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Bitumage de l’axe Ouo-Bankass-Koro : ATP-SGTI désenclave le pays dogon au Mali
Publié le mercredi 8 novembre 2017  |  Sidwaya
Bitumage
© Autre presse par D.R
Bitumage d`une route




Le Premier ministre malien, Abdoulaye Idrissa Maïga, a procédé le dimanche 5 novembre 2017 à Bankass (région de Mopti), à l’inauguration du tronçon Ouo-Bankass-Koro, longue de 91 kilomètres. Le bitumage de cette route communautaire, encore appelé route du poisson, a été réalisée par l’expertise du groupement d’entreprises Africaine des travaux publics-Société des grands travaux internationaux (ATP/SGTI).

La décente de Ouo sur l’axe Ouo-Bankass- Koro, autrefois dangereuse, n’est plus qu’un mauvais souvenir pour les usagers de cet axe routier, encore appelée route du poisson. Cette colline redoutée étaient tellement accidentogène, qu’un cimetière a été ouvert à côté, pour recevoir les nombreuses victimes de la descente infernale. C’est le plus grand challenge du projet routier, que l’entreprise ATP/SGTI, conformément à son engagement de «construire autrement», a relevé, sans coup férir au grand soulagement des populations du pays dogon et à la satisfaction des autorités maliennes. D’un coût total de 14 milliards 268 millions de francs CFA, le projet a été financé, en grande partie, par la Banque ouest- africaine de développement (BOAD) à hauteur de 9 milliards 500 millions, la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC) pour un montant de 3 milliards de francs CFA, la commission de l’UEMOA pour 1 milliard 125 millions et l’Etat du Mali à hauteur de plus de 600 millions. Cette nouvelle section de route viendra accroître les échanges économiques et la mobilité entre les villes. Elle permettra également de réduire les coûts de transport, tout en facilitant l’accès aux services sociaux de base. D’où l’enthousiasme manifeste des populations à la cérémonie inaugurale. Toute activité cessante, les populations de la région de Mopti (Koro, Bandiagara, Sévaré) se sont réunies sur la grande place de Bankass pour célébrer la réalisation d’un rêve de plusieurs décennies, aujourd’hui à leur portée. Les autorités maliennes auraient voulu faire de cette infrastructure, une preuve concrète de la matérialisation de la vision du président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) en matière de développement des infrastructures qui est : «Transformer notre environnement en atouts afin de contribuer au bonheur des Maliennes et des Maliens», qu’elles ne s’y prendraient pas autrement.


Un joyau d’une valeur inestimable


Sur les pancartes à l’effigie d’IBK, on pouvait lire des messages de remerciements à l’endroit du chef de l’Etat, de son gouvernement «pour la promesse tenue» et même des adresses à connotation plus politique : «En 2018, IBK ou rien». Au président de l’Assemblée nationale Issaka Sidibé, au Premier ministre, Abdoulaye Idrissa Maïga, et à l’administrateur général d’ATP/SGTI, Mahamadi Savadogo dit Kadhafi, le maire de Bankassa traduit les remerciements de ses concitoyens pour «ce joyau d’une valeur inestimable» qui vient d’être mis à leur disposition. Au nom du conseil municipal de Bankass, Abdoulaye Guindo a apprécié les réalisations récentes par l’Etat, d’infrastructures socioéconomiques, dont le tronçon-Ouo-Bankass-Koro. «La route du poisson est un facteur d’intégration entre le Burkina Faso et le Mali. Sa réhabilitation était d’une nécessité absolue. Nous remercions la direction nationale des routes, l’entreprise ATP/SGTI et les partenaires techniques et financiers», a souligné le maire. Le représentant de la BOAD, Kouamé Bi Jacques, a aussi salué l’engagement des autorités maliennes, qui se concrétisent avec une infrastructure capitale pour les échanges intracommunautaires. En effet, cette section entre dans le cadre du désenclavement sous régional et relie le Mali et le Burkina Faso à travers les villes de Bandiagara et de Ouahigouya. M. Kouamé a cependant invité le gouvernement à assurer un suivi rigoureux de l’entretien de cette route. Il note au passage la réalisation d’ouvrages connexes, tels que des adductions potables d’eau au bénéfice des populations locales sur l’emprise du projet. C’est le même message, que la ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement du Mali, Seynabou Diop/Traoré a lancé aux usagers de la route pour leur demander de prendre soin de l’ouvrage. Aux transporteurs, elle a rappelé la directive de l’UEMOA relative au respect de la charge à l’essieu, car, a-t-elle martelé, l’ennemi n°1 de la route reste et demeure la surcharge. «Avec le bitumage de cette route, oubliez les difficultés d’écoulement du poisson et de ses sous-produits et oubliez les pertes de temps dans l’acheminement des productions agricoles, notamment le mil vers les zones de consommation», a déclaré Mme la ministre. Elle a aussi précisé que le tronçon Ouo-Bankass-Koro, une portion de Bandiagara-Ouo-Bankass-Koro-Frontière du Burkina Faso sur une distance de 159 km, appartient à la fois au réseau routier prioritaire de la CEDEAO et à l’axe CU13 du réseau communautaire de l’UEMOA, à savoir Ouagadougou-Ouahigouya-Frontière Burkina Faso -Koro-Bankass-Ouo-Bandiagara-Mopti.


A la conquête de la sous-région ouest-africaine

Globalement, le projet s’inscrit dans le cadre du premier Programme d’actions prioritaires de l’autorité du développement intégré du Liptako-Gourma et du Programme d’actions communautaires des infrastructures et du transport routier adopté par les Etats-membres de l’UEMOA en 2001. La ministre en charge de l’équipement a salué le sérieux du consortium d’entreprises burkinabè et tunisienne, ATP/SGTI au regard de la qualité de l’ouvrage. «C’est un bel exemple d’intégration par la réalisation d’infrastructures routières», s’est-elle exclamée. La même satisfaction a été exprimée par le Premier ministre malien, Abdoulaye Idrissa Maïga. «Il y a 100 ans que des générations ont imaginé le tracé du passage de cette route. Nous en avons fait une route moderne, reliant le Burkina Faso, tout en constituant un lien ombilical entre le plateau Dogon et le reste du pays», s’est-il réjoui. Le chef du gouvernement malien a fait remarquer l’importance de cette route desservant une zone de production dans la lutte contre la pauvreté. Il a salué, de ce fait, l’accompagnement des partenaires financiers ainsi que le «courage obstiné» de l’Agence de gestion et d’exécution des travaux d’intérêt publics pour l’emploi (AGETIPE)et ATP/SGTI pour leur contribution à l’amélioration du réseau routier national, au désenclavement intérieur et extérieur du Mali. Pour son premier chantier en terre malienne, l’Africaine des travaux publics et son partenaire Tunisien semble avoir séduit leurs partenaires, ouvrant du coup des perspectives prometteuses pour sa filiale ATP-Mali qui vient de s’installer au bord du Djoliba.L’administrateur général de l’entreprise, par ailleurs président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina, Mahamadi Savadogo dit Kadhafi, était des plus heureux à l’occasion. « C’est un bel exemple de coopération Sud-Sud avec une entreprise de BTP et une Banque (Coris Bank Internationale) burkinabè, installées au Mali dans le cadre du développement de leurs activités», appréciera-t-il. M. Sawadogo a évoqué les problèmes sécuritaires qui ont conduit à un arrêt des travaux deux ans durant. Mais se félicite surtout que l’entreprise ait pu créer les conditions d’une bonne collaboration les populations, permettant d’achever les travaux sans anicroche.
Nantie d’une expertise et d’une réputation avérée dans le domaine des travaux publics au Burkina Faso, ATP/SGTI a conquis le Niger, la Côte-d’Ivoire, le Bénin et dernièrement le Mali, et continue de tisser progressivement sa toile à travers la sous-région ouest-africaine… dans un premier temps.


Mahamadi TIEGNA
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