec bonté, patience, joie et générosité. Les anges de Noël sont vous, quand vous chantez au monde un message de paix, de justice et d’amour. L’étoile de Noël, c’est toi, quand tu conduis quelqu’un à la rencontre du Seigneur. Vous êtes aussi les hommes sages, quand vous donnez le meilleur que vous avez, peu importe à qui. La musique de Noël est vous quand vous conquérez l’harmonie en vous. Le cadeau de Noël est vous, quand vous êtes vraiment ami et frère de chaque être humain. La carte de Noël, c’est toi, quand la bonté est écrite entre tes mains. La salutation de Noël est vous, quand vous pardonnez et rétablissez la paix, même quand vous souffrez. Le dîner de Noël c’est vous, quand vous avez rassasié du pain et espéré le pauvre qui est à vos côtés. Vous êtes, oui, la nuit de Noël, humble et consciente, vous recevez dans le silence de la nuit le Sauveur du monde sans bruit ni grandes célébrations; vous êtes un sourire de confiance et de tendresse, dans la paix intérieure d’un Noël éternel qui établit le Royaume en vous. Un très joyeux Noël pour tous ceux qui ressemblent à Noël.

Tel est NOEL que nous sommes invités à vivre et même à revivre chaque jour, chaque année, jusqu’à la fin des temps. Car vivre Noël, c’est devenir chaque fois plus Homme, c’est-à-dire plus image de ce Dieu qui « s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu », selon cette belle expression de Saint Irénée.
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