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Insécurité dans le Sahel : « Pas de combattants militaires américains au Burkina » (Roch Marc Christian Kaboré)
Publié le lundi 6 novembre 2017  |  L`Observateur Paalga
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© Présidence par D.R
Les présidents du Burkina Faso, du Mali et du Niger « vent debout » contre la désertification
Ouagadougou abrite du 14 au 17 juin 2017, la célébration de la 23e Journée mondiale de Lutte Contre la Désertification (JMLCD) pour conjurer la menace sur le développement, la prospérité et la paix. L’un des moments forts de cette célébration est intervenu, le jeudi 15 juin 2017, dans la salle de conférences de Ouaga 2000, en présence des Présidents Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Ibrahim Boubacar Kéita du Mali et Mahamadou Issoufou du Niger




Dans la salle des hôtes, quelque part à un des étages du palais de Kosyam, le président Roch Marc Christian Kaboré a reçu, hier, 05 novembre 2017, en fin de matinée, des journalistes de RFI, TV5 et Le Monde dans le cadre de l’émission Internationale que ces trois médias coaniment chaque semaine. Faute de vous en rendre compte par une transcription linéaire de l’entretien, nous avons opté d’en faire ressortir ci-après les points saillants dans les limites que suppose un tel exercice.

Y a-t-il des troupes combattantes américaines sur le sol burkinabè comme au Niger dont quatre éléments ont trouvé la mort il y a quelque deux semaines de cela ? Non, a répondu en substance le chef de l’Etat qui explique plutôt que les Etats-Unis, comme d’autres pays, interviennent dans le cadre de la coopération militaire pour la formation en vue d’une meilleure professionnalisation de nos forces de défense et de sécurité.

Pourquoi justement après le départ de l’ancien président Blaise Compaoré le Burkina est régulièrement la cible de commandos djihadistes alors que, par le passé, le pays était comme un havre de paix dans une région trouble ? Selon Roch Marc Christian Kaboré, avec la médiation qu’il faisait dans ces conflits, son prédécesseur a fini par entretenir des rapports de « collusion » avec les forces terroristes et les trafiquants ; en d’autres termes, notre pays fermait les yeux sur les trafics de tous genres qui avaient cours sur son territoire. On comprend alors qu’après le départ de Blaise, le Burkina soit désormais visé.

Parlant toujours des questions sécuritaires, RMCK a insisté sur la mise en place de l’Agence nationale de renseignement (ANR). Quelle peut bien être l’efficacité d’une telle structure vu que nombre de hauts gradés ont été balancés à l’extérieur qui comme ambassadeur, qui à d’autres fonctions ? Réponse laconique du Président du Faso : « Ceux qui étaient experts hier sont peut-être aujourd’hui dépassés. En ce sens, le pays a besoin de rajeunissement. »

Le chef de l’Etat a également saisi l’occasion pour expliquer pourquoi les pays du G5 Sahel sollicitent un engagement des partenaires financiers. Selon lui, les bataillons qui vont se déployer sur le terrain devraient avoir le même traitement que ceux de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), payés comme on sait par les Nations unies. Il y va de l’efficacité de cette task force. C’est pourquoi, a affirmé le locataire de Kosyam, les pays concernés attendent impatiemment la table ronde des bailleurs de fonds qui doit se tenir à cet effet en décembre prochain à Bruxelles.

Quid du franc CFA ?

Comme il fallait s’y attendre, les trois journalistes n’ont pas manqué de ramener sur le tapis la question du franc CFA qui anime actuellement les débats et n’en finit pas de surchauffer les réseaux sociaux. L’invité d’Internationales a commencé par expliquer qu’il faut se départir de la rhétorique politique et idéologique qui entache cette problématique hautement sensible qu’est la monnaie. En introduction à la question sur le franc CFA, précisons que les journalistes ont diffusé les propos d’un spécialiste selon qui cette monnaie commune, à cause de sa convertibilité et des facilités de transfert dont elle bénéficie, ne profite surtout qu’aux élites qui s’en servent par exemple pour s’acheter des appartements en France. Ce à quoi le président Kaboré a rétorqué que des pays utilisent des monnaies autres que le FCFA, mais cela ne les empêche pas d’acquérir des villas et autres biens à l’extérieur. Sur la même lancée, il a soutenu que la faiblesse des échanges intra-africains est à imputer moins à l’usage du franc CFA qu’à l’absence d’infrastructures conséquentes telles les routes, le chemin de fer, pour faciliter le transport des biens et des personnes.

Sur la monnaie commune de la CEDEAO, annoncée à maintes reprises, le chef de l’Etat a assuré que l’instance régionale est très avancée sur la question et poursuit inlassablement la réflexion.

En attendant Macron

Le nouveau président français, le jeune Emmanuel Macron, est attendu vers la fin de ce mois à Ouagadougou, première étape d’une tournée africaine qui doit en principe s’achever à Abidjan par un commet UE/UA. A cette occasion, il délivrera un discours à l’Université de Ouagadougou devant des étudiants et bien d’autres auditeurs.

En attendant, Françoise Joly (TV5), Sophie Malibeaux (RFI) et Christophe Ayad (Le Monde) ont voulu savoir ce que pense leur interlocuteur du jugement fait par le même Macron disant en gros qu’il est vain de continuer de verser des tombereaux d’euros et de dollars à un continent où le nombre d’enfants par femme dépasse les sept. Tout en reconnaissant les efforts que nous devons faire pour maîtriser nos démographies, RMCK a estimé qu’il s’agit là du genre d’erreur qu’on peut commettre quand on vient d’arriver au pouvoir et que le président en exercice de l’UA, le Guinéen Alpha Condé, lui avait déjà donné la réplique qui convenait. (Ndlr : C’est surtout la manière de clamer cette douloureuse vérité qui a choqué les Africains plus qu’autre chose, car avec des taux de natalité aussi élevés, même les croissances à deux chiffres ne suffisent pas pour réduire la pauvreté. Confer L’Observateur Paalga du 12 juillet 2017.)

L’interpellation de François Compaoré

Bien sûr, ce sujet brûlant ne pouvait pas ne pas être soulevé.

La survivance dans le Code pénal burkinabè de la peine capitale ne pourrait-elle pas constituer une entrave à la demande d’extradition formulée par le Burkina ? A cette question, le chef de l’Etat a commencé par se féliciter du fait même que François Compaoré ait été interpellé et mis sous surveillance judiciaire. Il a poursuivi que depuis plus de 20 ans (Ndlr : En fait depuis 1979), aucune exécution n’a eu lieu à la suite d’un jugement par un tribunal régulier. Du reste, le Pays des hommes intègres a signé le moratoire suspendant la peine de mort, et les travaux de la commission constitutionnelle qui viennent de lui être communiqués confortent la position de notre pays dans ce sens. Il compte donc sur les avocats du Burkina pour obtenir l’extradition de celui qu’on accuse d’incitation à assassinat dans l’affaire Norbert Zongo.

Et le cas de Blaise Compaoré, impliqué, lui, dans la mort de Thomas Sankara ? Roch Marc Christian Kaboré n’en sait-il pas lui-même long sur cette affaire, lui qui a été, après le drame du 15-Octobre, un collaborateur du tombeur de Sankara à plusieurs titres ? L’intéressé répond qu’il s’agit de crimes de sang et que dans ce sens, chacun doit s’assumer et assumer ce qu’il a fait. Il en a profité pour affirmer que ce n’est pas à l’honneur de Blaise de changer de nationalité pour échapper à la justice d’un pays qu’il a dirigé pendant 27 ans. Il devrait, selon lui, courageusement rentrer au pays répondre devant un tribunal comme l’ont fait d’autres à l’exemple de son dernier Premier ministre, Luc Adolphe Tiao.

De son exil d’Abidjan, l’enfant terrible de Ziniaré a-t-il toujours une certaine capacité de nuisance. Réponse de Roch : « En matière de nuisibilité, c’est déjà fait, car beaucoup d’éléments prouvent son implication dans certains faits. »


Synthèse d’Hugues Richard Sama
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