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La forte croissance économique des pays d’Afrique de l’Ouest masque d’importantes inégalités territoriales (Rapport Banque mondiale)
Publié le lundi 30 octobre 2017  |  Banque Mondiale
Pierre
© Banque Mondiale par D.R
Pierre Franck Laporte, nouveau directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina, le Togo et la Guinée avec résidence à Abidjan




Un nouveau rapport du Groupe de la Banque mondiale, intitulé Géographie du bien-être au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Togo, explique pourquoi la forte croissance économique enregistrée dans la sous-région (plus de 5 % par an) ne bénéficie pas à l’ensemble de la population. Après avoir analysé les données de quatre enquêtes récentes sur la consommation des ménages, les auteurs constatent en effet d’importantes disparités à l’intérieur des quatre pays étudiés.

« La géographie économique fait souvent l’objet de débats pour savoir si les niveaux de revenu par habitant et d’autres dimensions économiques sont déterminés par des variables géographiques et écologiques. Les importantes disparités que révèle ce nouveau rapport dans les quatre pays que nous couvrons nous permettent de mieux comprendre la situation et d’entrevoir les perspectives pour des actions mieux ciblées afin de lutter plus efficacement contre la pauvreté et de favoriser une croissance plus inclusive », souligne Pierre Laporte, directeur des opérations de la Banque mondiale pour le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le Togo.

Alors que l’Afrique de l’Ouest connaît la plus forte croissance du continent, près de la moitié de la population des pays étudiés, soit plus de 25 millions de personnes, est pauvre et vit avec moins de 1,90 dollars par jour en parité de pouvoir d’achat en 2011. Une contradiction que les auteurs attribuent aux disparités spatiales découlant du développement économique de ces quatre pays. En effet, à mesure qu’un pays se développe, ses activités économiques se concentrent dans les régions dotées de conditions agricoles et environnementales plus favorables, de ressources naturelles plus abondantes ou d’une meilleure situation géographique offrant un bon accès aux marchés. Cette multiplication des opportunités économiques attire un plus grand nombre de personnes à la recherche de travail, entraînant une plus forte densité démographique dans ces régions dynamiques, aux dépens des autres régions.

Le rapport constate les mêmes schémas d’inégalités territoriales dans les quatre pays étudiés, notamment avec le Nord moins bien doté que le Sud dans les pays côtiers tels que le Bénin, la Côte d’Ivoire et le Togo.

« À l’intérieur d’un pays, les écarts de revenus et de niveau de vie peuvent être très importants d’une région à l’autre. De plus, certaines zones, caractérisées par un fort taux de pauvreté et peu d’habitants au kilomètre carré, constituent des « poches » géographiques de pauvreté », souligne Nga Thi Viet Nguyen, économiste au pôle mondial d’expertise Pauvreté et équité de la Banque mondiale. « Dans ces zones difficiles d’accès, le coût des programmes de lutte contre la pauvreté peut être exorbitant, et les empêcher de rattraper les villes plus développées. Ces inégalités persistantes entre régions pauvres et riches peuvent être une source potentielle de tensions, et affecter à terme la croissance économique du pays ainsi que sa stabilité politique. Par conséquent, nous devons absolument mesurer l’ampleur du problème et bien comprendre les causes de ces inégalités spéciales, afin de pouvoir élaborer des politiques de développement et des interventions adaptées ».

Le rapport recommande quatre orientations générales pour réduire les disparités géographiques du bien-être tout en stimulant la croissance. Il s’agit de : (i) favoriser l’urbanisation et augmenter la concentration des activités économiques dans les régions peu développées ; (ii) accroître la productivité agricole en améliorant le régime foncier, l’irrigation, l’utilisation d’engrais, etc. ; (iii) renforcer les transferts budgétaires en faveur des régions défavorisées ; et (iv) mettre en place des programmes de filets de protection sociale tels que les coupons électroniques et les virements mobiles permettant d’atteindre les populations vivant dans des zones difficiles d’accès.
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