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Interview Exclusive S. E.M. Flavien ENONGOUE, Ambassadeur Haut Représentant du Gabon en France, Représentant permanent auprès de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) EXPOSITION « LEON M’BA : 50 ANS APRES »
Publié le mercredi 20 decembre 2017  |  Diaspora News
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© Autre presse par DR
S. E.M. Flavien ENONGOUE, Ambassadeur Haut Représentant du Gabon en France




Interview Exclusive S. E.M. Flavien ENONGOUE, Ambassadeur Haut Représentant du Gabon en France, Représentant permanent auprès de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)
EXPOSITION « LEON M’BA : 50 ANS APRES »

Léon M’Ba, premier président du Gabon, aura laissé une excellente impression durant son passage à la tête de la nation gabonaise. C’est donc à juste titre que l’ambassade du Gabon à Paris lui a consacré une exposition. Dans cette interview, l’ambassadeur Flavien Enonguoué nous en explique les raisons.

Diasporas-News : Monsieur l’Ambassadeur, vous avez organisé, à Paris, 50 ans après sa mort, une exposition consacrée à la vie et à l’œuvre du Président Léon M’Ba. Pourquoi ici et pas à Libreville où elle aurait été, nous semble-t-il, plus bénéfique aux Gabonais ?

S.E.M. Flavien ENONGOUE : A votre question de savoir pourquoi ici et maintenant, la seule convocation du message des faits tient lieu de réponse imparable. Il se trouve que c’est ici à Paris, et nulle part ailleurs, que le Président Léon M’Ba nous quitta à 65 ans pour l’Autre rive, le 27 novembre 1967, il y a donc cinquante ans. Ce message des faits nous dit aussi qu’il y passa presque les deux (2) dernières années de sa vie, tant la maladie le contraignit à des fréquents séjours à l’hôpital Claude Bernard. A telle enseigne que la prestation de serment à la suite du renouvellement électoral de son mandat, en compagnie du Vice-Président Albert Bernard Bongo, eut lieu à l’Ambassade du Gabon à Paris, le 12 avril 1967.

Prenant donc pleinement la mesure de l’intérêt des politiques de mémoire dans la construction des destins d’ensemble, il nous a paru évident, cinquante ans après, de faire retour sur le lieu de cette disparition, dans le but d’interroger la vie et l’œuvre du premier président de la République gabonaise. Ce qui n’est pas exclusif d’autres célébrations, notamment à Libreville.

D-N : Quelles ont été les principales séquences de l’événement ? Que visez-vous à travers cette exposition ?

S.E.M. F.E : Du 27 novembre au 2 décembre 2017,sous le haut patronage du président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Ali BONGO ONDIMBA, à l’endroit de qui nous exprimons notre profonde gratitude, représenté par le Vice-Président de la République, M. Pierre-Claver MAGANGA MOUSSAVOU, et la coordination scientifique du Pr Elikia M’BOKOLO, les locaux de l’Ambassade Haute représentation du Gabon en France ont servi de cadre à l’exposition d’archives sonores, audiovisuelles, iconographiques, des écrits de Léon M’BA et sur lui, ainsi que ceux sur le Gabon et l’Afrique de son époque.
Un intérêt bien particulier a été porté sur sa trajectoire politique inflexible, construite patiemment – surmontant avec panache échecs et moments de doute. Il s’est agit également de l’homme privé, notamment le père de famille attentionné qui, par exemple en 1965, tient régulièrement un commerce épistolaire avec deux de ses filles, Lucie et Pauline M’ba, pensionnaires de l’Institut Notre-Dame-de l’Esvière (Angers), les encourageant à bien travailler et se montrant satisfait que les deux jeunes filles puissent s’adonner assidûment à la pratique du judo et du piano.

De plus, en ouverture et clôture de l’exposition, respectivement le mardi 28 novembre et le samedi 2 décembre, outre les leçons prononcées par les Professeurs Elikia M’BOKOLO et Grégoire BIYOGO, il a été animé quatre tables rondes autour des thématiques suivantes : Vie et œuvre de Léon M’BA, Léon M’BA et les autres, Sur la scène internationale et, enfin, Les soleils des indépendances africaines. C’est le lieu de remercier tous les participants à ces différentes tables rondes, les modérateurs respectifs, et tous ceux qui, dans la salle, ont bien voulu en témoigner, ainsi que les membres de la famille Léon M’BA, dont certains venus de Libreville.



D-N : Léon M’Ba a été reconnu en Afrique comme un génie politique. En quoi pourrait-il inspirer les hommes politiques africains aujourd’hui ?

S.E.M. F.E : Si j’avais à donner un avis personnel de béotien sur l’homme et son œuvre, et le message politique subséquent, je le puiserais volontiers dans les propos du regretté Louis BIGMANN qui, alors Président de l’Assemblée nationale, saluait en ces termes la mémoire de Isidore MINKO-MI-EDANG, dans une oraison funèbre des plus émouvantes : « Le juste sera d’éternelle mémoire … son nom défiera le temps ». Ceux qui ont une fréquentation assidue du texte biblique, reconnaîtront la référence au Psaume 112.
Ce que disait Louis BIGMANN, ce 19 juillet 1965, au sujet du père, mort à 93 ans, me parait d’une grande actualité concernant le fils, Léon-Gabriel M’BA MINKO-MI-EDANG ; tant il m’a semblé avoir vu juste dans la conviction que l’avenir du Gabon était inscrit, moins dans les richesses de sa terre que dans le sens paysan de son peuple ; louant ainsi son endurance et son courage.

Commémorer Léon M’BA, cinquante ans après sa mort, c’est aussi à mon sens réaffirmer la nécessité, pour chacun de nous, de faire retour à ce sens paysan, et louer tous ceux qui, à travers le Gabon en particulier, et l’Afrique en général, « regardent pousser une récolte riche de toutes les promesses de la vie ».

D-N : Votre pays a connu quelques soubresauts après la dernière présidentielle. Cette exposition peut-elle servir à la jeunesse qui, on le sait, était aux premières loges de la contestation ?


S.E.M. F.E : L’exposition « Léon M’ba : 50 ans après » est sans lien direct avec les péripéties de la vie politique. Tous ceux qui ont voulu l’instrumentaliser pour mettre en scène leurs frustrations partisanes, y compris en allant perturber une messe d’intention dite à la mémoire de l’illustre disparu, n’ont manifestement rien compris à la profondeur du message porté par le slogan « Gabon d’abord ». Je doute d’ailleurs qu’ils en aient les moyens.

D-N : L’Ambassade a-t-elle d’autres chantiers en cours ?


S.E.M. F.E : Outre le renforcement des relations diplomatiques avec la France et les autres pays de la juridiction (Portugal, Suisse, Monaco et Andorre), un accent particulier sera mis l’année prochaine sur les actions économiques et culturelles, y compris dans notre relation avec l’OIF. D’où la réouverture du service économique, fermé depuis 2011, et la création de la Bibliothèque de l’Ogooué au sein de la Chancellerie.

Nous envisageons organiser, en 2018, les journées économiques et un forum de l’emploi à l’endroit des étudiants et jeunes diplômés. A cet effet, des partenariats sont à l’étude avec des opérateurs économiques. Nous travaillons également à la participation du Gabon à l’édition 2018 du Salon du livre de Paris : une formidable opportunité pour la promotion des écrivains gabonais, et donc de la culture de notre pays.

Thomas De MESSE ZINSOU
Paru dans le Diasporas-News n°91 de Décembre 2017
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