Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Pays N° 5407 du 24/7/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

Politique

Modeste Compaoré, conseiller de l’arrondissement 4 : « Je ne suis pas pour la démocratie à éclipse où l’on a besoin de l’opinion du peuple que pour des postes électifs »
Publié le jeudi 25 juillet 2013   |  Le Pays


Modeste
© Autre presse par DR
Modeste Compaoré


 Vos outils




Toute tentative par la presse de lui arracher un mot lors des contestations post-électorales dans l’arrondissement 4 de la commune de Ouagadougou s’est avérée infructueuse. Il s’agit de Modeste Compaoré, candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) à l’élection du maire de l’arrondissement 4 de la commune de Ouagadougou. Juriste de formation et chef d’entreprise, Modeste Compaoré nous a enfin reçus à son domicile sis à Somgandé dans l’après-midi du 16 juillet 2013. Dans une interview qu’il nous a accordée, le conseiller municipal lève un coin de voile sur l’entrepreneuriat et se prononce sur des questions d’actualité comme l’article 37, le Sénat, la situation dans l’arrondissement 4 de la commune de Ouagadougou, etc. Lisez plutôt.

« Le Pays » : Vous êtes conseiller municipal mais aussi chef d’entreprise, comment devient-on entrepreneur ?

Modeste Compaoré, conseiller municipal : Théoriquement, être chef d’entreprise requiert au préalable une formation de base en entrepreneuriat à travers laquelle, celui ou celle qui en fait l’option, acquiert les notions de base en gestion ainsi que les rudiments nécessaires qui lui permettront de mieux cerner son affaire.
Seulement, dans nos contrées, l’expérience a démontré que ce n’est pas uniquement ceux qui ont fait la bonne école qui réussissent en entreprise.
Cela m’amène donc à dire à tout jeune qui veut entreprendre, que les éléments déterminants en entrepreneuriat sont, entre autres, la maîtrise du projet, la volonté et la détermination.

Maîtriser son projet signifie quoi ?

Cela veut dire simplement qu’au départ, il faut déterminer avec exactitude le domaine dans lequel vous désirez intervenir. L’avantage de cet exercice permettra au promoteur de définir les éléments suivants :
- l’ensemble des moyens humains, matériels, et financiers nécessaires à l’activité ;
- l’identification des partenaires commerciaux pour l’écoulement du produit ;
- la définition des partenaires financiers qui pourront accompagner la réalisation du projet.
Mais au-delà de ce qui précède, aussi bien en entreprise que dans d’autres domaines, les difficultés de toutes sortes ne manqueront pas au départ. Pour cela, je conseille aux jeunes qui veulent s’engager en entreprise de s’armer de courage et de détermination pour atteindre leurs objectifs.

Vous êtes aussi un acteur de la scène politique comme bon nombre de gens qui exercent des fonctions libérales. Tout porte à croire que pour prospérer en affaires, il faut avoir un pied dans la politique, notamment du côté du parti majoritaire. Votre avis ?

Je ne partage pas du tout votre point de vue. Pour moi, il faut faire la part des choses. On ne s’engage pas en politique pour prospérer en affaires, mais plutôt pour apporter, avec d’autres camarades, de la traçabilité au développement de la cité par des idées fondées sur des valeurs.
Autrement dit, le moyen de prospérer en affaires auquel vous faites allusion dans un domaine d’activités comme le mien, est naturellement l’obtention de gros contrats en marchés publics.
Seulement, en la matière, vous savez autant que moi que c’est la loi qui en fixe les conditions d’éligibilité, et ce, sur la base de la libre concurrence.
Ceci étant, contrairement à ce que vous dites, la réussite en affaires se rattache plutôt à des facteurs objectifs autres que la simple affiliation à un parti politique.

Depuis quand faites-vous de la politique et comment y êtes-vous entré ?

J’ai commencé à participer aux activités politiques courant 1997 pendant que j’étais étudiant. J’y ai pris goût grâce, à l’époque, au délégué du Comité de base de mon secteur qui, chaque fois que de besoin, me conviait aux réunions du parti (CDP) au niveau local.

L’actualité récente a été marquée par la marche de l’opposition tenue le 29 juin dernier pour protester contre le Sénat et la vie chère. Quelle est votre opinion sur cette manifestation ?

Voyez-vous, la liberté d’aller et de venir ainsi que celle de manifester sont toutes les deux reconnues et garanties par la loi fondamentale de notre pays. Les militants de l’opposition ont donc le droit de marcher afin d’exprimer leur position vis-à-vis de tout ce qui a trait à la vie politique nationale.
Je pense d’ailleurs, à mon humble avis, que cette manifestation traduit la vitalité de notre démocratie.

A la suite de la marche de l’opposition, la direction de votre parti a également organisé une manifestation le 6 juillet pour soi-disant soutenir la paix au Burkina. Est-ce une réplique à la manifestation de l’opposition ?

Effectivement, le 6 juillet dernier, les militants de mon parti, ceux des partis alliés de la mouvance présidentielle ainsi que des membres de structures à caractère associatif ont marché pour la paix. Cette manifestation, qui a connu un succès de par la forte mobilisation et la discipline des populations, part du fondement selon lequel aucun développement véritable ne peut se promouvoir dans un climat de troubles et d’instabilité. C’est une activité qui a traduit pour nous, chacun en ce qui le concerne, la nécessité d’agir et de travailler quotidiennement à préserver la cohésion sociale, gage de tout développement.

Que vaut, selon vous, un Sénat dans un pays comme le Burkina ?

Le Sénat, rappelons-le, découle des dispositions de notre Constitution en son article 78 relu et adopté le 11 juin 2012. Cette disposition stipule désormais que le Parlement au Burkina Faso est composé de deux Chambres, à savoir l’Assemblée nationale et le Sénat.
Le deuxième acte majeur relatif à cette innovation institutionnelle fut le vote de la loi organique portant organisation et fonctionnement du Sénat le 21 mai 2013.
Pour revenir à votre question, je ne pense pas que l’option pour un Parlement bicaméral soit, en tant que tel, un mauvais choix pour notre démocratie.
Sur le Sénat, je relève quatre points clés qui constituent ensemble, de mon point de vue, un adjuvant à notre démocratie :
- De la procédure législative, il faut dire que la navette imposée désormais aux projets et propositions de loi émanant respectivement de l’exécutif et du législatif, permettra aux représentants des deux Chambres, c’est-à-dire députés comme sénateurs, chacun en ce qui le concerne, d’apporter des critiques et amendements tangibles à toute loi.
En offrant l’opportunité d’un contrôle à double niveau, le Sénat contribuera, sans doute, à l’élaboration et au vote de lois mieux adaptées, prenant en compte les aspirations de nos populations de façon plus large.
- Du point de vue compétence délibérative du Sénat, je pense que la prérogative reconnue à cette institution de statuer en dernier ressort concernant les matières relevant des collectivités territoriales ainsi que celles des Burkinabè vivant à l’étranger, sera féconde à double niveau.
Au nombre défini de 39 pour les élus locaux des 13 régions et de 5 pour les Burkinabè vivant à l’étranger, ces représentants pèseront, sans doute, de leur poids, non seulement pour une meilleure politique de décentralisation, mais également, pour la prise en compte des préoccupations de nos frères vivant à l’étranger.

Contrairement à ce que certains redoutent, le Sénat équilibrera les pouvoirs entre l’Exécutif et le Parlement.
La loi organique instituant le Sénat ne prévoit pas, dans ses dispositions, un mécanisme par lequel l’Exécutif peut décider de sa dissolution.
De mon point de vue, cela constitue un fortifiant au principe de la séparation des pouvoirs qui est, je dirais, le fondement même de tout système qui se réclame démocratique.

- L’autre avantage du Sénat est son caractère inclusif de par sa composition. Pour ainsi dire qu’en dehors des élus des collectivités territoriales, des représentants du patronat, des travailleurs, des Burkinabè de l’étranger et des personnalités nommées par le président du Faso, le Sénat renfermera en son sein une nouvelle catégorie de personnages non négligeables de notre armature sociale, à savoir les autorités coutumières et religieuses. Ces sages, sans être des politiques ont déjà, de par le passé, constitué un ressort important pour la paix et la cohésion sociale au Burkina Faso durant des périodes de tensions et de crises que le pays a traversées.
A mon avis, capitaliser ce dernier aspect dans un cadre institutionnel inclusif, loin de constituer un déficit, est plutôt un atout considérable pour la démocratie.
Ceci étant, tout en restant convaincu de la nécessité d’apporter des critiques et amendements susceptibles de parfaire la loi du 21 mai 2013, j’estime, au regard des raisons évoquées plus haut, que le Sénat constitue un facteur pondérateur de notre démocratie et par conséquent, est bon à prendre.

Les opposants au Sénat rétorquent qu’il sera une institution budgétivore. Qu’en pensez- vous ?

Pour évoquer le caractère budgétivore d’une telle structure, il faut, à l’avance, évaluer son impact du point de vue apport à notre démocratie.
Pour moi, la stabilité d’une nation n’a pas de prix. Pour en arriver, il me semble inéluctable de passer par la bonne gouvernance qui exige davantage la coexistence d’institutions fortes dotées de mécanismes de contrôle.
De ce fait, j’estime que l’utilité attaquée du Sénat par ses pourfendeurs ne résistera pas par le seul argumentaire de son coût qui, dans tous les cas, peut être sujet à débat dans un cadre organisé.

Au cours de la cérémonie de lancement officiel des activités de la FEDAP-BC, Adama Zongo, président national de cette structure, a dit souhaiter un référendum sur l’article 37. Pensez-vous à l’opportunité d’une telle suggestion ?

En émettant de tels souhaits, Adama Zongo n’est pas allé contre l’esprit et la lettre du constituant originel. Tout comme la pétition, le référendum est un exercice démocratique normal. Je dis bien normal parce que prévu par la Constitution en son article 49. Tandis que la pétition constitue, pour la base, un moyen légal de demander à l’Exécutif, à travers le Législatif, de légiférer dans un domaine précis de la vie publique, le référendum, pour ce qui le concerne, est un procédé que l’Exécutif peut, en cas de nécessité absolue, utiliser afin d’interroger la base sur une question d’importance majeure. S’il y a référendum sur l’article 37, c’est le peuple souverain qui sanctionnera le verdict.
De ce fait, je ne suis pas pour la démocratie à éclipse où l’on n’a besoin de l’opinion du peuple que pour des postes électifs.

Si soumettre la révision de l’article 37 est normale sur le plan juridique comme vous le dites, ne pensez-vous pas que, du point de vue politique et éthique, cela pose le problème de l’alternance et ouvre ainsi le boulevard de la présidence à vie ?

(Silence…). Pourquoi crie-t-on tout le temps « alternance, alternance » ? Dans un Etat démocratique, l’appréciation de l’éthique, du politiquement correct ou incorrect reste le privilège du seul corps électoral par un vote libre, égal et secret. En d’autres termes, la présidence à vie n’est pas la conséquence systématique d’une option pour la non- limitation des mandats dans un régime parlementaire. Je vous prends à témoin le fonctionnement des grands pays comme le Danemark, l’Allemagne et la Grande Bretagne. Dans ces pays, la non-limitation des mandats est la règle en ce qui concerne la désignation des Premiers ministres qui y sont les véritables chefs de l’Exécutif, mais cela n’enlève en rien le caractère démocratique de ces régimes.

« En démocratie, le seul référentiel valable reste le suffrage exprimé »

Plus près de chez nous, le Sénégal a connu le changement en 2011 sans la limitation des mandats dans sa Constitution. Je déduis donc, de ce qui précède, que le problème de l’alternance se trouve ailleurs. Il appartient ainsi à ses aspirants de se convaincre sur le rôle et le pouvoir que confère un bulletin de vote, car en démocratie, le seul référentiel valable reste le suffrage exprimé.

Pour certains observateurs de la scène politique nationale, l’institutionnalisation du Sénat, par le pouvoir en place, ne vise que la modification de l’article 37. Votre avis ?

A mon avis, cela n’est pas du tout exact. Lorsque vous parcourez notre Constitution au niveau du titre XV traitant de la révision de la loi, il est stipulé que l’initiative de révision de la Constitution appartient concurremment au président du Faso, au peuple et au Parlement à la majorité des deux Chambres. Avant que cette disposition (l’article 161) ne soit relue, on parlait plutôt de l’Assemblée nationale à la majorité.
Il n’y a donc pas, à ce niveau, un privilège particulier avec cette Chambre pour la révision d’une loi constitutionnelle.

Avez-vous été surpris de la proposition de votre candidature par la direction du CDP pour le poste de président du Conseil municipal de l’arrondissement 4 ?

Tout en rendant hommage au Secrétariat exécutif national du parti pour la confiance placée en ma personne en son temps, je l’ai perçue naturellement comme un commandement du parti, donc sans surprise.
J’estime que lorsqu’on s’engage dans un parti comme le CDP qui a des idéaux et de grands défis à relever, le moins qu’on puisse attendre est de pouvoir, à un moment donné, apporter sa contribution à l’atteinte des objectifs fixés par le parti. J’ai considéré donc le choix qui a été porté sur ma personne comme une mission et non une chefferie assortie de privilèges.

Selon certains de vos camarades, votre candidature a été imposée par la direction du parti, ce qui aurait poussé des conseillers à se rallier à l’opposition en votre défaveur. Qu’en était-il exactement ?

Il y a un déficit d’information autour des principes et des textes qui entourent la désignation des candidats au sein des partis. Avoir été imposé par le parti, je ne pense pas.
Au Burkina Faso, les candidatures indépendantes pour les législatives et les municipales ne sont pas à l’ordre du jour. Nous évoluons donc dans une dynamique de scrutin de liste où les partis politiques jouent un rôle prépondérant.
Ainsi, la désignation et la validation des candidatures aux postes électifs passent, dans la plupart des cas, par les directions des partis politiques. La méthode généralement utilisée est la cooptation.
Aujourd’hui, ceux qui crient à l’imposition ont aussi bénéficié des avantages de la méthode à un moment donné du processus, soit pour être responsabilisés au niveau des structures du parti ou même pour être retenus candidats au poste de conseiller municipal.
Du reste, toute cette guéguerre de positionnement pose le problème de la conviction en politique. Pour moi, lorsqu’on s’engage en politique, le militantisme actif devrait en être le principe et la quête des postes, l’exception.

Il y a eu des manifestations de rue dans l’arrondissement 4 qui se poursuivent autrement, le but étant d’empêcher le maire élu de travailler. Est-ce vrai ?

Il y a eu effectivement à partir du 6 mars des mouvements de protestation suite au bouleversement de la situation qui s’est traduit par le non-respect de la décision du parti par certains conseillers CDP qui ont pactisé avec l’opposition.
Mais contrairement à ce que vous dites, depuis que le maire a été officiellement installé, je n’ai pas vu, à ma connaissance, des manifestations qui tentent d’empêcher celui-ci de travailler.

Deux conseillers du bureau du Conseil municipal ont rendu leur démission. Que vous inspire la décision d’Ambroise Tapsoba et celle du chef coutumier de Toukin ?

Je n’ai pas de réponse à cette question, car ne pouvant parler à la place des intéressés.

Budget complémentaire 2013 non voté pour faute de quorum, selon certains, et voté pour d’autres après changement de l’ordre du jour de la session budgétaire. En tant que conseiller, que s’est-il réellement passé lors de cette session ?

Je crois que cette cacophonie est due à l’interprétation à tort ou à raison des dispositions du Code général des collectivités territoriales en son article 238 qui traite de la question.

Selon vous, le budget a-t-il été voté ou pas ?

Je ne peux pas répondre à cette question, car l’administration seule est garante des conditions de recevabilité des dossiers financiers émanant des collectivités locales.

Selon nos informations, une importante somme d’argent et des parcelles ont été proposées à une militante de l’UPC en échange de sa non-participation à la session budgétaire et cela aurait été organisé par votre clan. Qu’en dites-vous ?

Il n’y a pas de clan de politiciens à l’arrondissement 4. J’ai aussi entendu ces rumeurs comme vous. Moi, j’ai du respect pour mes camarades conseillers quel que soit leur bord politique. Prétendre corrompre qui que ce soit constituerait, pour moi, une atteinte grave à son intégrité, car je me dis que chacun connaît le sens de son engagement en politique.
Pour moi, cette information n’est que conjecture et fait partie des coups bas en politique qui se traduisent par des intrigues et des mensonges de toutes sortes.

Il régnerait actuellement un climat d’insécurité dans votre arrondissement. L’ex-maire, Zakaria Sawadogo, qui serait proche de vous est accusé d’être l’instigateur de ces mouvements tendant à empêcher le maire élu de travailler…

Permettez-moi de vous dire que j’ai lu tout cela dans la presse. Je dis bien dans toute la presse, sans exception, et ce n’est pas seulement ce qu’on a dit sur Zakaria Sawadogo. Me concernant, on a même dit, dans une certaine presse, que c’est le maire sortant Zakaria Sawadogo qui a proposé ma candidature au poste de maire afin que je vienne gérer des casseroles sales qu’il aurait laissées à la mairie de l’arrondissement 4. Très sincèrement, toutes ces contre-vérités ont constitué non seulement une indignation pour moi, mais également, une désinformation vis-à-vis de l’opinion publique sur la base d’informations dénudées de fondement.
Pour revenir à votre question, je pense que personne des acteurs politiques que nous sommes, c’est-à-dire aussi bien de la majorité que de l’opposition, n’a intérêt à ce qu’il y ait des troubles et la violence à l’arrondissement 4. Je le dis de tout cœur, car la terreur n’épargnera personne et, de surcroît, compromettra dangereusement la cohésion sociale dont nous avons tant besoin pour le développement de notre arrondissement.

Votre interprétation de la situation politique en Egypte après le coup de force perpétré par l’armée égyptienne…

La situation politique en Egypte me laisse croire que Mohamed Morsi a raté une fois le rendez-vous historique de main tendue du peuple égyptien. A peine un an au pouvoir, le mouvement Tamarod qui a connu une adhésion massive des populations égyptiennes a fini par emporter le président Morsi le 3 juillet dernier avec la bénédiction de l’armée égyptienne.
Maintenant, je pense que le pire à craindre est le revers de la médaille. Depuis la chute de Morsi, ses partisans, composés essentiellement des Frères musulmans, sont, à leur tour, descendus dans la rue pour protester contre l’éviction d’un président démocratiquement élu.
C’est une situation inquiétante, car pouvant entraîner ce pays frère dans une instabilité politique. Ainsi, j’ai suivi avec intérêt la nomination par l’Union africaine de l’ancien président, Alpha Omar Konaré comme médiateur de la crise égyptienne.
Mon souhait est que le dialogue puisse s’installer afin de ramener ce pays à des élections libres et transparentes dans un futur proche.

Le 28 juillet est la date prévue pour l’élection présidentielle au Mali. Pensez-vous que cette date sera tenable ?

Les accords politiques de Ouagadougou avaient déjà jeté les bases des conditions d’une élection présidentielle sécurisée, libre et transparente. L’effectivité de la mise en œuvre de ces conditions s’est matérialisée le 1er juillet dernier lorsque la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (MINUSMA) a remplacé la Mission africaine pour la stabilisation du Mali (MISMA) avec près de 12 000 soldats dont l’objectif est de sécuriser la région de Kidal et l’ensemble du territoire malien afin que les élections puissent se dérouler, non seulement dans la transparence, mais également dans des conditions de sérénité.
Pour moi, la campagne présidentielle qui est déjà en cours dans ce pays permettra aux Maliens d’avoir un président démocratiquement élu, le 28 juillet prochain, et cela ouvrira une nouvelle ère de paix, de cohésion sociale et de démocratie pour le Mali.

Propos recueillis par Armel ILBOUDO

 Commentaires