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Crise à l’UPC: Le show de 8 députés frondeurs dans les Cascades
Publié le jeudi 21 decembre 2017  |  L`Observateur Paalga
Colonel
© Autre presse par DR
Colonel Lona Charles Ouattara




A la suite de la délégation des 4 députés de l’UPC conduite par l’honorable député Sanou du Houet venue donner leur version de la crise à l’Union pour le progrès et le changement (UPC), 8 « députés frondeurs » du groupe parlementaire UPC/RD sont allés le 17 décembre 2017 à la rencontre des militants des Cascades. Objectif : expliquer aux militants la situation au sein du parti afin que ceux-ci puissent démêler le vrai du faux. Ce fut un véritable show auquel se sont livrés ces députés aussi bien à Banfora qu’à Sindou, qui ont tiré à boulets rouges sur Zéphirin Diabré, le président de l’UPC.

Pour mettre un terme à la « désinformation » faite par leurs prédécesseurs, les députés du groupe parlementaire UPC/RD ont misé sur la mobilisation et la réplique, chacun y étant allé de sa manière pour porter à la connaissance des militants les raisons qui ont conduit, selon eux, à une telle crise. Etaient face aux militants des Cascades des responsables de partis politiques du MPP et des notables. Parmi les députés frondeurs, il y avait Lona Charles Ouattara, 2e vice-président de l’Assemblée nationale, originaire de la Léraba ; Daouda Simboro de la Kossi, président du groupe parlementaire UPC/RD ; Ladji Coulibaly de la Comoé ; Boureima Dissan Gnanou, député maire de Houndé ; Odagou Goula de la Komandiari ; Elisé Kiemdé du Bazèga ; Moussa Tindano de la Gnagna et Jacques Palenfo du Sud-Ouest.

Accueillis dans la ferveur à Banfora tout comme à Sindou où femmes, jeunes et notables les attendaient pour s’enquérir de la « vraie » version des faits afin de « saisir avec la plus grande précision les raisons de la création d’un nouveau groupe parlementaire UPC », les députés frondeurs n’ont pas tourné autour du pot. « Je pouvais venir seul mais lorsque vous êtes nombreux, cela donne plus d’éclat », s’est justifié Ladji Coulibaly, avant de passer la parole au 2e vice-président de l’AN, Lona Charles Ouattara. Ce dernier a tout de suite planté le décor. Selon lui, quand un homme vient en politique, c’est pour voir avant tout comment développer sa région et non forcément pour se faire élire président. Pour lui, les bisbilles avec Zeph tiennent simplement au fait qu’il a reçu Salifou Diallo, le défunt président de l’Assemblée nationale, chez lui dans la Léraba. Mais il dit ne pas le regretter, car il y avait 2 routes à bitumer, ce que Salifou Diallo avait constaté, et cela est depuis un acquis malgré le décès de ce dernier. « Zéphirin est donc devenu furieux, estimant que si ces voies sont goudronnées, il ne sera plus élu président », a raconté Lona Charles. Et d’expliquer qu’en créant ce second groupe, ils entendent être libres, voter des lois pour le développement du pays. .

Lona Ouattara, qui n’a pas manqué de qualifier M. Diabré de gestionnaire autocratique du parti, a soutenu que le mandat de député est valide sauf si le titulaire dudit mandat démissionne. Eux n’ont pas démissionné et « il n’y a personne au Burkina pour leur retirer ces mandats ». Le député Palenfo lui a emboîté le pas et, en Lobi parmi ses « maîtres », il a dit aux militants de regarder la vérité en face. Ce n’est pas parce qu’ils n’aiment pas Diabré, mais ce sont ses méthodes qu’il doit revoir, a-t-il ajouté. « Ce n’est pas pour 50 millions que nous allons changer de parti. Ils sont venus vous mentir », a clamé de son côté le député de la Gnagna, soulignant que c’est parce que Blaise Compaoré manipulait ses députés qu’il a été chassé.

Ce fut ensuite le tour de Daouda Simboro, accusé d’être à l’origine de la crise, de s’exprimer. Ce dernier a invité les militants à faire la part des choses sur tout ce qui leur a été dit, abordant ensuite la question des exclusions, des suspensions et autres sanctions dont ont été victimes certains de leurs camarades avant de dire : « Si ta campagne présidentielle n’a pas marché, il ne faut pas en vouloir à tout le monde.» Aux militants il a assuré qu’ils n’ont commis aucune faute et qu’ils ont respecté la loi, donc « on ne peut pas nous sanctionner ».

Les frondeurs se sont ainsi employés, tour à tour, à défendre leur point de vue devant leur base à laquelle ils demandent de faire preuve de discernement. Toutefois, les réactions n’ont pas manqué. Pour certains militants, ces députés devaient rendre compte à la base avant toute décision et ils s’interrogent sur la discipline du parti, surtout avec ce qui se passe. Pourquoi ne se sont-ils pas concertés pour trouver une solution ? Quel avenir pour l’UPC ? Ce sont autant de questions que se posent les militants des Cascades ; des interrogations et des inquiétudes auxquelles ont tenté tour à tour de répondre les membres de la délégation.

Ils ont soutenu que Zeph n’a pas été disposé au dialogue. Lona Charles Ouattara, lui, a été plus direct sur l’avenir du parti du lion. Avant l’UPC, les militants adhéraient à d’autres partis et visiblement c’est la détermination dans les rangs lorsqu’il soutient qu’ils peuvent se présenter aux élections à venir comme candidats indépendants, car ils ont chacun une base électorale. Dans la Léraba, où la mobilisation était aussi réelle, Lona Charles a soutenu : « Zephirin n’a aucun intérêt à se débarrasser de nous », expliquant qu’il pourrait perdre son fauteuil de chef de file de l’opposition qui lui procure pourtant des avantages. En tout cas, pour une sortie politique tonitruante dans les Cascades, c’en était une. Mais ces « frondeurs » ont-ils convaincu ? La question reste posée même si, de l’avis de ceux-ci, l’objectif de rendre compte à la base a été atteint.

Luc Ouattara
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