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Commune de Saponé : Des populations manifestent pour demander le départ du maire
Publié le mardi 14 novembre 2017  |  Le Pays
La
© Autre presse par D.R
La mort d`un jeune gardé à vu a été à l`origine d`une manifestation, le 3 mai 2016 à Dédougou (250 km de Ouagadougou) dans la province du Mouhoun, au cours de laquelle des domiciles de deux responsables de la gendarmerie ont été incendiés




L’atmosphère était tendue à Saponé, en cette matinée du 12 novembre 2017. Remontés, des manifestants ont décidé de bloquer l’accès à la localité en barricadant le tronçon de la nationale 6 qui traverse la ville. Ils réclament la démission du maire et l’instauration d’une Délégation spéciale pour gérer leur commune jusqu’aux prochaines élections.

Pneus usagés, troncs d’arbres, pierres et ferrailles. Ce sont, entre autres, les moyens utilisés par les manifestants, remontés contre l’élection du maire, pour bloquer l’accès par la nationale 6, à la ville de Saponé. En cette matinée du 12 novembre, lorsque nous nous rendions sur les lieux, il était 10h. A l’entrée de la ville, en provenance de Ouagadougou, juste au niveau de la brigade de gendarmerie de ladite localité, impossible, pour les usagers, d’aller plus loin. Seuls les motocyclettes et les piétons arrivaient à se faufiler entre les débris de ferrailles et les troncs d’arbres disposés sur toute la largeur de la voie. Cela, jusqu’à la sortie de la ville sur près d’un kilomètre. Les véhicules (particuliers, de transport en commun, poids lourd…), eux, obligés de se garer au bas de la chaussée, se comptaient par dizaines. L’entrée tout comme la sortie de Saponé se sont donc muées en véritables parkings. Et c’est peu dire que les voyageurs étaient remontés. « Si vous avez un problème avec le maire, c’est à la mairie que vous devriez régler cela. Pourquoi faire du tort à d’autres personnes pour que l’on règle vos problèmes ? », s’est interrogé Jean-Pierre Ouédraogo, l’un des voyageurs que nous avons rencontré à l’entrée de la ville, à notre arrivée. Et d’ajouter : « Nous sommes là depuis 7h. C’est notre programme qui a été foutu en l’air par ce mouvement ». Si pour Jean- Pierre Ouédraogo, cette situation est inadmissible, pour notre deuxième interlocuteur qui a voulu garder l’anonymat, elle est imputable aux autorités. Ce sont, selon lui, les autorités qui sont à la base et favorisent cette « irresponsabilité ». « Sinon, comment comprendre que l’on puisse bloquer une route où le trafic est élevé, pour demander la prise en compte d’une revendication ? Pendant que les manifestants revendiquent, nous, notre situation va de mal en pis, car c’est aussi pour régler des problèmes que nous voyageons », s’est-il plaint. A cette plainte des usagers de la nationale 6, les manifestants ont catégoriquement refusé de prêter une oreille attentive. Pour eux, pas question de fléchir avant de rencontrer le haut-commissaire de la localité et d’exiger la démission du nouveau maire élu, Abdoulaye Compaoré, et le remplacement du Conseil municipal par une Délégation spéciale. Mais, pourquoi demander le départ du maire de cette localité qui fait partie des zones où les élections municipales ont été reprises il y a peu ? L’un des meneurs du mouvement, Sambo Kaboré, plus connu sous le sobriquet de « Soro », nous explique. Selon lui, la querelle est vieille de plusieurs années, mais aujourd’hui, elle s’est aggravée avec l’immixtion du politique. A l’entendre, c’est après moult tractations qu’il a été convenu, de commun accord entre les habitants de la localité, de laisser la gestion de la mairie à un ressortissant du centre, Saponé Marché.



« S’il y a mort d’homme… »

La mairie ayant été gérée les années antérieures par un ressortissant d’une autre localité. Mais, grPneus usagés, troncs d’arbres, pierres et ferrailles. Ce sont, entre autres, les moyens utilisés par les manifestants, remontés contre l’élection du maire, pour bloquer l’accès par la nationale 6, à la ville de Saponé. En cette matinée du 12 novembre, lorsque nous nous rendions sur les lieux, il était 10h. A l’entrée de la ville, en provenance de Ouagadougou, juste au niveau de la brigade de gendarmerie de ladite localité, impossible, pour les usagers, d’aller plus loin. Seuls les motocyclettes et les piétons arrivaient à se faufiler entre les débris de ferrailles et les troncs d’arbres disposés sur toute la largeur de la voie. Cela, jusqu’à la sortie de la ville sur près d’un kilomètre. Les véhicules (particuliers, de transport en commun, poids lourd…), eux, obligés de se garer au bas de la chaussée, se comptaient par dizaines. L’entrée tout comme la sortie de Saponé se sont donc muées en véritables parkings. Et c’est peu dire que les voyageurs étaient remontés. « Si vous avez un problème avec le maire, c’est à la mairie que vous devriez régler cela. Pourquoi faire du tort à d’autres personnes pour que l’on règle vos problèmes ? », s’est interrogé Jean-Pierre Ouédraogo, l’un des voyageurs que nous avons rencontré à l’entrée de la ville, à notre arrivée. Et d’ajouter : « Nous sommes là depuis 7h. C’est notre programme qui a été foutu en l’air par ce mouvement ». Si pour Jean- Pierre Ouédraogo, cette situation est inadmissible, pour notre deuxième interlocuteur qui a voulu garder l’anonymat, elle est imputable aux autorités. Ce sont, selon lui, les autorités qui sont à la base et favorisent cette « irresponsabilité ». « Sinon, comment comprendre que l’on puisse bloquer une route où le trafic est élevé, pour demander la prise en compte d’une revendication ? Pendant que les manifestants revendiquent, nous, notre situation va de mal en pis, car c’est aussi pour régler des problèmes que nous voyageons », s’est-il plaint. A cette plainte des usagers de la nationale 6, les manifestants ont catégoriquement refusé de prêter une oreille attentive. Pour eux, pas question de fléchir avant de rencontrer le haut-commissaire de la localité et d’exiger la démission du nouveau maire élu, Abdoulaye Compaoré, et le remplacement du Conseil municipal par une Délégation spéciale. Mais, pourquoi demander le départ du maire de cette localité qui fait partie des zones où les élections municipales ont été reprises il y a peu ? L’un des meneurs du mouvement, Sambo Kaboré, plus connu sous le sobriquet de « Soro », nous explique. Selon lui, la querelle est vieille de plusieurs années, mais aujourd’hui, elle s’est aggravée avec l’immixtion du politique. A l’entendre, c’est après moult tractations qu’il a été convenu, de commun accord entre les habitants de la localité, de laisser la gestion de la mairie à un ressortissant du centre, Saponé Marché. ande fut leur surprise de constater, le jour de l’élection du maire, que cet accord n’a pas été respecté. Pour eux, c’est un « affront » fait à leur localité, en complicité avec des officines politiques. C’est pourquoi lui et ses camarades ont décidé d’empêcher la tenue de la session budgétaire de la municipalité. « Nous sommes passés par les voies légales pour protester. Mais, personne ne veut nous écouter et le maire a décidé de tenir sa session contre vents et marées, le 14 novembre prochain. Nous sommes contre cela ; donc nous avons décidé de le faire savoir », a-t-il lancé. « Jusqu’à quand comptez-vous bloquer la voie », lui avons-nous demandé ? « Tant que le haut-commissaire ne vient pas nous écouter, la route restera barrée, advienne que pourra », nous a répondu « Soro », l’un des meneurs de la manif. Une manifestation que le Tang Naaba et le Sabcé Naaba de la localité soutiennent. Nous sommes allé à leur rencontre et leur message est aussi sans équivoque. « Nous ne sommes pas contents de cette situation, mais nous refusons que l’on nous impose une personne que nous ne voulons pas. J’invite les autorités à remettre la gestion de la mairie au préfet. Sinon, s’il y a confrontation et qu’il y a mort d’homme, cela n’arrangera personne », a prévenu le Tang Naaba. Même son de cloche chez le Sabcé Naaba. « Ce que nous déplorons, c’est l’abus du pouvoir qui a été exercé pour récupérer la gestion de la mairie », a-t-il indiqué. Et de conclure en ces termes : « Je voudrais dire aux autorités de vraiment se pencher sur la question, avant que les choses ne dégénèrent ».

Adama SIGUE
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