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Etats généraux de la jeunesse
Publié le mardi 14 novembre 2017  |  Sidwaya
Commémoration
© aOuaga.com par G.S
Commémoration du 15-Octobre : les activités lancées
Lundi 6 octobre 2014. Ouagadougou. Le comité d`organisation du 27e anniversaire des événements tragiques du 15 octobre 1987 a animé une conférence de presse pour lancer les activités commémoratives. Photo : Brice Yogo, membre du comité d`organisation




A la veille de l’ouverture des travaux sur les états généraux de la jeunesse, le Secrétaire général du ministère de la Jeunesse, de la formation et de l’insertion professionnelles, Brice Yogo, le 15 novembre 2017, a accordé une interview à Sidwaya. Il parle de l’opportunité de ce forum national dédié à la jeunesse burkinabè.


Sidwaya (S) : Du 15 au 18 novembre se tiendront les états généraux de la jeunesse. Pourquoi avoir initié un tel forum ?

Brice Yogo (B.Y) : La participation des jeunes aux actions de développement est l’un des principaux défis de gouvernance auxquels sont confrontés les pays africains dont le Burkina Faso. Ainsi, la non prise en compte des jeunes et le manque de stratégies efficaces pour favoriser une participation de la jeunesse aux efforts de développement cumulés à la crise de confiance entre une frange majoritaire de la jeunesse et les autorités politiques d’alors font partie des facteurs déclencheurs de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Pour ce faire, il s’avère alors plus que nécessaire d’engager des réflexions afin de dégager des mécanismes et des stratégies en vue d’une participation citoyenne de la jeunesse à la construction du Burkina Faso nouveau. En vue de rompre avec les anciennes pratiques et d’éviter que les jeunes ne soient les ‘’parents pauvres’’ des changements dont ils sont les artisans, le gouvernement du Burkina Faso, à travers le ministère de la Jeunesse, a décidé d’ouvrir un large chantier de concertation en organisant, du 15 au 18 novembre 2017, les états généraux de la jeunesse. Ces états généraux s’adressent à tous les acteurs ayant un lien avec la jeunesse. L’objectif est d’offrir un cadre de dialogue national, inclusif et participatif en vue d’une participation de la jeunesse au processus de développement national.

S. : Le thème de ces états généraux est : « Quelle gouvernance pour une contribution optimale de la jeunesse au renouveau politique, économique et social du Burkina Faso ? ». Qu’est-ce qui justifie le choix de ce thème ?

B.Y. : La jeunesse dans sa grande majorité a pris une part active à l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 dont une des causes profondes est sans conteste l’échec du dialogue et de la communication républicaine. Les canaux de concertation entre les jeunes et les autorités d’alors ont manqué à tous les niveaux. Il convient aujourd’hui, au regard du contexte, des enjeux et des défis, de susciter un nouveau contrat social propice à la bonne gouvernance et à la paix sociale. Ainsi, il urge de faire un diagnostic participatif sans complaisance de la problématique de la jeunesse afin de construire une plateforme consensuelle d’actions autour des problématiques majeures des jeunes de toutes les régions et de toutes les catégories dans le sens d’un dépassement des politiques antérieures qui n’étaient que trop inopérantes. C’est désormais dans une approche plus participative empreinte de courtoisie, de sincérité, de critique et d’autocritique, que nous devrions résolument nous orienter. Un certain nombre de questionnements se posent avec acuité de nos jours à savoir quels sont les obstacles liés à la gouvernance et qui freinent la participation des jeunes à la construction du Burkina Faso ? Quelles sont les politiques novatrices qui doivent être mises en œuvre par l’Etat afin de relever les défis de la participation au renouveau politique, économique et social dans un Burkina Faso post-insurrectionnel ? Quelles sont les responsabilités des parties prenantes et particulièrement des jeunes ? Peut-on s’inspirer des expériences réussies d’autres pays aux réalités quasi-similaires ? C’est l’ensemble de ces questionnements qui justifient le choix du thème des états généraux de la jeunesse.

S. : Outre le thème central, d’autres activités sont-elles prévues ?

B.Y. : Oui ! Il faut dire que les états généraux de la jeunesse regrouperont 500 jeunes des 13 régions de notre pays. Nous avons élaboré un chronogramme qui prévoit trois caucus et quinze communications à travers cinq panels. Le premier caucus traite de l’organisation et de l’accompagnement des jeunes pour une participation optimale au développement. Le 2e caucus porte sur la responsabilisation et l’autonomisation des jeunes dans la mise en œuvre des politiques et développement. Le 3e caucus traite de l’approche de stratégies pour un engagement citoyen des jeunes au service du gouvernement. A propos des panels, le premier panel porte sur la place et le rôle de la jeunesse dans le renouveau politique, économique et social du Burkina Faso. Le deuxième panel traite des jeunes et conduites addictives. Le troisième panel est en rapport avec la santé sexuelle et reproductive des jeunes et dividende démographique. Le quatrième panel est un regard croisé en matière d’éducation et d’engagement politique des jeunes. Le cinquième est une tribune de l’entrepreneur.

S. : Parlant des fora passés et des états généraux, qu’est-ce qui fera la différence ?

B.Y. : Ce qui fait la différence fondamentale de ces états généraux est qu’ils se déroulent dans un contexte particulier de renouveau économique, social et politique. La jeunesse a été le véritable artisan de l’insurrection populaire. Malheureusement quand on observe le regain de l’extrémisme violent dans notre pays avec cette montée des attaques terroristes, la jeunesse est interpellée. Il y a aussi la dynamique dans laquelle, nous nous sommes lancés. Je rappelle que pour une des rares fois, le thème principal a été débattu par les jeunes qui ont organisé des cadres de concertation dans les 13 régions de notre pays en janvier 2017. Nous avons fait la synthèse de leurs travaux qui sera approfondie lors de ces états généraux. Vous l’aurez remarqué, les communications et les échanges portent sur une véritable interpellation qui doit nous amener, pour toujours, à faire en sorte que la jeunesse puisse contribuer au développement économique du pays et qu’elle puisse prendre conscience qu’elle est un acteur incontournable. Nous attendons de ces états généraux que des réflexions soient menées pour que nous puissions avoir des rudiments nécessaires pour construire des stratégies pour mieux présenter les actions lorsque nous sommes sur le terrain.
L’une de nos attentes fortes est qu’à l’issue de ces états généraux se redessinent de nouvelles missions, que nous revisitions l’ensemble de nos projets et programmes pour voir comment on peut prendre en considération les véritables attentes de tous les acteurs qui s’intéressent à la problématique de la jeunesse.

S. : A propos du budget de 150 millions de F CFA alloué à l’organisation de ces états généraux, certains estiment que cet argent aurait pu être réinvesti dans les projets concrets de jeunes d’autant plus que les problèmes des jeunes sont connus de tous. Quel est votre commentaire ?

B. Y. : Les autorités politiques doivent établir un réseau de communication bien défini avec la jeunesse, définir des modalités de gouvernance et prendre en compte les véritables aspirations des jeunes. Je crois que le coût de ces états généraux mérite d’être considéré comme un investissement qui va changer la physionomie des actions du ministère en vue d’accroître nos performances en termes de prise en compte des questions de jeunesse dans le sens d’un meilleur encadrement de ces mouvements d’associations de jeunes. Je souligne la quintessence et la pertinence de certains panels. C’est donc dire que nous prenons conscience des multiples interpellations faites par les jeunes, leurs difficultés à accéder aux crédits et d’un certain nombre de conditionnalités relatives au taux d’intérêts et à l’absence de garanti. C’est une problématique qui mérite que l’ensemble des acteurs se retrouvent pour en débattre et trouver des solutions définitives. Par exemple, le secteur bancaire sera présent, le ministère en charge de l’économie sera présent, celui de la jeunesse également et tous viendront échanger pour permettre aux jeunes d’accéder aux crédits bancaires pour développer leurs affaires.

S. : En quoi ces états généraux peuvent changer fondamentalement le quotidien des jeunes ?

B. Y. : Dans un premier temps, les états généraux vont accroître la capacité de veille citoyenne des jeunes. Ils seront suffisamment outillés à avoir une pleine participation à la vie politique de notre pays. Dans un deuxième temps, les jeunes auront l’occasion de partager avec d’autres jeunes des doléances qui pourront conduire à une véritable autonomisation des jeunes. Sur le plan social, nous attendons de développer des actions dans le sens de l’éducation permanente qui vont intéresser les jeunes dans leur vie.

S. : Quelle est la stratégie de mise en œuvre des recommandations issues de ce conclave ?

B. Y. : Je crois que ces états généraux vont définitivement consacrer de nouvelles modalités d’implication des jeunes dans toutes les sphères de décision. Nous attendons que des mécanismes et des stratégies soient mis en place et soient appropriés par les jeunes eux-mêmes pour faire l’évaluation de l’ensemble des recommandations qui seront prises au cours de ces états généraux. Je rassure d’ores et déjà qu’au niveau du ministère de la Jeunesse, nous avons pris la ferme résolution d’impliquer les jeunes dans toutes les actions que nous menons. Je crois d’ailleurs que ce forum sera l’occasion pour le Conseil national de la jeunesse d’amorcer un nouveau départ.

Interview réalisée par
Gaspard BAYALA
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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